Trois menaces majeures pour les familles

Toute famille devrait procurer un fondement apte à lancer la prochaine génération. Mais les parents doivent lutter contre trois courants pour bien équiper leurs enfants.

Dieu a prévu que la famille soit l’élément de base de la société. Il estime qu’ « il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Genèse 2:18).  C’est dans leur famille que les enfants doivent apprendre la nature et l’identité de Dieu, comment aimer et se soucier des autres, et devenir des adultes responsables. Quand cette véritable « pierre angulaire » de la société est vilipendée, dénigrée ou redéfinie – devenant autre chose que ce que Dieu a prévu – c’est en fait une grave attaque à l’ordre social. Et c’est précisément ce qui se produit.

Nos familles en occident ont subi d’énormes changements , ces dernières décennies. Dans la plupart des cas, la moitié des mariages se soldent tout compte fait par le divorce. Le pourcentage de parents célibataires, aux États-Unis, a triplé depuis 1960. L’adoption et l’éducation des enfants par des parents du même sexe sont de plus en plus acceptées. La cohabitation est de plus en plus courante, et un nombre accru d’enfants naissent de couples non mariés.

La famille « traditionnelle » disparaît, un peu partout dans le monde.

Quels facteurs ont provoqué ces changements dans la structure familiale ? Trois des plus graves menaces aux familles sont le matérialisme, le sécularisme (ou laïcisme) et l’influence des médias.

Menace n°1 : Le matérialisme

Le matérialisme règne en maître dans nos cultures. Des publicités ne cessent de nous bombarder, nous disant que plus l’on possède, plus on est heureux. Nous nous endettons avec nos cartes de crédit pour acheter les derniers gadgets et pour suivre la mode. Nous dépensons tout notre temps et toute notre énergie en quête de richesses et de biens matériels, nous souciant de moins en moins des valeurs spirituelles.

Nombreux sont ceux qui pensent que le matérialisme a atteint des proportions endémiques, en occident, et la famille est l’une de ses victimes.

C’est en fait ce que pense Tim Kasser, professeur de psychologie au Knox College et auteur du livre The High Price of Materialism. « Le matérialisme est devenu un problème croissant, ces dernières décennies, nous avertit-il. C’est un problème croissant pour toutes les tranches d’âge, mais surtout chez les jeunes. Des enquêtes ont révélé que pour un nombre accru d’adolescents, gagner beaucoup d’argent et posséder beaucoup de biens matériels est ce qui importe le plus ».

Par ses recherches, le Dr Kasser a identifié deux causes majeures  de ce matérialisme croissant. Il a d’abord constaté que les gens sont de plus en plus souvent angoissés ou ne se sentent pas à l’aise, dans la société. « Quand les gens se sentent menacés du fait, par exemple, de toute cette violence, du taux des divorces et du chômage – sujets croissants d’inquiétude dans notre pays à présent – cela les pousse à devenir de plus en plus matérialistes ».

Puis il y a toutes ces publicités. Les chercheurs sont d’accord que le nombre de publicités auxquelles les gens sont exposés ont augmenté de façon dramatique, ces dernières années. Cela reflète en grande partie toutes les technologies numériques auxquelles nous sommes branchés et qui ne cessent de nous envoyer des messages commerciaux. De plus, nous avons encore la télévision, la radio et les revues, qui nous inondent, elles aussi, de publicités.

« Quand les gens sont exposés à des messages publicitaires qui disent qu’il importe de gagner beaucoup d’argent ou d’avoir beaucoup de biens matériels car cela les rendra heureux, ils ont souvent tendance à adopter ces valeurs matérialistes », déclare le Dr Kasser.

Le matérialisme nuit aux familles de bien des façons. « À mesure que les gens deviennent de plus en plus matérialistes, précise le Dr Kasser, ils ont de moins en moins d’empathie et se soucient moins des autres. Si vous vivez avez quelqu’un – que ce soit votre partenaire ou un enfant – et qu’il ne pense pas à ce que vous ressentez ou à vos besoins, cela peut provoquer bien des conflits familiaux ».

Le matérialisme a aussi d’autres effets secondaires. Il arrive que certaines familles deviennent tellement obsédées par l’acquisition de bien matériels qu’elles s’endettent – ce qui peut provoquer des conflits continuels au niveau financier.

Les parents peuvent être tellement occupés à gagner de l’argent, afin d’acheter plus, qu’ils sacrifient le temps précieux qu’ils devraient passer avec leurs enfants. Ils essaient parfois de palier cette carence en leur achetant plus de jouets – ce qui leur apprend à être égoïstes, à se soucier davantage d’eux-mêmes, et à s’estimer avoir droit à tous ces égards.

« L’amour de l’argent revient cher, dit encore le Dr Kasser. Cela peut vous priver de moments précieux car vous passez votre temps à accumuler , et finalement, cela risque de vous coûter votre famille ».

En fin de compte, le matérialisme peut nous empêcher d’étudier la Bible et même nous priver de notre relation avec Dieu.

Menace n°2 : Le sécularisme

Plusieurs enquêtes récentes ont révélé ce qui est hélas évident : Notre société devient de moins en moins religieuse et de plus en plus séculière. Selon  une enquête effectuée en 2016 par le Public Religion Research Institute , 25% des Américains n’affichent aucune appartenance religieuse (ce qui veut dire qu’ils s’estiment soit athées, soit agnostiques, soit « rien de précis »), comparés à 6% en 1991.

Une autre enquête menées par le Pew Research Center a révélé que 9% des Américains ne croient pas en Dieu – soit 5% de plus qu’en 2007. La même enquête a révélé que le nombre d’adultes américains estimant que la religion est très importante – qui prient tous les jours et assistent à des services religieux au moins une fois par mois – a diminué de 3 à 4% entre 2007 et 2015.

D’autres enquêtes, menées ailleurs dans le monde, ont enregistré les mêmes tendances. En fait, un rapport effectué en 2016 par National Geographic, mentionne que « la nouvelle religion majeure dans le monde » est celle des « sans religion ». Il y est précisé que le nombre de personnes « sans appartenance religieuse » s’accroit de façon notoire, dans le monde. Le Pew Research Center évalue à 16% de la population mondiale le nombre de personnes sans religion. Ce chiffre inclut les personnes ayant rejeté la religion, et celles qui ne s’y intéressent pas.

Le sécularisme est le rejet de toute religion ou l’indifférence envers celle-ci. Ce mot vient du latin saecularis qui signifie « mondain » ou « terrestre ». Le sécularisme (ou laïcisme) est une école de pensée selon laquelle Dieu n’existe pas ou bien ne compte pas, et selon laquelle l’humanité est le produit d’une évolution ; selon laquelle l’existence se limite au monde présent, et qu’il n’y a aucun espoir en un au-delà.  Pour le laïc, tout critère moral est relatif et ce qu’il y a de meilleur pour les hommes est leur bonheur individuel et leur propre gratification.

Il n’est guère difficile de comprendre à quel point l’optique séculariste du monde nuit à la famille. Le mariage passe pour un simple contrat civil plutôt qu’un lien entre un homme et une femme, devant Dieu. Quand le mariage ne « satisfait pas » les partenaires, ou quand des conflits surgissent, il n’y a aucune raison, se dit-on, de faire en sorte que tout s’arrange.

Quand on ne croit pas à la Bible – notamment à Malachie 2:16, où Dieu déclare haïr le divorce – mettre fin au mariage devient une solution facile. Quand on rejette la définition biblique du mariage,  on a vite fait de normaliser les unions entre personnes du même sexe et autres unions non bibliques.

Les parents, s’ils ne croient pas en Dieu, ne peuvent pas s’opposer énergiquement, avec leurs enfants, aux questions liées au bien et au mal. On remplace les standards divins par le laxisme, l’hédonisme et tout ce qui fait plaisir. Pas étonnant que la promiscuité sexuelle, la dépendance aux drogues et l’alcoolisme  soient endémiques dans notre société.

Ce qui n’est guère pour améliorer la situation, c’est que la portion la moins religieuse de la population comprend les parents de la prochaine génération. Dans son enquête, le Public Religion Research Institute a découvert que 39% des jeunes adultes sont sans religion, comparés à 13% chez les plus de 65 ans.

Ceux de la génération du millénaire ont plus tendance à croire en l’évolution et à opter pour les rapports sexuels prémaritaux , l’avortement et les modes de vie alternatifs que les plus âgés. C’est ce qu’ils vont enseigner à leurs enfants, et il est donc fort peu probable que le laïcisme disparaisse de sitôt.

Menace n°3 : L’influence négative des médias

Notre monde est saturé de médias de masse qui vantent des attitudes et des valeurs immorales. Beaucoup de films actuels, d’émissions de télévision, de jeux vidéos, de sites et de revues diffusent des messages du genre : les rapports sexuels en dehors du mariage sont acceptables ; il n’y a rien de mal à la violence ; la religion est à rejeter ; les enfants ont le droit de désobéir à leurs parents ; le bonheur, cela s’achète ; les maris ne devraient pas diriger leurs familles ;  mieux vaut être jeune que vieux – messages qui nuisent tous à la famille et affaiblissent le tissu de notre civilisation.

« Les médias actuels ne prônent pas des valeurs neutres ; ils sont fortement soutenus par des gens qui ont d’autres idées, pas innocentes, en tête, fait remarquer la psychologue Lisa Strohman – fondatrice et directrice du Technology Wellness Center dont le siège central se trouve à Scottsdale, dans l’Arizona.

« Nous laissons ces médias entrer chez nous, et nous voyons des choses que nous ne songerions nullement à enseigner comme acceptables à nos enfants – qu’il s’agisse de violence, de promiscuité sexuelle ou de mépris des anciens – mais c’est le genre de modèles qu’ils voient à la télévision. Si vous laissez entrer des spectacles si peu reluisants chez vous, c’est le genre de standards que vous et vos enfants allez absorber ».

Non seulement nos jeunes absorbent des valeurs peu reluisantes, mais le temps qu’ils passent avec ces médias les prive du temps qu’ils devraient passer à des activités plus productives comme le sport, jouer avec des amis, et faire leurs devoirs de classe. Cela, en soi, est très inquiétant car l’enfant typique passe beaucoup de temps, chaque jour, immergé dans des médias de masse d’un type particulier.

Un reportage effectué en 2015 par une agence de sondages anglaise – Childwise – a révélé que les enfants de 5 à 16 ans passent en moyenne six heures et demie par jour devant un écran. Une autre enquête, effectuée en 2015 par Common Sense Media – un organisme à but non lucratif dont le siège se trouve à San Francisco – a révélé que les adolescents (les 13 à 18 ans) passent en moyenne neuf heures par jour avec des médias de loisirs et que les 8 à 12 ans y consacrent en moyenne six heures par jour.

Les parents, eux aussi, sont souvent plongés dans leurs appareils. Un rapport d’audience effectué en 2016 par la Nielsen Company a démontré que les adultes, aux États-Unis, consacrent environ 10 heures 39 minutes chaque jour à consommer des médias. Pour environ deux tiers des familles américaines, la télévision est habituellement allumée pendant le dîner.

Ce laps de temps peut sembler moins important, par rapport aux messages flagrants immoraux, mais – d’après le Dr Strohman – cela peut aussi nuire considérablement aux familles. « Vous n’êtes pas réellement  “ présents ” ni “ disponibles ” pour les autres membres de la famille, quand vous avez continuellement  les yeux fixés sur votre ordinateur ou sur le poste de télévision ».

« Les familles d’aujourd’hui passent beaucoup moins de temps assises, ensemble, à se parler, car leur temps est consumé par tous nos appareils à spectacles. Ce qui nuit considérablement à la vie de famille ».

L’ennemi ultime

Le matérialisme, le sécularisme et l’influence négative des médias représentent tous des menaces majeures pour les familles, et pour la société dans son ensemble. Néanmoins, l’ultime ennemi n’est pas un adversaire humain ou physique, mais Satan lui-même. C’est lui qui est responsable de ces menaces. Il veut détruire nos mariages et miner nos familles ; et il essaiera tous les moyens disponibles pour parvenir à ses fins.

Nos familles peuvent survivre aux stratagèmes de l’Adversaire, même si la société y succombe. Cependant, nous devons reconnaître ses tactiques et ses manœuvres. La Bible nous dit : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5:8).

Nous devons être vigilants.

Le moyen de protéger nos familles est résumé dans Éphésiens 6:11-12 : « Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes ».

Si nous gardons le contact avec Dieu et nous appuyons sur Lui pour qu’Il nous protège et nous guide, nos familles resterons intactes et fleuriront.

Ce que vous pouvez faire:

Dans un monde où les familles sont de plus en plus attaquées, les parents doivent faire tout leur possible pour solidifier et protéger leurs foyers, Voici quelques suggestions

  • Soyez de bons modèles pour vos enfants, dans votre comportement. Si vous vous efforcez de pratiquer les principes bibliques, il y a de fortes chances pour que vos enfants cherchent à vous imiter.
  • Réservez du temps, régulièrement, en famille, sans la télévision ni les ordinateurs ni les téléphones. Les activités incitant l’interaction (comme les jeux de société ou le bowling) sont préférables aux loisirs passifs (aux films).
  • Montrez à vos enfants comment prier, et priez avec eux chaque jour. Apprenez-leur aussi à étudier la Bible, et essayez de faire ensemble une étude biblique au moins une fois par semaine.
  • Allez à l’Église ensemble, et passez éventuellement du temps ensemble à vous promener et à parler en famille, le jour du sabbat.
  • Maintenez le dialogue. Si votre enfant désire parler, laissez vos appareils électroniques ou autres distractions, et écoutez-les – même si ce qu’ils disent semble de peu d’importance. Cela aide à maintenir le dialogue, quand des sujets plus sérieux doivent être abordés.
  • Parlez à vos enfants des messages diffusés par les médias. Expliquez-leur que tout ce qu’ils voient à la télé ou sur Internet n’est pas nécessairement vrai, et que les producteurs de ces messages cherchent souvent à faire passer leurs idées.
  • Dirigez vos enfants vers des loisirs qui défendent de bonnes valeurs morales. Si un film, une émission de télé, un morceau de musique ou un jeu vidéo n’est pas convenable, n’hésitez pas à le leur faire savoir.
  • Dînez ensemble en famille aussi souvent que possible. Un repas en famille fournit d’excellentes occasions de parler.
  • Ne submergez pas vos enfants d’activités. Limitez leurs activités non scolaires et à l’extérieur afin de toujours disposer de moments de qualité en famille, sans être pressés, chaque semaine.
  • Votre famille est, à n’en pas douter, l’une de vos plus grandes bénédictions. Faites tout votre possible pour la défendre et la préserver.

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