Une maison divisée contre elle-même

Nos nations devenant de plus en plus polarisées, les paroles de Jésus, plus que jamais, montrent à quel point nous sommes concernés. Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister.

Les pharisiens avaient faussement accusé Jésus de chasser les démons par le pouvoir de Satan. Jésus leur répondit que s’Il agissait au nom de Satan et que ce dernier chassait ses propres démons, son royaume ne pourrait subsister.

Bien que la réponse de Jésus ait servi à réfuter ce dont on L’accusait, le sens de Sa déclaration dépasse le cadre de cet incident. Christ déclara que tout royaume (ou nation) et toute ville ou maison divisés ne peuvent subsister.

Que signifiaient les propos de notre Maître ? Quelle application ont-ils pour nous dans nos nations de plus en plus polarisées ?

La réponse de Jésus à une grave accusation

Les évangiles synoptiques fournissent une description identique de  cet évènement (Matthieu 12:22-37; Marc 3:20-30; Luc 11:14-23).

« Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent : Il est possédé de Béelzébul ; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons. Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister ;  et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c’en est fait de lui » (Marc 3:22-26).

Matthieu dit essentiellement la même chose : « Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent : Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons. Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister.  Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ? »

Plusieurs exemples modernes de royaume divisé

Jésus réfuta brillamment cette accusation portée contre Lui. Mais quelle application ces propos ont-ils dans d’autres situations ? Il est courant de voir des familles ou des royaumes divisés contre eux-mêmes. On pourrait citer les anciens royaumes d’Israël, de Babylone et d’Égypte, mais aussi plusieurs nations modernes.

Les États-Unis en constituent un exemple, avec leurs deux principaux partis politiques – l’un représentant  « la droite » et l’autre « la gauche », les conservateurs contre les libéraux, les démocrates contre les républicains. Ces partis s’opposent à propos des candidats à la Cour Suprême, du droit à l’avortement, de l’immigration et bien d’autres sujets encore, comme récemment, la destitution du président. Et bien sûr, ils s’opposent dans une âpre campagne électorale présidentielle.

Les rapports de la presse sur les questions politiques contiennent rarement les termes « division » ou « divisé », mais on parle beaucoup, de nos jours, de « polarisation ».

La polarisation politique

La division et la polarisation ont toujours existé parmi les nations et divers groupes, mais il semble que celles-ci soient à présent plus prononcées et plus répandues. On se sert du mot « polarisation » pour décrire bien des choses, mais concentrons-nous ici sur la polarisation politique, qui décrit généralement les divergences d’attitudes typiques de positions extrêmes sur un sujet particulier. Illustrons l’idée. Les deux graphiques ci-contre représentent un sondage théorique ou un vote sur une question particulière ; prenons les cas de la légalisation sur l’avortement tardif et sur le mariage homosexuel.

Le graphique d'en haut illustre une population totalement divisée ou polarisée ; celui en-dessous, une population totalement unie. Évidemment, bien que ces graphiques servent d’illustration, ils ne sont pas réalistes. Les statistiques sur n’importe quel sujet sont toujours approximatives. La plupart des questions politiques où il y a polarisation surgissent dans des gouvernements démocratiques à deux partis ou dans lesquels le pouvoir est surtout concentré dans deux partis.

L’histoire révèle que l’un des résultats de polarisation extrême est l’écroulement de l’État, l’échec total d’un système ou d’un gouvernement, comme ce fut le cas pour l’empire romain.

La polarisation est l’antithèse de l’unité

Un exemple récent de ce qui se produit en l’absence d’unité est la relation entre l’Angleterre et  l’Union Européenne. Le 31 janvier dernier, le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union Européenne (bien qu’il doive se plier aux règlements de cette dernière jusqu’à la fin de l’année).

Le Brexit s’est produit après que le Royaume-Uni ait été membre de l’Union Européenne pendant 47 ans et après quasiment quatre ans de négociations acrimonieuses entre eux et entre les membres des divers partis politiques anglais.

La polarisation politique – un phénomène largement médiatisé

Une recherche sur Google de l’expression « polarisation politique » affiche une quantité énorme d’informations sur ce sujet. Il y a, évidemment, un article sur Wikipédia à ce sujet. La Dotation Carnegie pour la paix internationale a un article expliquant ce que représente l’aggravation de la polarisation politique (How to Understand the Global Spread of Political Polarization).

L’agence de sondages Pew a publié de nombreux rapports révélant les attitudes liées à ce sujet. Par exemple, son sondage « U.S. Media Polarization and the 2020 Election: A Nation Divided » révèle  qu’il existe « de profondes divisions partisanes dans les organismes d’informations auxquels les Américains se fient, dont ils se méfient, ou sur lesquels ils s’appuient ».

Des livres entiers ont même été publiés sur le sujet. L’un d’eux – Why We’re Polarized  – a paru en janvier. Son auteur, Ezra Klein, a été interrogé de nombreuses fois sur des chaines de télévision comme MSNBC. Plusieurs extraits de son livre révèlent une perspective intéressante :

« La révolution numérique donne accès à des horizons inimaginables d’informations, mais surtout à un nombre encore plus inimaginable de choix. Et cette explosion de choix a élargi le fossé entre ceux qui sont intéressés et ceux qui ne le sont pas. Des choix accrus ont permis aux dévoués d’en savoir plus et aux indifférents d’en savoir moins » et cela a résulté en un « système de médias politique » qui « élargit l’identité politique, durcit la polarisation et hausse les enjeux politiques ».

Ce que cela signifie pour nous

Quelle devrait être notre position, à nous autres chrétiens, face à toutes ces divisions et toute cette polarisation ? La déclaration de Jésus, selon laquelle une nation divisée ne peut subsister, vient s’ajouter à beaucoup de prophéties bibliques indiquant que les nations qui transgressent les lois divines s’attireront le châtiment divin.

Bien que les États-Unis affichent de nombreux symptômes de division et de péché, beaucoup d’Américains trouvent impensable qu’une nation aussi puissante – militairement et économiquement – puisse sombrer. Même si c’est difficile à croire, « Que Dieu, au contraire, soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur » (Romains 3:4). L’antique Babylone ne s’estimait-elle pas imprenable, avant que les Mèdes et les Perses la renversent en une nuit ? L’Amérique pourrait-elle subir un même sort ?

La Bible ne dit-elle pas « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » (1 Corinthiens 10:12) ? Dieu n’était-Il pas sérieux quand Il a déclaré que nos péchés seraient punis par la captivité, comme ce fut le cas de l’ancien Israël ? Le 26e chapitre du Lévitique et le 28e chapitre du Deutéronome dressent une liste des bénédictions accompagnant notre obéissance, et des malédictions accompagnant notre désobéissance, nous avertissant que Dieu « brisera l’orgueil de notre force » (Lévitique 26:19) ; Il « fera partir de loin, des extrémités de la terre, une nation qui fondra sur toi » (Deutéronome 28:49) ; « Je vous disperserai parmi les nations » (Lévitique 26:33) ; et « tu serviras au milieu de la faim, de la soif, de la nudité et de la disette de toutes choses, tes ennemis » (Deutéronome 28:48).

Comme cela appuie l’ordre donné par Christ « Veillez donc, et priez en tout temps, afin que vous soyez trouvés dignes d’éviter toutes ces choses qui doivent arriver, et de subsister devant le Fils de l’homme » (Luc 21:36 ; version Ostervald) !

(Pour de plus amples détails sur la chute des nations qui ont profité des bénédictions accordées aux descendants d’Abraham et sur les promesses de restauration, lire notre article intitulé Un temps d’angoisse pour Jacob – de quoi s’agit-il ?)

La division la plus importante à éliminer, notre séparation d’avec Dieu

Nous ne pouvons probablement pas faire grand-chose pour changer les nations de ce monde qui ont essentiellement abandonné tout vestige de justice, mais nous pouvons reconnaître – et nous efforcer de corriger – ce qui est probablement le cas le plus grave de division et de polarisation : nos péchés, qui nous séparent de Dieu (Ésaïe 59:2).

En tant que disciples de Christ, nous devons nous assurer que nos objectifs et notre comportement reflètent la vérité de la parole divine. Nous devons nous examiner et chercher à nous approcher de cette vérité, sachant que nous pouvons nous fier au plan juste de Dieu pour gouverner le monde quand Christ reviendra instaurer le Royaume de Dieu (Lire à cet effet notre brochure gratuite intitulée Le mystère du Royaume).

Vivement ce jour !

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