Les Pâques sont-elles une fête païenne ?

En cette saison sainte du calendrier chrétien, il importe de se demander pourquoi les Pâques diffèrent considérablement de ce que déclare la Bible. Cela importe-t-il ?

Les Pâques sont-elles une fête païenne ?

C’est là une question qu’on considère litigieuse, voire incendiaire, une question qui suscite des réactions fort intéressantes.

Oser le suggérer en horripile certains. C’est compréhensible ; cela discrédite l’une de leurs fêtes les plus sacrées. Posez la question sur l’Internet, et vous y trouverez des articles rédigés par des gens qui s’empressent de défendre Pâques contre toute accusation que ses origines sont sérieusement entachées. En revanche, vous y trouverez aussi des articles démontrant que diverses pratiques religieuses païennes (comme celles des lapins et des œufs) sont devenues partie intégrante de cette célébration. Les origines historiques de ces coutumes sont si connues qu’on trouve même des articles ridiculisant Pâque avec humour, du genre « Les païens s’insurgent ; ils veulent qu’on leur rende leurs fêtes ! »

Cela importe-t-il si Pâques est une fête païenne ?

Les diverses réponses fournies en engendrent cependant une autre, plus significative : Cela importe-t-il ? Et là encore, on constate que les gens sont désespérément divisés à ce sujet.

On se dit probablement bien souvent, en haussant les épaules : « Et alors ! De vieilles coutumes païennes se sont peu à peu mélangées à sa célébration, mais peu importe son origine et ce que cela représentait pour les gens, il y a plusieurs milliers d’années. Ce qui compte, c’est ce que cela représente pour nous à présent. Et, entre nous, les enfants s’amusent tellement ! »

D’autres croyants, plus conservateurs, en sont néanmoins chagrinés. Ils s’inquiètent des éléments païens présents dans cette célébration et essaient de s’en écarter – se concentrant surtout sur son aspect religieux. Puis il y a ceux qui réclament la tolérance envers toutes les croyances, estimant que c’est la manière chrétienne de créer l’harmonie malgré les divisions.

En fin de compte – quand on demande aux gens si Pâques est une fête païenne, et si cela pose un problème – on se perd dans un brouillard épais d’opinions humaines diverses.

Ne devrait-on pas plutôt se poser d’autres questions comme…

Qu’en pense Dieu ? Pâques L’honore-t-Il ? Honore-t-il Christ ? L’opinion divine ne devrait-elle pas être la seule qui compte ? Dieu S’en soucie-t-Il ? Nous laisse-t-il dans le brouillard ?

En fait, cette controverse sur Pâques peut facilement être éliminée en prenant les trois mesures suivantes :

  1. En étudiant la Bible pour savoir ce que Dieu dit.
  2. En examinant les faits pour savoir ce que révèle l’histoire et savoir si cette dernière correspond à ce que déclare la Bible.
  3. En adaptant nos pratiques pour qu’elles s’harmonisent avec la Bible.

Que déclare Dieu ?

Que déclare la Bible à propos des fêtes et des coutumes religieuses de ce monde ?

« Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Éternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Éternel, et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l’honneur de leurs dieux » (Deutéronome 12:30-31).

On n’a cessé d’ignorer Dieu et l’on est allé après d’autres dieux. Plusieurs siècles plus tard, Dieu a même dit à Son peuple : « Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes » (Ésaïe 1:14).

On nous répondra : « Cela ne s’applique pas au christianisme du Nouveau Testament ! » Dans ces conditions, comment expliquer les paroles de Christ dans Marc 7:6-9 ?

 « Il leur répondit : Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé à votre sujet, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres ; mais leur cœur est bien éloigné de moi. Mais c’est en vain qu’ils m’honorent, enseignant des doctrines qui sont des commandements d’hommes. Car, en abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes, lavant les pots et les coupes, et faisant beaucoup d’autres choses semblables » (version Ostervald).

Et Jésus ajouta : « Vous annulez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition » (ibid).

Paul précise en outre, dans sa lettre aux Colossiens, « Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les principes élémentaires du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2:8).

Il n’y a rien d’ambigu dans ces passages !

Reportons-nous maintenant aux passages bibliques indiquant qu’on a maintenant le droit de changer les jours saints que Dieu a institués. Ou ceux montrant qu’il est permis d’introduire des coutumes païennes dans Son Église, si cela aide les gens à se tourner vers Christ. Ou les passages où Dieu dit qu’il n’y a rien de mal à décider comment nous allons L’adorer. Ou celui ou ceux donnant au moins l’impression que cela n’a pas d’importance. En voici la liste :

  1. ... il n’en existe aucun !

Ce qu’on remarque dans l’Écriture à cet effet, c’est l’absence flagrante de la moindre déclaration en ce sens.

Examinons maintenant six faits historiques.

Fait no 1 : Le mot Pâques ne se trouve nulle part dans la Bible.

Si vous trouvez une Bible en français où apparaît ce mot, c’est une mauvaise traduction ou une faute de frappe. Il est toujours question, dans la Bible, et cela, à 83 reprises, de LA Pâque (singulier ; en hébreu : pessah et en grec : pascha) et non DES Pâques (pluriel) ou de Pâques tout simplement ou du dimanche de Pâques.

Fait no 2 : La commémoration, le vendredi saint, de la crucifixion de Jésus et la célébration – le dimanche de Pâques – de Sa résurrection, contredisent le seul signe qu’ait donné notre Sauveur pour prouver qu’Il était le Messie !

Jésus informa en effet les dirigeants religieux de Son temps qu’Il ne fournirait qu’une seule preuve qu’Il était le Messie ; ce signe est donc très important ! Et il s’agissait de quelque chose de précis : « De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Matthieu 12:39-40).

Dans une situation analogue, Jésus précisa qu’il y a 12 heures (de clarté) au jour (et par déduction 12 heures d’obscurité à la nuit), et non un nombre vague d’heures.

De ce fait, comment Jésus aurait-Il pu mourir un vendredi après-midi et ressusciter peu après, le dimanche, avant le lever du soleil ? Incidemment, Jean précise – au chapitre 20 et au verset 1 – que lorsque Marie de Magdala se rendit au sépulcre le dimanche matin et qu’elle le trouva vide, « il faisait encore obscur » !

Faites le calcul. Il est impossible d’avoir un total de trois jours et trois nuits entre le vendredi après-midi et le dimanche matin, même quand on ne compte pas des nuits et des jours entiers.

Autrement dit, ce qu’on fait aujourd’hui lors de la sainte semaine de Pâques contredit la simple déclaration de Christ !

Quand on comprend les jours saints célébrés à l’époque – ceux institués par Dieu – il est facile d’en comprendre la chronologie. Il est précisé, dans Jean 19:31, que les Juifs craignaient « que les corps ne restent sur la croix pendant le sabbat, — car c’était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour ». Ce « grand jour » était le premier jour saint (ou sabbat annuel) de la Fête des Pains sans levain, qui tombait un jeudi, cette année-là.

Jésus fut en effet crucifié un mercredi (et non un vendredi) et mourut tard dans l’après-midi, demeura trois jours entiers et trois nuits entières dans le sépulcre et ressuscita avant le coucher du soleil le samedi en fin d’après-midi (et non le dimanche).

Fait no 3 : Les apôtres et l’Église primitive  n’observèrent jamais Pâques.

Plusieurs versets, dans le Nouveau Testament, prouvent que l’Église primitive observait uniquement les jours saints ordonnés par Dieu.

A-t-on le droit d’introduire des doctrines et des coutumes païennes dans l’Église que Jésus a fondée ? Les Corinthiens, par exemple, célébraient la Pâque et la Fête des Pains sans levain (1 Corinthiens 5:7-8). Ils étaient Grecs pour la plupart, et pourtant, ils n’objectaient pas à la célébration d’une « fête juive » comme beaucoup le font de nos jours. Pour eux, c’était bien « les fêtes de l’Éternel » (Lévitique 23:2) et non celles des Juifs. Et bien que la résurrection de Christ ait été d’une importance capitale et ne doive en aucun cas être minimisée, ils savaient que les instructions de Jésus étaient de commémorer Sa mort et non Sa résurrection.

Fait no 4 : Le concile de Nicée, près de 300 ans après Christ, remplaça  officiellement la Pâque par les Pâques ou Pâques – fête qui n’a pratiquement aucun rapport avec la Pâque de la Bible.

Si les membres de l’Église vivant du temps de Paul, de Pierre, de Jacques, de Jean et de Jude avaient repris vie un siècle plus tard, ils n’auraient pas reconnu l’Église. Une grande partie des hérésies contre lesquelles Christ et les apôtres les avaient mis en garde s’étaient répandues et avaient été acceptées. Les membres et les dirigeants fidèles avaient de plus en plus de difficulté à « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 1:3).

Sous la direction de l’empereur romain Constantin, l’Église catholique convoqua le concile de Nicée en 325 de notre ère. D’énormes changements doctrinaux avaient déjà eu lieu. Quatre ans auparavant, Constantin avait décrété que le dimanche « le jour vénérable du soleil » était désormais le jour de repos. Le concile allait maintenant « résoudre » la controverse.

À ce concile, sans se soucier de ce que déclare la Bible, la majorité des ecclésiastiques présents décidèrent que Pâques serait dorénavant observé au lieu de la Pâque (observée par l’Église primitive) et que Pâques serait toujours observé le premier dimanche après la première pleine lune observée lors de l’équinoxe vernal (le premier jour du printemps) ou après ce dernier. On s’assurait ainsi que Pâques ne serait pas célébré le même jour que la Pâque.

Fait no 5 : Beaucoup de changements furent motivés par l’antisémitisme et non conformément aux Écritures.

Longtemps avant le concile de Nicée, les chrétiens suivant fidèlement les pratiques de l’Église primitive furent persécutés, étant accusés de « judaïser ».

Constantin révéla sa haine pour les chrétiens fidèles dans sa description de l’adoption de Pâques comme remplacement de la Pâque des Écritures : « Il [nous] a semblé indigne que lors de la célébration de cette très sainte fête [Pâques], nous suivions la pratique des Juifs – qui se sont de façon impie souillés par un énorme péché et sont, de ce fait, justement affligés d’aveuglement de l’âme […] N’ayons donc rien en commun avec la détestable foule juive ; car nous avons reçu de notre Sauveur une pratique différente ».

D’autres dirigeants de l’Église de Rome étaient tout aussi virulents.

À présent, les responsables de beaucoup d’Églises chrétiennes condamnent à raison l’antisémitisme. Néanmoins, ils refusent d’admettre que l’une des raisons pour l’adoption du dimanche en tant que jour de culte et celle de la célébration de Pâques avaient pour objet d’éloigner le christianisme de tout ce qui avait un lien avec les Juifs !

Or, la Pâque et les fêtes « juives » étaient-elles réellement des fêtes juives ? N’étaient-elles pas plutôt « les fêtes de l’Éternel » ? Hélas, la décision nicéenne a aggravé la persécution et l’isolement de ceux qui ont continué d’observer fidèlement la Pâque des Écritures.

Fait no 6 : Le syncrétisme a permis l’adoption de nombreuses coutumes païennes dans le christianisme moderne.

Le syncrétisme, c’est quoi, au juste ?

Il y a quelques années, j’ai visité l’un des sites touristiques populaires de Lima (au Pérou) – la basilique et le monastère de Saint-François d’Assise. Notre groupe s’attendait à ce que leur architecture et les objets d’art qui s’y trouvent soient typiques des églises catholiques, mais nous ne nous attendions pas à voir ce que nous découvrîmes dans les catacombes situées en sous-sol.

Parcourir leurs couloirs sombres où sont empilés des milliers d’ossements – ici des crânes, là des fémurs, parfois disposés en motifs géométriques – les squelettes d’environ 75 000 personnes, était plutôt étrange.

Quand nous fûmes – à notre grand soulagement – sortis de cet endroit et que nous fûmes de nouveau à l’air libre, le guide attira notre attention sur un grand emblème flottant sur un long pieu métallique au-dessus des énormes portes. Sur cet emblème figurait un soleil.

« En quoi est-ce significatif, demanda-t-il de manière rhétorique ? L’Église savait qu’il serait plus aisé de convertir les habitants s’il leur était permis de conserver des éléments de leurs coutumes, comme leur culte du soleil, car ils adoraient des dieux solaires. Et ils se réjouissaient de voir leur idole – leur dieu soleil – flotter sur la façade de l’Église ».

Cela représente un exemple typique de syncrétisme, lequel est un « système philosophique ou religieux qui tend à faire fusionner plusieurs doctrines différentes » (Larousse.fr). C’est précisément ce que l’on constate dans le christianisme traditionnel actuel, avec ses lapins et ses œufs colorés. Pâques contient effectivement beaucoup de paganisme !

Dieu S’en inquiète-t-Il ? Les passages bibliques cités plus haut le prouvent.

De vrais adorateurs

Certes, Pâques soulève beaucoup d’autres questions, encore plus importantes que celle « Est-ce une fête païenne ? »

La lumière projetée par les Écritures nous force à aussi nous demander : « Est-ce biblique ? » Pourquoi Pâques est-il une « sainte fête chrétienne » ? Quelles sont ses origines ? Dieu lui accorde-t-Il une légitimité quelconque ? A-t-on le droit d’introduire des doctrines et des coutumes païennes dans l’Église que Jésus a fondée ?

J’ai déclaré plus haut que la dispute opposant la Pâque des Écritures de la fête de Pâques du christianisme traditionnel peut facilement être résolue en trois étapes :

  1. Les Écritures ? Elles sont claires.
  2. Les faits ? Ils sont clairs.
  3. Ce qui est moins clair, c’est votre position. Allez-vous faire en sorte que votre pratique religieuse se conforme à la Bible et aux faits ?

Ces questions sont importantes. Jésus a dit : « L’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4:23).

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