Le christianisme à l’œuvre : Cessez de vous battre pour des bêtises (commencez plutôt par faire preuve d’amour)

Peu de choses ont exacerbé notre tendance humaine à être désagréable et même cruel, envers ceux qui ne partagent pas notre avis, comme la pandémie de COVID-19. Tâchons de faire mieux.

Dans un sens, COVID a changé le monde pratiquement du jour au lendemain. Mais ce que cela a également fait, c’est que cela nous a donné un échantillon de plusieurs vérités dérangeantes que nous préférons ignorer depuis des décennies.

Cet article ne traite pas des chaines d’approvisionnement mondiales ni de la préparation aux épidémies. Il n’y est même pas question du coronavirus, qui devient secondaire, face à quelque chose de bien plus important. Ce dont il est surtout question c’est de la manière dont les chrétiens devraient se traiter entre eux.

Une attitude de profonde humilité

Quelques heures avant sa crucifixion, Jésus lava les pieds de ses disciples – y compris ceux de Judas qui, il le savait, allait le trahir peu après en le livrant aux responsables juifs.

« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait » (Jean 13:12-15). Chaque année, des chrétiens s’assemblent pour observer la Pâque et ils font cela précisément ; ils se lavent les pieds les uns les autres comme notre Seigneur et Maître le fit pour ses disciples, il y a près de 2 000 ans (lire à cet effet notre article La Pâque : ce que Jésus a fait pour vous).

L’un des aspects-clés de cette cérémonie est l’attitude qui nous pousse à nous laver les pieds. Se baisser et laver les pieds d’un autre être humain donne à réfléchir. Changer de place et laisser la même personne nous laver les pieds incite à plus que l’humilité. Cette cérémonie est un rappel puissant des liens qui nous unissent, nous les serviteurs de Christ, et elle souligne que nous devons être disposés à servir nos frères humains.

Après avoir lavé les pieds de ses disciples, Jésus déclara : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (versets 34-35).

L’amour, preuve que nous sommes disciples

Plusieurs caractéristiques identifient le peuple de Dieu. Le sabbat est l’un de ces signes : « Vous ne manquerez pas d’observer mes sabbats, car ce sera entre moi et vous, et parmi vos descendants, un signe auquel on connaîtra que je suis l’Eternel qui vous sanctifie » (Exode 31:13). Les fêtes et les jours saints de l’Éternel (Lévitique 23) identifient également le peuple de Dieu, ainsi que la foi et le dévouement des vrais chrétiens à proclamer « cet évangile du Royaume » (Matthieu 24:14 ; version Ostervald) dans le monde entier.

Mais l’amour est le signe principal que Jésus a donné à ses vrais disciples. Le monde nous identifiera comme disciples, adeptes et étudiants de Jésus-Christ quand il constatera chez nous le même amour que notre Sauveur avait pour l’humanité. À votre avis, comment nous débrouillons-nous, dans ce domaine ?

Nous avons raté le test du papier hygiénique

COVID-19 sévit dans le monde depuis plus de deux ans. Deux ans ! Pendant cette période, qu’avez-vous surtout constaté ? Plus de l’amour de Christ ou plus de rancœur, d’amertume et de frustration ? Quels sont les traits ou attitudes qui vous ont surtout décrits ?

Je me souviens quand nous avons commencé à sentir l’impact de COVID dans mon petit coin des États-Unis. Ce n’est pas le virus proprement dit qui avait eu le plus fort impact ; c’étaient les gens ! Quand on nous a imposé le confinement, dans le monde entier, les gens ont paniqué. Ils se sont mis à stocker tout ce dont ils pensaient avoir besoin dans les semaines suivantes, qui s’annonçaient incertaines. Y compris le papier hygiénique !

Ce qui est étrange, c’est que nous n’avons jamais risqué de ne pas avoir assez de ce produit, aux États-Unis, ou dans d’autres pays. La chaine d’approvisionnement pour ce produit fonctionne bien. Et pourtant, les gens se sont mis à en acheter une telle quantité que les magasins n’arrivaient plus à renouveler leurs stocks. Et le 19 avril 2020, la moitié des magasins d’alimentation, aux États-Unis, se sont retrouvés sans papier hygiénique.

Cela ne veut pas dire que tous ceux qui avaient acheté du papier hygiénique au début de la pandémie avaient tort. Néanmoins, bien des gens s’étaient mis à acheter le plus de ce produit possible et les autres acheteurs étaient pratiquement devenus leurs ennemis. Dans l’ensemble, c’était comme si nous avions peur que quelqu’un d’autre puisse acheter ce dont nous aurions un jour besoin ; aussi nous étions-nous assurés d’être les premiers à en acheter. Est-ce à cela que ressemble l’amour de Christ ?

Chacun son sommet

La chasse au papier hygiénique n’était pas un problème chrétien ; c’était un problème humain. Mais cela a donné le ton pour ce qui allait se produire ensuite. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, nous avons été plutôt nombreux à devenir des experts du jour au lendemain – experts en épidémiologie, en droits constitutionnels, en logistique, en économie et en législation. Ma page, sur Facebook, a été submergée de commentaires d’individus convaincus qu’ils savaient ce qu’il fallait faire, et qui étaient furieux contre les sbires du camp opposé qui répandaient une propagande et des propos contraires. C’est devenu un concert de cris incessant. Chaque sujet aux actualités, chaque mise à jour des centres de contrôle des maladies, chaque mandat gouvernemental, est devenu une autre colline sur laquelle s’installer. Les masques, la distanciation sociale, les méthodes individuelles de traitement, les vaccins… tout le monde avait ses sources. Tout le monde détenait ses preuves que toutes les autres sources étaient erronées.

On criait de partout. Et l’on continue de crier de partout. Et ces cris proviennent souvent de chrétiens.

Le virus n’est pas le problème

Comme je le précisais plus haut, le sujet de cet article n’est pas le COVID. Il s’agit de nous. De chrétiens cherchant à s’améliorer. De ce que nous décidons de faire dans des situations comme celle du COVID. Cette pandémie a beaucoup de leçons à nous apprendre, mais pour moi, la plus viscérale est la suivante : Quand nous laissons nos propres idées et nos opinions personnelles s’interposer, il devient de plus en plus difficile d’aimer comme Christ aimait. Et quand nous prenons nos idées et nos opinions pour des faits, cela devient pratiquement impossible.

Le danger de perdre de vue l’objectif

L’Église primitive avait des problèmes analogues, parce qu’elle était composée d’êtres humains faillibles comme nous. On se demandait si un chrétien devrait consommer des viandes qui avaient été sacrifiées à des idoles. « Nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde » (1 Corinthiens 8:4 ; version Ostervald), mais il y avait des chrétiens dont la conscience était faible et, de ce fait, était souillée par une telle pratique (verset 7).

Paul écrivit aux chrétiens de Rome : « Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour : ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort […]  le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes. Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. En vérité toutes choses sont pures ; mais il est mal à l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement » (Romains 14:15, 17-20).

Il est si facile de maintenir à tel point ses positions dans le débat sur le COVID que nous acceptons de « [causer] la perte de celui pour lequel Christ est mort ». Il est facile d’oublier que – bien qu’une pandémie mondiale affecte tous les aspects de notre vie, le COVID n’est pas la chose la plus importante qui se produise à présent.

Ce qui compte, c’est le Royaume de Dieu. Et le Royaume de Dieu « ce n’est pas le manger et le boire », ce n’est pas une série de débats sur les vaccins ou les masques, sur les droits constitutionnels ou l’autorité gouvernementale, « mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes » (versets 17-18).

Comment rechercher la paix

Nous ne recherchons pas la paix en essayant d’obliger nos interlocuteurs à partager notre point de vue sur les dernières directives du ministère de la santé ou en dénigrant à grands cris quiconque n’est pas d’accord avec nous. Nous recherchons la paix en acceptant le fait que dans toute situation changeante comme une pandémie mondiale, Dieu seul détient toutes les solutions, et nous faisons tout notre possible pour ne pas détruire l’œuvre de Dieu dans l’intérêt de nos opinions personnelles.

Comprenez-moi bien. Il y a des sommets qui valent la peine qu’on conquière. Quand la vérité divine est mise en doute ; quand on essaie de nous dissuader d’observer les instructions divines explicites, il est de notre devoir de maintenir notre position et de refuser de bouger (Deutéronome 13). Par contre, quand ce n’est pas quelque chose d’aussi radical – quand c’est seulement une différence d’opinion et que cela n’affecte en rien notre entrée dans le Royaume de Dieu, peu importe la conviction de nos sentiments – « que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l’a accueilli. Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d’autrui ? S’il se tient debout, ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir » (Romains 14:3-4).

De plus, « toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres » (Galates 5:14-15).

Apprendre à aimer nos semblables comme Christ nous a aimés est une tâche énorme, de toute une vie. Nous ne pouvons pas rechercher cet objectif en dénigrant nos frères et sœurs en la foi qui ne partagent pas nos opinions. Nous ne parviendrons à ce but qu’en faisant preuve d’humilité et en lavant leurs pieds.

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