Un déjeuner gratuit, cela n’existe pas ?

Y a-t-il quelque chose, en ce monde, qui ne coûte rien ? Un dicton populaire prétend que non.

C’est une idée adoptée par beaucoup de cultures. Les Français ont l’expression on ne rase pas gratis. Les Allemands disent qu’on a rien pour rien. En Kiswahili, un proverbe dit que ce qui est gratuit revient cher.

Les Américains disent : Un déjeuner gratuit, cela n’existe pas ! Ladite expression remonte à une époque où les bars affichaient un repas gratuit pour tout mécène qui commandait une boisson. Souvent, la nourriture était fortement salée. Et les clients, de ce fait assoiffés, commandaient d’autres boissons, notamment d’autres bières. Ces consommations multiples permettaient aux patrons des bars de faire un profit appréciable. De ce fait, le repas n’était pas vraiment gratuit.

L’auteur de science-fiction Robert Heinlein a popularisé l’acronyme TANSTAAFL (There Ain’t No Such Thing As A Free Lunch – américain pour «  Un déjeuner gratuit, cela n’existe pas ! »), dans son roman libertaire « Révolte sur la lune ». L’économiste gagnant du prix Nobel, Milton Friedman, s’est servi de cette phrase comme titre de son recueil de textes de 1977 sur l’économie.

Diverses versions d’on ne rase pas gratis sont toujours utilisées pour souligner divers principes : Tout ce qui a de la valeur coûte de l’argent. Les ressources économiques se font rares ; par conséquent, s’il y a plus d’une chose, il y en aura moins d’une autre. Même les plus nantis doivent faire des compromis. Regardez toujours la bride d’un cheval qu’on vous donne. Il faut bien que quelqu’un paie pour les programmes sociaux gouvernementaux – si possible quelqu’un d’autre.

Ces principes généraux peuvent être utiles pour naviguer à travers l’économie de la vie de tous les jours, faire son budget et gérer son argent. Mais on n’a rien pour rien est-il valide sur un plan supérieur ? Est-ce vrai au niveau de nos rapports avec Dieu ? Est-ce applicable quand on parle de salut ? La Bible éclaire de manière fascinante ces questions et nous fournit des réponses à facettes multiples.

Une relation à sauvegarder

Toute relation humaine avec Dieu débute mal. Le premier homme – Adam – fit un choix désastreux dans le jardin d’Eden. Il mangea du fruit défendu. Il pécha. Ses enfants et tous ses descendants depuis lors ont emprunté la même voie fatale.

Nous détruisons nos rapports avec Dieu avant même d’avoir mesuré leur importance. Cette cassure se produit avec chacun de nous, parce que nous péchons ; autrement dit, nous transgressons la loi de Dieu (1 Jean 3:4). C’est le cas de tous les êtres humains ayant jamais vécu, excepté Christ (Romains 3:23 ; Hébreux 4:15). Nos transgressions érigent un mur séparateur entre nous et Dieu le Père, qui est si saint qu’Il ne veut avoir aucun contact avec le péché (Ésaïe 59:2). De plus, nous nous attirons une amende quand nous transgressons la loi divine ; et cette amende, c’est la mort (Romains 6:23).

Quand nous sommes à même de mesurer la gravité de la situation, nous sommes déjà coupables, méritant la mort, et étant retranchés de Dieu. Toutefois, notre Père céleste – sachant que les humains pécheraient – a établi un plan merveilleux pour les extirper des résultats de leurs mauvaises actions. Dieu est juste, et la peine de mort doit être payée par tout être humain. Mais Il est aussi miséricordieux ; Il veut que l’amende de la mort soit éliminée pour nous afin que nous puissions hériter de la vie éternelle à Ses côtés.

Une étonnante solution

Quelle est l’étonnante solution que Dieu a trouvée pour nous épargner la mort ? Le second membre de Sa famille – qui vit de toute éternité avec le Père – est appelé « la Parole » dans Jean 1:1. Il a fait quelque chose qui dépasse notre imagination. Il est devenu homme.

Comment est-ce possible ? Nous ignorons totalement comment Dieu a bien pu devenir un homme, et nous serions bien incapables d’en comprendre la métaphysique, même si cela nous était expliqué. Mais la Bible déclare simplement : « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1:14).

La Parole naquit en ce monde, vécut sans jamais pécher une seule fois, puis fut illégalement et ignominieusement condamnée à mort, ayant été faussement accusé (Marc 14:56). Elle fut condamnée lors d’un procès sommaire par un tribunal bidon présidé par des hommes qu’Elle sacrifiait Sa vie pour sauver. Elle mourut par crucifixion – un supplice terriblement douloureux et lent utilisé par les Romains pour obliger leurs sujets à se soumettre en les terrifiant.

Fondamentalement, aux yeux du Père, la Parole qui devint Christ mourut à notre place. « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu ; il a été mis à mort quant à la chair, et rendu vivant quant à l’Esprit » (1 Pierre 3:18).

La Parole étant en fait le membre de la famille divine qui créa toutes choses selon la volonté du Père (Jean 1:3), Sa vie vaut plus que celle de tous les êtres humains rassemblés.

Gratuit, sous conditions

Dans l’Épître aux Romains, Paul explique que le pardon de nos péchés rendu possible par le sacrifice de Christ est un cadeau que Dieu nous fait.

« Mais il n’en est pas du don gratuit comme de l’offense ; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts [Adam a engagé sa famille dans la mauvaise voie], à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. Et il n’en est pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ; car c’est après une seule offense que le jugement est devenu condamnation, tandis que le don gratuit devient justification après plusieurs offenses » (Romains 5:15-16).

Nous sommes justifiés, rendus justes aux yeux de Dieu, quand la mort de Christ nous est appliquée. C’est entièrement gratuit, et c’est le don le plus précieux que vous puissiez recevoir ! Dieu nous fait revivre, mais ne se contente pas de nous accorder une vie physique ; Il nous promet aussi la vie éternelle. Cela aussi, c’est un don gratuit de Dieu : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 6:23).

Pour recevoir ces deux cadeaux, il y a deux choses que nous devons faire : Nous devons premièrement nous repentir – c’est-à-dire cesser de transgresser la loi divine et nous mettre à la respecter minutieusement (Actes 2:38). Puis nous devons sincèrement croire aux promesses divines : que Christ est notre Sauveur personnel ; que nous sommes assurément pardonnés ; que Christ prendra soin de nous dans la vie (1 Pierre 5:6-7) ; et que Christ va revenir établir le Royaume de Dieu (Marc 1:15), lorsque nous recevrons la vie éternelle dans la famille divine.

Ces engagements de toute une vie envers Dieu sont officialisés par la cérémonie du baptême par immersion lors duquel le Père pardonne nos péchés et nous accorde le don de Sa puissance par Son Saint-Esprit.

Non par les œuvres

Les chrétiens qui comprennent que Dieu S’attend à ce que nous obéissions à Sa loi spirituelle parfaite (Romains 7:14) résumée dans les Dix Commandements, sont parfois accusés de croire au salut par les œuvres. On prétend qu’ils croient que leur obéissance à la loi divine leur fait mériter le salut. Ce n’est pas le cas.

Aucun degré d’obéissance aux instructions divines ne peut fournir à qui que ce soit le droit d’être sauvé et d’hériter la vie éternelle ; ce sont là des cadeaux que Dieu nous fait. Néanmoins, il est clair, d’après la Bible, que nous devons nous repentir et avoir la foi pour bénéficier de ces dons. Nous devons nous détourner du péché et nous efforcer de vivre selon la volonté divine.

Gratuits pour nous, mais pas pour Dieu

Si ces précieux dons auront tout compte fait été gratuitement offerts à tous les êtres humains, leur coût, pour Dieu, a été énorme. Ils ont nécessité la mort de Dieu.

Comment cela ? Comment un membre de la famille divine a-t-Il pu être incarné et mourir ? Nous ne pouvons pas le comprendre. La Bible se contente de nous révéler que c’est ce qui s’est passé. « Car, chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché » (Romains 8:3).

Le coût, pour le Père et le Fils a été énorme. Il y a eu une séparation sans précédent, un moment où Jésus a dû porter tous les péchés de l’humanité et où le Père a dû momentanément Se détourner de Lui, poussant Jésus à S’écrier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Cette solitude, qui était nécessaire, était déchirante.

Le Père a dû observer Son Fils bien-aimé trahi, torturé et mis à mort. Le Fils a dû Se dépouiller de Sa gloire, vivre comme un pauvre homme dans une nation occupée, dénigré par les dirigeants de cette dernière, et accepter en fin de compte une mort honteuse, avilissante et horriblement douloureuse, imméritée, aux mains d’hommes menteurs, fourbes et égoïstes.

Une commémoration de Son don

Chaque année, il est demandé aux chrétiens de méditer les cadeaux gratuits que Dieu leur a accordés, et le coût énorme qui a dû être payé par Christ, de leur part. Jésus a offert Sa vie à notre place. Nous devons donc nous rappeler le récit de Sa vie et de Sa mort, méditer sur l’amour que Dieu a pour nous, et nous examiner afin de nous assurer que nous honorons toujours la promesse solennelle que nous avons faite à Dieu lors de notre baptême (1 Corinthiens 11:28 ; 2 Corinthiens 13:5).

Les chrétiens partagent ensuite les symboles que Jésus a institués la veille de Sa mort en tant qu’être humain. Ils se lavent réciproquement les pieds pour se souvenir qu’ils sont là pour servir (Jean 13:1-17). Ils mangent un petit morceau de pain sans levain – symbole du corps terriblement meurtri de Jésus. Ils boivent un peu de vin – symbole du sang versé de Christ (Matthieu 26:26-29). Ils lisent les dernières paroles d’encouragement que Jésus donna à Ses disciples avant Son arrestation, Son procès et Son exécution (Jean 13-17).

Autrement dit, ils célèbrent la Pâque du Nouveau Testament – à la fois solennelle et réjouissante.

Un déjeuner gratuit, cela existe-t-il ? C’est rare, mais cela s’est produit. À deux occasions, Jésus nourrit gratuitement plusieurs milliers de personnes avec quelques pains et quelques poissons. Ces miracles comptent en ce sens.

Mais bien plus encore ; les plus précieux cadeaux que les êtres humains puissent recevoir sont entièrement gratuits ; le salut et la vie éternelle sont des dons gratuits dont Dieu vous fait cadeau.

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