Marchez comme il a marché : Comment Jésus, notre maître, enseignait-il ?

Jésus était le meilleur maître de tous les temps. Par cette fonction, il employait à merveille diverses méthodes d’enseignement. Quelles étaient ces méthodes ?

Peu après avoir remis de l’ordre dans le temple, Jésus eut une entrevue fascinante avec un pharisien nommé Nicodème. Ce dernier était l’un des rares dirigeants religieux étant ouvert à ce qu’enseignait Christ. Il est écrit qu’il alla voir Jésus de nuit, et qu’il lui dit : « Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de la part de Dieu » (Jean 3:2 ; Nouvelle Bible Segond ; c’est nous qui soulignons tout du long).

Nicodème appelait Jésus « Rabbi » et « maître » (ou « docteur »). Le titre « Rabbi » était donné aux enseignants juifs les plus respectés. Il ne signifiait pas seulement « maître » mais aussi littéralement, en français, « son excellence ». Il s’appliquait à un docteur juif hautement respecté et crédible. Jésus est appelé « Rabbi » une douzaine de fois dans les quatre évangiles.

Le deuxième mot dont se servit Nicodème est un terme plus général pour « maître ». Il s’agit du mot grec didaskalos. Il ne fait aucun doute que Jésus était le plus grand maître ayant jamais vécu. L’un des traits les plus impressionnants de Jésus en tant que maître était qu’il se servait d’un vaste éventail de méthodes et de stratégies pédagogiques. Il employait toujours la méthode la plus efficace pour telle ou telle personne, tel groupe ou telle situation. Examinons quatre de ses méthodes d’enseignement.

Première méthode : Il suscitait à merveille l’intérêt de son auditoire.

Pour enseigner, il faut se faire écouter de ses élèves. Si on ne les captive pas rapidement, il y a peu de chances qu’ils apprennent quelque chose de significatif. Ils doivent être littéralement « accrochés ». Et Jésus avait le chic pour faire cela précisément. Prenons sa conversation avec Nicodème. Après que ce dernier l’ait salué, Jésus fit la déclaration déroutante suivante : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3:3). Nicodème avait quelque idée de ce qu’est le royaume, mais il n’avait jamais pensé à ce que disait Jésus.

Évidemment, la déclaration de Jésus poussa Nicodème à poser plusieurs questions logiques. Et c’était prévu ! Jésus avait conçu sa déclaration de manière à obliger Nicodème à réfléchir et à s’interroger. Jésus se servit des réponses de son interlocuteur pour lui enseigner des aspects du royaume de Dieu que Nicodème devait apprendre.

Comme la plupart de ses contemporains juifs, Nicodème concevait le royaume comme quelque chose de strictement matériel – comme un royaume juif gouvernant la Terre sainte. Jésus saisit cette occasion de lui enseigner pour élargir sa conception, pour lui montrer que le royaume était bien plus qu’une nation physique, et qu’en fait il comprenait un changement de chair à esprit et une naissance dans une nouvelle famille (pour de plus amples détails à ce sujet, lire notre article Que signifie être né de nouveau ?).

Un autre exemple de l’application, par Jésus, de cette méthode d’enseignement se trouve dans deux déclarations stupéfiantes qu’il fit, dans Luc 14. Il commença par dire que – pour être réellement l’un de ses disciples – il faut le « préférer à son père, à sa mère, à sa femme, à ses enfants, à ses frères, et à ses sœurs, et même à sa propre vie » (Luc 14:26), puis il ajouta : « Quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple » (verset 27). Plusieurs versions ont même le verbe « haïr » plutôt que « me préférer ».

Son auditoire s’est peut-être dit : « Dois-je en outre me porter volontaire pour me faire crucifier ? » Évidemment, Jésus – par ces propos – « accrochait » son auditoire pour bien montrer qu’il était question d’un engagement total pour le suivre. Il voulait parler de priorités et de sacrifice de soi ; il ne voulait pas dire qu’il faille, pour être chrétien, haïr sa propre famille ou se porter volontaire pour être crucifié. Ce que plusieurs versions ont en fait bien compris en traduisant par « me préférer » et « porter sa croix ». Ces déclarations avaient pour but de captiver son auditoire.

Deuxième méthode d’enseignement : Son usage de questions soigneusement posées.

Enseigner en posant des questions est l’une des méthodes les plus anciennes d’enseignement. On appelle souvent cette méthode la méthode socratique, bien qu’elle prédate l’ancien philosophe grec Socrate. Poser des questions est une stratégie pédagogique efficace en ce sens qu’elle incite une plus mure réflexion. Cela engendre souvent d’autres questions, qui donnent à l’enseignant l’occasion d’approfondir encore davantage le sujet. L’étudiant, quand il est interrogé, s’implique automatiquement et est incité à apprendre.

Les quatre évangiles indiquent que Jésus posait beaucoup de questions, auxquelles il avait évidemment la réponse, mais il s’en servait comme outil pédagogique. Il posait en fait ses questions avec grand soin, incitant les gens à s’interroger, à trouver eux-mêmes la bonne réponse ou à mieux apprécier la réponse qu’il leur donnerait plus tard. Prenons plusieurs de ses questions connues :

  • « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Matthieu 7:3).

  • « Qui suis-je aux dires des hommes, moi le Fils de l’homme ? […] Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? » (Matthieu 16:13, 15).

  • « Le sel est une bonne chose ; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l’assaisonnerez-vous ? » (Marc 9:50).

  • « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc 6:46).

  • « Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? » (Luc 10:26).

  • « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? » (verset 36).

  • « Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? » (Jean 7:23).

Il est bon de s’interroger. Les étudiants de la Bible devraient toujours se poser des questions et étudier diligemment la parole de Dieu pour y puiser les réponses.

Troisième méthode d’enseignement : D’excellentes illustrations.

Les enseignants efficaces comprennent le pouvoir qu’ont les illustrations, surtout pour les élèves visuels. Dans certains cas, il est plus efficace de démontrer une idée visuellement, plutôt que verbalement, ce qui peut être accompli par une image, une démonstration visuelle, une analogie bien conçue ou un accessoire. Jésus illustrait bien ce qu’il enseignait.

Un exemple étonnant de cette méthode se trouve dans Matthieu 18. Les disciples venaient de lui demander : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » (verset 1). Au lieu de se contenter de leur répondre verbalement, « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux » (verset 2). Peut-être permit-il à ses disciples d’observer quelque temps le comportement du bambin.

Il se servit ensuite de cet exemple pour souligner ce qu’il voulait qu’ils sachent : « Quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même » (versets 3-5). Il aurait pu leur répondre, tout simplement : « Convertissez-vous et soyez humbles ! » Or, il se servit habilement du petit enfant pour illustrer son point.

À une autre occasion, Jésus joua sur deux mots représentant des pierres de tailles différentes pour illustrer ce qu’il disait. Il appela Simon Pierre petros (en grec= un petit caillou), ramassant peut-être, en le faisant, une petite pierre pour illustrer la petitesse de Simon, puis il se compara à un petra, attirant peut-être leur attention sur un gros rocher dans les environs (Matthieu 16:17-18). Simon Pierre, par rapport à Christ, était un petit caillou, comparé au rocher massif immuable qu’était Jésus, sur lequel l’Église allait être fondée.

Quatrième méthode d’enseignement : Des directives directes, convaincantes et frappantes.

Les exemples ci-dessus évoquent des stratégies dont se servit Jésus pour des individus ou de petits groupes. Il employait aussi une approche plus traditionnelle, des instructions directes quand il enseignait des groupes plus importants ou dans des situations plus officielles. Il donnait des enseignements directs dans des situations comme son sermon sur la montagne (Matthieu 5 à 7) ; comme lorsqu’il prépara ses disciples avant de les envoyer prêcher (Matthieu 10) ; comme lorsqu’il donna ses paraboles à la foule (Matthieu 13) ; lorsqu’il prophétisa, au mont des Oliviers, ce qui devait s’accomplir dans les siècles suivants (Matthieu 24 et 25) ; et lorsqu’il s’adressa à ses disciples avant son arrestation (Jean 14 à 16).

Ce qui rendait ses enseignements uniques, c’était aussi sa manière d’enseigner. Après qu’il ait donné son sermon sur la montagne, « la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Matthieu 7:28-29). Il n’enseignait pas comme bien des professeurs, d’un air détaché, académique, et il ne s’appuyait pas non plus sur les opinions variées d’anciens rabbins et d’anciens érudits. Il parlait avec assurance, confiant, clairement et de manière chaleureuse. Ses enseignements étaient à la fois profonds et pratiques.

Jésus basait ses enseignements sur l’autorité des écrits hébraïques. D’après les évangiles, il aurait cité l’Ancien Testament à 78 reprises. Néanmoins, ses propres paroles faisaient aussi autorité puisqu’il était la parole de Dieu incarnée (Jean 1:1,14) et puisqu’il proclamait un message de la part du Père (Jean 14:10).

Continuez d’écouter le plus grand Maître

N’importe quel enseignant ferait bien d’étudier soigneusement le riche éventail de méthodes d’enseignement de Jésus, mais point n’est besoin d’être un éducateur pour bénéficier de son enseignement. La raison principale pour laquelle nous devrions étudier est d’apprendre ce qu’il enseignait. Cela fait ressortir l’importance de l’éducation dans le vrai christianisme. Contrairement à beaucoup de religions modernes, qui mettent souvent l’accent sur l’émotion ou les rituels, la voie divine se concentre sur la connaissance et la sagesse. Les vrais chrétiens doivent s’instruire et comprendre de mieux en mieux la Bible, puis mettre ses enseignements en pratique dans leur vie de tous les jours.

Jésus a dit que quiconque s’appuie sur ses enseignements est « semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc » (Matthieu 7:24). Bâtissez votre vie sur le roc qu’est le plus grand Maître et … marchez comme il a marché.

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