Marchez comme il a marché : Pourquoi Jésus fut-il tenté dans le désert ?

Avant de débuter son ministère, Jésus fut intensément tenté par Satan, dans le désert. Mais pourquoi fut-il tenté ? Quel en était l’enjeu ?

Dans notre article précédent pour « Marchez comme il a marché », nous avons vu qu’après avoir été baptisé par Jean-Baptiste, Jésus fut « rempli du Saint-Esprit » (Matthieu 3:16 ; Luc 4:1) et il allait en avoir grand besoin face à ce qui l’attendait ensuite. En effet, « alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable » (Matthieu 4:1).

Ce qui allait se passer dans ce désert – probablement celui de Judée – pendant les 40 jours suivants allait avoir des répercussions éternelles. En dehors de sa crucifixion, c’était probablement l’expérience la plus critique que Jésus allait connaître dans toute sa vie en tant qu’homme. Jésus confronta son pire adversaire, Satan le diable, lorsqu’il était physiquement le plus faible.

Mais avant d’examiner cette confrontation, nous devons d’abord comprendre pourquoi c’était un évènement si capital, non seulement dans la vie de Jésus mais aussi pour tout le plan de salut de Dieu. Quel était l’enjeu de ces 40 jours dans le désert ?

Le plan de Dieu exigeait un Sauveur

Pour mesurer l’importance énorme de ces 40 jours, nous devons comprendre la vérité fondamentale suivante : le plan de salut que Dieu suit exigeait un Sauveur. Dans le jardin d’Eden, Adam et Ève avait le choix entre l’obéissance et le péché. Ils auraient pu recevoir la vie éternelle et engager leurs progénitures dans la voie de la justice et de la paix…s’ils avaient choisi l’obéissance. Néanmoins, le serpent entra en scène, les tenta, et ils optèrent pour la désobéissance (Genèse 3:1-6).

Paul évoqua plus tard les conséquences de leur choix : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et […] ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché » (Romains 5:2 ; c’est nous qui soulignons tout du long). « La mort s’est étendue sur tous les hommes » car, comme Paul l’écrit au chapitre suivant, « le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 6:23). Le péché, comme l’explique la Bible, est la transgression de la loi divine (1 Jean 3:4). Les lois divines définissent à merveille comment vivre chrétiennement (Psaume 119:35, 172).

La transgression de ces lois inflige une amende, une malédiction. Cette malédiction, c’est la peine de mort qui guette tous ceux qui les transgressent. Adam et tous les humains après lui les ont transgressées et ont péché ; de ce fait, l’humanité entière mérite la peine de mort. Néanmoins, il n’est pas dans les intentions divines que nous soyons définitivement détruits. Dieu a créé chaque être humain avec le potentiel de recevoir la vie éternelle comme ses enfants dans sa famille (Hébreux 2:10 ; 1 Jean 3:2) ; il souhaite de tout cœur que nous achevions ce potentiel. Cela ne pourrait cependant pas se réaliser si tous péchaient et mouraient comme l’amende du péché l’exige. Dieu a donc prévu un moyen de résoudre ce problème en procurant un Sauveur !

Les devoirs du Sauveur

Le Sauveur allait devoir se charger de la malédiction – la peine de mort – et se l’attribuer afin que nous puissions être sauvés, échapper à la mort éternelle et puissions vivre éternellement. Cependant, dans le plan divin, pour qu’il y ait un Sauveur, deux conditions devaient être remplies :

1. La vie du Sauveur devait avoir plus de valeur que la somme de toutes les vies humaines dans l’histoire – de tous les êtres humains ayant jamais vécu.

2. Le Sauveur allait devoir vivre dans la chair sans jamais pécher une seule fois ; il ne pourrait pas s’attribuer la malédiction frappant tous les êtres humains s’il était lui-même sous le coup de la même malédiction (Romains 8:3).

La première condition fut remplie quand Dieu (la Parole) renonça volontairement aux pouvoirs et à la gloire qu’il avait auprès du Père pour devenir un homme, devenir chair et sang en la personne de Jésus de Nazareth (Jean 1:14 ; Philippiens 2:5-7). Étant Dieu, et puisque « toutes choses ont été faites par elle [la Parole], et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jean 1:3), il pouvait mourir à la place de tous les êtres humains.

Pour que la deuxième condition soit remplie, il allait falloir que Jésus lui-même s’applique à la remplir parfaitement dans sa vie. Allait-il pécher, ou ne jamais pécher ?

Jésus aurait-il pu pécher ?

En devenant un homme, Jésus renonçait à sa capacité à ne pas pécher. Il n’était pas un robot, et n’était pas de ce fait programmé pour être mentalement et physiquement incapable de pécher. S’il n’avait pas pu pécher, être parfait n’aurait pas eu de sens ; sa victoire sur le péché et sur la tentation aurait été assurée, déterminée avant sa naissance. Pour que sa vie parfaite soit un exemple significatif pour nous, il fallait qu’échouer soit possible. Il fallait que Jésus décide délibérément de résister au péché et de le rejeter – chaque seconde, chaque minute, chaque heure et chaque jour des quelque 33 ans de sa vie. En effet, s’il avait péché – ne serait-ce qu’une fois – il se serait disqualifié pour être notre Sauveur.

Il ne serait pas seulement disqualifié comme Sauveur, il se serait aussi disqualifié comme futur roi du royaume de Dieu destiné à détrôner Satan, « le dieu de ce siècle » (2 Corinthiens 4:4). Pour que Dieu puisse établir son royaume sur terre, il fallait à tout prix que Jésus vive une vie parfaite et résiste à la tentation (Hébreux 4:15). Jésus devait réussir là où Adam avait échoué. Voilà pourquoi ces 40 jours de tentation étaient si critiques. Si Christ avait échoué à un moment donné, tout le plan de Dieu aurait dû être définitivement abandonné. Jésus avait littéralement le poids du monde sur ses épaules.

Pourquoi Satan tenta-t-il Jésus ?

La Bible nous dit que Satan le diable tenta Jésus pendant ces 40 jours. Que cherchait-il à faire ? Premièrement, définissons son nom. Dans l’Ancien Testament comme dans le nouveau, son nom signifie adversaire. Il est l’adversaire, le rival, l’ennemi de Dieu et de ses projets. D’après la Bible, Satan était – lorsqu’il fut créé – un être magnifique, l’un des anges les plus puissants et les plus majestueux. Néanmoins, quelque chose se produisit en lui. Il devint orgueilleux, sa fidélité envers son créateur se transforma en arrogance et il se mit à convoiter le pouvoir. Il fomenta une rébellion angélique, souhaitant détrôner Dieu et prendre sa place (Ésaïe 14:13-14). Ce fut sa première tentative visant à détrôner Dieu et à déjouer ses projets. Cette première tentative échoua misérablement, son créateur le vainquant aisément (Ézéchiel 28:16-17 ; Luc 10:18).

Par la suite, il essaya de saboter le plan divin en tentant Ève, puis Adam, les encourageant à gouter du fruit défendu en Eden. Bien qu’il ait réussi à introduire le péché dans l’humanité, ses efforts ne firent pas dérailler les projets divins – Dieu ayant déjà prévu d’envoyer un Sauveur, si l’homme venait à pécher (1 Pierre 1:20). À travers l’Ancien Testament, Satan ressurgit bien des fois, directement ou indirectement, essayant de saboter ou d’entraver les projets divins en attaquant le peuple de Dieu. Parfois, ses efforts ont échoué, mais à d’autres moments, Satan a réussi à égarer les gens. Malgré quelques succès, il n’a jamais été capable d’empêcher Dieu de faire ce qu’il veut.

Quand son Créateur est venu sur terre en tant qu’homme, il y a 2000 ans, Satan y a vu sa meilleure chance de le vaincre. Il savait que s’il pouvait pousser Jésus à ne commettre ne serait-ce qu’un seul péché – peu importe sa gravité – il pourrait mettre définitivement fin aux projets divins. Il savait que s’il pouvait convaincre Christ de pécher, il pourrait éliminer tout espoir – pour l’humanité – d’avoir ses péchés pardonnés. Sans la possibilité d’être pardonnés, les humains ne pourraient pas être exemptés de l’amende du péché – la peine de mort – et ne pourraient jamais espérer faire un jour partie de la famille divine. Satan savait que sans Sauveur, il n’y aurait point de salut possible.

La tentative de Satan de détruire son Créateur

Il y avait donc un autre motif, encore plus sinistre, dans les efforts de Satan pour essayer de faire pécher Christ. Son objectif n’était pas seulement d’embarrasser, d’affaiblir ou de délégitimer le Christ ; ce qu’il voulait, c’était tuer le Rédempteur de l’humanité. Ne l’oubliez pas : Si Jésus avait péché, la peine de mort lui aurait été appliquée ; il aurait dû mourir – connaître la mort éternelle, être définitivement détruit, pour son propre péché. Satan est un meurtrier (Jean 8:44). Ce qu’il voulait, c’était pousser Jésus à pécher afin de lui ôter la vie à jamais.

Dans ce face-à-face avec Jésus, Satan – en somme – effectuait une seconde tentative de détrôner son Créateur, cette fois en le tentant pour l’inciter à pécher et à récolter le salaire du péché qui est la mort éternelle. Si le diable avait réussi, Jésus serait mort – aurait été définitivement détruit – et le Père aurait dû demeurer seul pour l’éternité… sans Fils et sans famille. Sans le Christ en tant que Roi du royaume de Dieu, l’humanité n’aurait aucun espoir de salut. En essayant de pousser Jésus à pécher, Satan essayait de tuer le Rédempteur de l’humanité, maintenir son autorité et sa liberté.

Quand nous réfléchissons à la confrontation épique entre Jésus et Satan, il importe que nous comprenions bien quel était l’enjeu de cette lutte de 40 jours (Marc 1:13 ; Luc 4:2). Les projets divins et la vie même du Fils de Dieu étaient en jeu.

Les enjeux les plus élevés

Quand vous lisez ce qui est écrit sur ces 40 jours avec l’optique ci-dessus, cette confrontation devient beaucoup plus capitale. Jésus allait en sortir soit disqualifié en tant que Sauveur, soit exempt de tout péché et spirituellement prêt à affronter la moindre tentation qui lui serait faite pendant les 3 ans ½ suivants. Littéralement tout – dans le plan de Dieu – dépendait de l’issue de cette confrontation magistrale.

Dans notre prochain article de cette série, nous examinerons des tactiques sournoises dont Satan se servit pour tenter Jésus, et la manière dont Jésus les déjoua toutes. Nous verrons en quoi son exemple peut nous aider à vaincre les tentations que nous affrontons alors que nous nous efforçons de marcher comme il a marché

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