Marchez comme il a marché : Le premier miracle de Jésus : Changer de l'eau en vin

Au début de son ministère, Jésus accomplit son premier miracle documenté. Que pouvons-nous apprendre de ce prodige consistant à changer de l’eau en vin ?

Les évangiles mentionnent 37 miracles accomplis par Jésus lors de son ministère de 3 ans ½ et Jean précise qu’il en accomplit beaucoup d’autres qui ne sont pas mentionnés (Jean 20:30-31 ; 21:25). Il guérit notamment des maladies chroniques, chassa des démons, calma une tempête, marcha sur l’eau, nourrit des milliers de gens et ressuscita un mort. Ses miracles n’avaient pas pour but de divertir ou de faire du spectacle, mais de témoigner de son identité et de révéler par quel pouvoir il les accomplissait.

Un miracle, dans la Bible

Dans la Bible, un miracle se produit quand quelque chose d’impossible selon les lois de la physique a lieu. Un homme ne peut pas marcher sur l’eau, pas plus qu’il ne peut nourrir 5000 hommes avec quelques pains et quelques poissons. Les miracles exigent l’intervention d’une force spirituelle dans notre monde physique, qui altère, modifie ou outrepasse totalement une  ou plusieurs lois physiques. La Bible ne relate des évènements, défiant les lois physiques, accomplis par Jésus que lorsqu’il eut atteint la trentaine.

Jésus naquit-il doté de pouvoirs surhumains ?

Avant de nous pencher sur le premier miracle de Jésus mentionné dans les Écritures, nous devons nous demander comment il put accomplir des prodiges. Naquit-il doté de pouvoirs surhumains ? D’après la Bible, Jésus renonça aux pouvoirs et aux privilèges de sa divinité quand il vint sur terre. « Il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes » (Philippiens 2:7). Cela signifie qu’il renonça à tous les pouvoirs illimités que possède un esprit ; il cessa d’être esprit et fut littéralement « fait chair » (Jean 1:14).

C’est significatif, car Jésus était humain comme nous – n’étant pas né doté d’une puissance surnaturelle. Si son corps avait été différent, il aurait seulement été partiellement humain. Or, d’après l’Écriture, « il a fallu qu’il devînt semblable en toutes choses à ses frères » (Hébreux 2:17; version Ostervald ; c’est nous qui soulignons tout du long). Pas certaines choses mais toutes choses. Il ne possédait pas secrètement des pouvoirs surhumains comme le héros imaginaire Superman. Jésus l’a bien précisé. Il a dit : « le Fils ne peut rien faire de lui-même » et « Je ne puis rien faire de moi-même » (Jean 5:19, 30). Autrement dit, de lui-même, il n’avait pas plus de pouvoir qu’un homme ordinaire.

Qu’est-ce qui permettait à Jésus d’accomplir des miracles ?

Jésus nous a dit ce qui lui permettait de faire des prodiges : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, mais le Père qui demeure en moi, fait lui-même les œuvres que je fais » (Jean 14:10 ; version Ostervald). Les miracles que Jésus accomplissait en tant qu’être humain n’étaient possibles que grâce au Père qui les accomplissait par lui. L’apôtre Pierre allait expliquer plus tard que le Père « a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui » (Actes 10:38). Jésus était en mesure d’accomplir des miracles parce que le Père « était avec lui », lui fournissant son pouvoir par son Saint-Esprit. C’étaient sa foi et sa soumission totale au Père qui lui permettaient de rendre possible l’impossible (Matthieu 19:26). C’est seulement une fois qu’il fut ressuscité qu’il recouvra ses pouvoirs divins antérieurs.

Les noces de Cana

Parlons maintenant de son premier miracle, qui eut lieu à Cana, en Galilée. On ignore l’emplacement exact de ce village, mais les érudits pensent qu’il se trouvait à quelques kilomètres à l’ouest de la mer de Galilée. Jésus avait déjà débuté son ministère, ayant choisi ses disciples et s’étant déjà mis à prêcher. « Il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples » (Jean 2:2). Il se peut que la fiancée ou le futur époux aient été de sa parenté.

On sait peu de choses à propos de ces noces ; ce que l’on sait, c’est que le vin se mit à manquer. Il y eut peut-être plus d’invités que prévu. Quoi qu’il en soit, Marie dit à Jésus qu’ils n’avaient plus de vin (verset 3). La réaction initiale de Jésus fut la suivante : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue » (verset 4). En français, sa réponse peut sembler rude, mais dans la culture de l’époque, dire à sa mère « femme » était une marque courante de respect et de courtoisie (Luc 13:12 ; Jean 4:21 ; 8:10). Plusieurs traductions ont en fait « chère femme » pour souligner cet aspect. Jésus expliqua respectueusement à sa mère que ce manque de vin n’était pas un cas d’urgence qui lui fallait régler. Il ne souhaitait pas non plus se faire remarquer, si tôt dans son ministère. Au lieu d’insister, Marie se contenta de dire aux serviteurs : « Faites ce qu’il vous dira » (verset 5) ; elle ne savait pas ce qu’il allait faire, mais s’attendait apparemment à ce qu’il remédie au problème.

L’eau changée en vin

« Il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs », servant à se laver les mains, une tradition à l’époque. Jésus dit aux serviteurs de remplir ces vases d’eau, d’y puiser et d’en apporter à l’ordonnateur du repas (verset 8) qui était probablement l’organisateur du banquet. Ce qui fut puisé ne fut pas de l’eau, mais du vin. Et pas du vin ordinaire, mais un vin de qualité, si bon que l’ordonnateur du repas ne put s’empêcher de faire remarquer à l’époux qu’il était inhabituel de servir le meilleur vin « après qu’on s’est enivré » (verset 10).

L’eau ne fermente pas. Si l’on y ajoute du sucre ou quelque autre substance, il peut y avoir une certaine forme de fermentation après un long délai, et ce ne serait qu’un liquide clair et plutôt fade. Elle ne deviendrait jamais du vin et ne pourrait même pas passer pour du vin de piètre qualité. Un miracle s’était produit. Par la puissance de Dieu le Père, Jésus transforma un mélange d’hydrogène et d’oxygène en vin. Dieu lui-même ayant créé ce vin, ce fut indubitablement le meilleur vin qu’on puisse goûter !

Pourquoi Jésus accomplit-il ce miracle ? Peut-être fut-il ému de compassion pour l’ordonnateur et pour la famille – souhaitant leur éviter l’embarras de ne pouvoir servir leurs invités. Le seul détail fourni par l’Écriture est que ce fut « à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui » (verset 11) ; ils comprirent non seulement qu’il était inspiré, mais aussi que Dieu agissait à travers lui pour faire l’impossible.

Plusieurs leçons à tirer du premier miracle de Jésus

Même si changer de l’eau en vin ne semble pas aussi spectaculaire que les miracles que Jésus accomplit par la suite, plusieurs leçons peuvent être tirées de ce prodige. Lesquelles ?

  1. Jésus honora sa mère. Bien qu’ayant d’abord hésité à intervenir, il semble que Jésus l’ait fait surtout parce que sa mère le lui avait demandé. Il pratiquait ainsi parfaitement le cinquième commandement qui nous dit d’honorer nos parents. Il traita sa mère avec bienveillance et respect.
  2. Jésus ne condamnait pas la consommation d’alcool. Le mot grec original traduit en français par « vin » est oinos – mot qui signifie vin fermenté produit par du raisin. Bien qu’il soit permis à un chrétien de ne pas consommer d’alcool, en boire modérément n’est pas un péché. L’ébriété, par contre, est un péché qui peut nous empêcher d’entrer dans le royaume de Dieu (1 Corinthiens 6:10). Nous vous conseillons à ce sujet notre article en ligne La Bible interdit- elle toute consommation d’alcool ?
  3. Dieu prône l’excellence et la qualité. L’un des aspects les plus intéressants de ce miracle est le commentaire sur l’excellente qualité de ce vin qui fut produit par Dieu lui-même et ne provint pas d’une vigne ou d’un chai terrestres. La majesté de Dieu célèbre son excellence et sa perfection (Psaume 18:30 ; Ésaïe 33:21). Les chrétiens devraient aussi rechercher l’excellence dans leur vie (Ecclésiaste 9:10 ; Matthieu 5:48).
  4. Dieu se soucie de nous, même dans les moindres détails. Ce miracle montre que rien n’est trop insignifiant pour Dieu, dans nos prières. Bien que la vie de personne n’ait été menacée par ce manque de vin, Marie n’hésita pas à demander, à Jésus, de l’aide. Nous pouvons pareillement confier à Dieu nos soucis, petits et grands. Pierre dit aux chrétiens : « Déchargez- vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5:7).

Jésus allait ensuite accomplir plus de 36 autres miracles spectaculaires qui affectèrent souvent considérablement et positivement la vie de beaucoup d’êtres humains. Il commença par changer de l’eau en vin, montrant sa conviction que le Père a le pouvoir d’accomplir l’impossible. Nous pouvons nous aussi développer ce genre de foi si nous nous efforçons de… marcher comme il a marché.

Poursuivez votre lecture

×

Discern is published every two months and is available in digital and print versions. Choose your preferred format to start your subscription.

Print subscriptions available in U.S., Canada and Europe

Ask a Question