Les premiers chrétiens avaient la vie dure, et il en est de même pour certains, de nos jours. Que voulait dire Jésus quand Il a dit « Mon joug est doux, et mon fardeau léger » ?
Être chrétien, au premier siècle, n’était pas une sinécure. La société, influencée par Satan faisait tout pour rendre la vie dure aux disciples de Jésus. Bien que les autorités romaines les prenaient pour une secte du judaïsme et, de ce fait, pour une religion légale, les premiers chrétiens étaient des boucs émissaires idéaux pour tout ce qui n’allait pas.
Apprenant que des chrétiens partageaient du pain et du vin comme symboles du corps et du sang de Christ, certains Romains pensaient, à tort, que ceux-ci étaient cannibales (BBC). Et les Romains remarquaient que ces gens-là n’honoraient pas les dieux romains. De ce fait, quand avaient lieu des catastrophes naturelles, beaucoup de Romains croyaient que leur communauté était châtiée du fait que leurs dieux n’étaient pas respectés des chrétiens.
Expliquant cette opinion romaine encore courante au 2e siècle, Tertullien écrivit : « Si le Tibre monte au niveau des murailles de la ville ; si le Nile ne se répand pas sur les champs ; si le ciel ne donne pas de pluie ; s’il y a un tremblement de terre ; s’il y a une famine ou s’il y a la peste, on s’empresse de crier “ À bas les chrétiens, qu’on les jette aux lions !” » (Apologie 40:2).
Jusqu’à présent, il est difficile de comprendre pourquoi Jésus a dit : « Mon joug est doux ».
Le conflit entre le judaïsme et le christianisme
Le judaïsme n’était guère favorable aux premiers chrétiens.
Si ces derniers ressemblaient aux Juifs en ce sens qu’ils acceptaient les mêmes écrits sacrés (l’Ancien Testament), obéissaient aux mêmes Dix Commandements et observaient les mêmes jours saints chaque année, il y avait une croyance que la plupart des Juifs, eux, n’acceptaient pas. Les dirigeants du judaïsme et leurs disciples ne croyaient pas que Jésus de Nazareth était le Fils de Dieu ni qu’Il était le Messie annoncé.
Les dirigeants juifs attendaient un messie étant supposé restaurer la prééminence de leur nation. Ce qu’ils ne comprenaient pas, c’était que Jésus devait apparaître une première fois pour effacer par Son sacrifice les péchés de l’humanité, et qu’Il devait revenir « une seconde fois » (Hébreux 9:28) pour offrir au monde le salut et pour accomplir les prophéties sur lesquelles ils s’étaient surtout, eux les Juifs, concentrés.
Bien que Jésus ait grandi dans un foyer juif et se soit rendu régulièrement à la synagogue, le fossé séparant le judaïsme du christianisme ne put plus être comblé. Les dirigeants religieux juifs désapprouvaient Ses enseignements et – étant jaloux de Sa popularité – ils Le firent crucifier (Matthieu 27:1-2, 18, 20-22).
Et comme le Seigneur l’avait prédit, Ses disciples allaient être exclus des synagogues (Jean 16:2). Apparemment, cette purge fut exécutée par une grande synagogue de Jérusalem appelée « la synagogue dite des Affranchis » (Actes 6:9-14 ; 7:58). Des hommes représentant cette dernière confrontèrent publiquement Étienne, et quand ils ne purent « résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait », ils se trouvèrent des faux témoins pour le convoquer devant le sanhédrin, le condamner injustement et le lapider.
L’un des partisans les plus acharné de cet acte odieux était un jeune homme nommé Saul. Il « ravageait l’Église ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison » (Actes 8:3).
Étant littéralement enragé contre les chrétiens, « respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, [il] se rendit chez le souverain sacrificateur, et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amène liés à Jérusalem » (Actes 9:1-2).
Peu après, eut lieu quelque chose de paradoxal. Suite d’avoir eu une vision de Jésus et d’avoir été guéri d’aveuglement, Saul devint un chrétien (versets 17-18). L’homme qui s’était érigé si violemment contre les chrétiens en devint un et « aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu » (verset 20).
La conversion de Saul ne lui rendit cependant pas toujours la vie facile. Au fil du temps, et quand son changement de cœur fut connu, « les Juifs se concertèrent pour le tuer » (verset 23).
Averti d’épreuves et de persécution
Pendant son ministère, Paul fit naufrage à trois reprises, fut emprisonné plusieurs fois, fut flagellé à cinq reprises par les Juifs, fut battu de verges à trois reprises, et fut même lapidé et laissé pour mort (2 Corinthiens 11:23-27).
Reprenant conscience après avoir été lapidé, il poursuivit néanmoins son ministère, « fortifiant l’esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (Actes 14:19-22 ; c’est nous qui soulignons tout du long).
Jésus avait aussi averti Ses disciples qu’il seraient persécutés : « S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15:20 ; Luc 21:12). C’est pourquoi Il rappela aussi à Ses disciples : « Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Matthieu 24:13).
Les persécutions contre les chrétiens ont toujours lieu. Dans de nombreux pays, les gens ne sont pas libres de pratiquer la religion de leur choix, et de nombreux chrétiens sont maltraités.
Que déclara Jésus à propos de cette dure réalité ?
En dépit de telles difficultés, Jésus a dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11:28-30).
En quoi cette déclaration de Jésus s’accorde-t-elle avec l’histoire et la réalité dans notre monde actuel ? Est-il facile de suivre Christ ? Comment trouver du repos pour nos âmes ?
On pense parfois, à tort, que d’après ce passage, Christ aurait dispensé à Ses disciples d’obéir à la loi divine. Or, Jésus a bien précisé : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes » (Matthieu 5:17). Lire à cet effet notre article « Christ est-Il la fin de la loi ? Comment cela ? ». Comme nous l’avons vu, les défis que rencontrent les chrétiens proviennent de l’hostilité de Satan et du monde envers les disciples de Christ. La loi divine est une bénédiction et non un fardeau (1 Jean 5:3).
Pour bien comprendre en quoi le christianisme peut apporter du repos à nos âmes, nous devons comprendre le point de vue de Jésus. Comme nous allons le voir, Jésus voyait les choses d’une manière bien plus étendue que les humains.
Le fardeau porté par les non-chrétiens
La déclaration de Jésus « Mon joug est doux » est en fait une comparaison. Bien qu’on ne s’en rende généralement pas compte, avoir un style de vie qui ne s’harmonise pas avec les instructions divines est un type d’esclavage. Paul, à ce propos, parle de « l’esclavage des rudiments du monde » (Galates 4:3 ; version Ostervald). Paul explique ensuite que ce genre d’esclavage asservit ceux qui ne connaissent pas Dieu (verset 9).
Pierre, lui aussi, a parlé de ceux qui « sont eux-mêmes esclaves de la corruption » précisant qu’en fait « chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2:19).
L’esclavage du péché, effectivement, est un fardeau lourd à porter. Le péché est la cause des douleurs et des souffrances. Et tout péché dont on ne se repent pas n’a qu’une issue : la mort (Romains 6:23). Par contre, quand nous nous plaçons sous le joug de Christ – que nous nous engageons à Le suivre et à pratiquer Ses commandements – nous pouvons recevoir « le don gratuit de Dieu […] la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur » (même verset).
Paul avertit les chrétiens de Galatie de ne pas retourner au mode de vie qu’ils pratiquaient avant de connaître Dieu. « Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude » (Galates 5:1).
Pour trouver du repos
Nous sommes tous sous un joug – étant engagés ou liés par quelque chose. Ou bien nous sommes sous le joug de Christ, ou bien nous sommes sous le joug du monde.
Quand nous nous consacrons à Christ, nous pouvons trouver la paix.
Quand nous nous repentons de nos péchés et nous faisons baptiser, comme l’ordonne la Bible, le fardeau de nos péchés est ôté parce que ces derniers sont pardonnés (Actes 2:38 ; lire à ce propos notre brochure gratuite intitulée Transformez votre vie).
Quand nous sommes baptisés, nous recevons aussi (par imposition des mains d’un serviteur de Dieu) le Saint-Esprit – un don précieux qui va nous permettre, si nous demeurons fidèles et persévérons jusqu’à la fin dans la voie divine, de devenir des enfants de Dieu immortels et glorifiés (Romains 8:11, 16-17, 23).
Posséder le Saint-Esprit peut aussi avoir sur nous un effet énorme sur notre état d’esprit. Paul a écrit que « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi « (Galates 5:22). Ces attribut de l’Esprit rendent nos vies plus faciles, plus paisibles.
Avoir le Saint-Esprit de Dieu ne nous empêche pas d’avoir des épreuves et des difficultés, comme tout le monde. Néanmoins, cela peut nous aider considérablement à affronter les tempêtes de la vie en nous faisant espérer en un avenir bien plus brillant. Y réfléchissant, Paul écrivit : « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Romains 8:18)
Le joug de Christ est-il doux ou lourd ?
La réponse à cette question est une affaire de point de vue. Si nous ruminons nos épreuves et nos difficultés, assurément, certaines seront dures.
Par contre, si nous sommes conscients du plan divin d’ensemble, il est considérablement plus facile d’être chrétien. Pourquoi ? Parce que nos péchés peuvent être pardonnés et nous pouvons nous revêtir de Christ. Dieu nous propose un avenir merveilleux – la vie éternelle, à Ses côtés. Grâce à Lui, nous pouvons être libérés de l’esclavage du péché et des souffrances qu’il engendre.
Il y a aussi des récompenses dans cette vie. Comme Paul l’a fait remarquer, « la piété est utile à tout : elle a la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir » (1 Timothée 4:8).
Dieu a conçu Ses lois pour notre bien, de manière à ce qu’elles produisent la paix (Deutéronome 10:13 ; Psaumes 119:165).
Avec l’aide du Saint-Esprit, les chrétiens, au fil des siècles, se sont dit – comme l’a dit Jésus – « Mon joug est doux, et mon fardeau léger ». Puissions-nous tous penser de même !