« Aucune bonne action ne demeure impunie »

Très souvent, faire une bonne action se paie chèrement. Cela en vaut-il la peine ? En est-on même récompensé ? La société a beau le nier, la Bible affirme le contraire.

Alors que je débutais un nouvel emploi, un collègue me dit : « Ne te porte jamais volontaire pour quoi que ce soit, et n’aide personne. Sinon, tu n’en finiras pas, ou pire… ce sera à notre détriment ! Ne ternis pas notre image !

Je voudrais pouvoir dire que c’était une manière bizarre d’accueillir un nouveau venu, et que cette entreprise était peut-être une exception.

J’aimerais pouvoir le dire.

Hélas, après être passé d’une carrière à l’autre, au fil des années, je me suis aperçu que cette mentalité est plus souvent la règle qu’une exception.

Dans cette société, il semble que si vous n’êtes pas comme tout le monde – si vous essayez de bien faire – vous courez le risque de passer pour un brave type plutôt naïf, pour un lèche-botte qui cherche à gravir les échelons, un opportuniste ou tout autre épithète méprisant destiné à vous réprimander pour vos bonnes actions.

Le syndrome du grand pavot

Bien des cultures, de par le monde, ont leur propre jargon pour décrire ceux qui veulent réussir. En Australie, on dit : « Ne sois pas le grand pavot ! » L’idée du « syndrome du grand pavot » remonte, paraît-il, à 500 ans, environ, avant notre ère, quand le roi romain Lucius Tarquinius Superbus enseigna à son fils Sexton comment gérer la ville de Gabii. Le roi aurait fauché, dans un champ, tous les coquelicots dépassant les autres, voulant montrer par ce geste qu’il faut éliminer tous ceux qui se font remarquer, qui se dressent plus haut que les autres – ceux qui semblent représenter une menace pour le chef.

On remarque notamment ce syndrome du grand pavot entre un individu et ses camarades. Quand les actions d’une personne la distingue des autres. Ses collègues s’en prennent à elle par ressentiment ou par envie, cherchant à l’abaisser ou à faire en sorte que ses actions soient moins notoires. La personne ayant fait une bonne action est dénigrée et ridiculisée pour que les autres se sentent mieux dans leur peau.

Faire du bien est parfois fort coûteux. Vous pouvez – si vous agissez bien –être ridiculisé ou insulté. Vous pouvez – si vous faites le nécessaire et même plus – être réprimandé par vos collègues.

Il arrive qu’en essayant de faire ce qui est juste – qu’en faisant du bien – nous nous retrouvions un peu dans la même situation que le grand pavot.

Menacé par le bien

Christ donna d’innombrables exemples de bonnes actions. Il est écrit qu’Il « allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui » (Actes 10:38 ; c’est nous qui soulignons).

Christ avait pitié des malades et des parias. Il toucha l’intouchable lépreux et le guérit. Il chassait les démons, guérissait les paralytiques, faisait preuve d’amour envers les pécheurs et ressuscitait des morts.

Tous ces actes étaient du bien. Jésus Se distinguait des autres.

Et Ses bonnes actions Le mettaient en marge. Les dirigeants juifs les remarquaient et les désapprouvaient fortement. Ils se sentaient menacés par elles, sentant leur autorité sapée par l’accent que Jésus plaçait sur les standards divins de service et de compassion (Matthieu 12:11-14). On eut dit qu’en accomplissant tant de bonnes actions – Jésus s’érigeait en cible.

De même que ceux qui s’efforcent, de nos jours, de faire du bien, l’exemple de bien accompli par Jésus faisait qu’Il était méprisé et rejeté de Ses pairs et de ceux qui voulaient maintenir leur mainmise sur la religion. Se faisant remarquer – du fait qu’Il était le parfait exemple de ce qui est droit et bon – Jésus subissait la fureur de ceux qui voulaient à tout prix se débarrasser de Son exemple et Le dénigrer. Jésus fut crucifié pour S’être fait remarquer. Néanmoins, Dieu S’est servi de Son sacrifice dans un dessein bien plus magistral.

Sans ce sacrifice du Fils de Dieu, nous n’aurions aucune espérance en l’avenir. Nos vies n’auraient pas de sens. Nos péchés nous maintiendraient séparés de Dieu et la mort éternelle serait notre châtiment mérité (Ésaïe 59:2 ; Romains 6:20-23). Or, Jésus a payé l’amende de nos péchés – de notre transgression de la loi divine – ouvrant de ce fait l’accès à Dieu pour toute l’humanité (Galates 3:13-14).

Toute bonne action sera récompensée

Christ savait que – du fait de Ses bonnes œuvres en tant que serviteur et pédagogue de la vérité – Il serait haï, et ceux qui s’efforceraient de suivre Son exemple le seraient aussi (Jean 15:18-25).

Néanmoins, Il savait aussi que les bonnes actions sont récompensées.

La Bible parle d’un don gratuit et d’une récompense. Il importe de savoir ce que l’un et l’autre représentent.

Dieu le Père et la Parole (qui devint Jésus-Christ) ont dressé un plan il y a bien longtemps. Ils ont projeté de créer une famille – composée de milliards d’individus. Du fait de la bonté de Christ, l’accès à ce projet est ouvert et nous avons la possibilité de bénéficier du don gratuit du salut et de faire partie de la famille divine (Éphésiens 1:5). Il n’y a rien que nous puissions faire pour mériter le salut. C’est un cadeau, un don gracieux immérité.

Ceux qui sont choisis par Dieu à présent auront l’occasion de recevoir la récompense de servir aux côtés de Christ à Son retour. Mais cette récompense est un poste de service avec Christ qui ne nous sera pas confié quelle que soit la manière dont nous dirigeons nos vies (Matthieu 16:27).

Le don gratuit du salut accordé à l’humanité entière a été rendu possible grâce au sacrifice de Christ portant sur Lui nos péchés par la crucifixion et par Sa mort. Par contre, la récompense que sera notre poste de serviteur de Christ, à l’avenir, exige notre sacrifice et notre service dès à présent.

Nous aussi, nous devons faire des sacrifices. Nous devons défendre ce qui est juste et bien. Nous devons faire ce que personne d’autre ne veut faire, par crainte d’être remarqué et ridiculisé. Faire des bonnes actions – servir les autres et jouer un rôle, même quand c’est coûteux, est ce que Dieu attend de nous si nous voulons être des disciples de Christ.

C’est seulement quand nous suivons l’exemple de Christ et que nous nous concentrons sur les autres au lieu de nous concentrer sur nous-mêmes que nous pouvons commencer à comprendre la récompense. Jésus a dit que pour les choses auxquelles nous renonçons dans cette vie, nous recevrons « le centuple » dans le Royaume de Dieu (Matthieu 17:27-29).

Notre récompense vient en suivant l’exemple de Christ – en servant ceux qui sont dans le besoin, en aidant les démunis, en faisant du bien à ceux qui ne peuvent pas nous rendre la pareille, étant toujours motivés par l’amour. Nous ne devons pas servir pour être vus ou loués par les gens à présent (Matthieu 6:1-4).

Les actions de Jésus, et Ses propres paroles, nous disent : « Aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils [et filles] du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants » (Luc 6:35).

Le label « brave type [ou brave fille] un peu naïf » vaut parfois la peine d’être porté si nous faisons vraiment du bien. Passer pour quelqu’un qui va au-delà du sense du devoir ne devrait pas être avilissant. Il peut être décevant de vous voir confier plus de responsabilités parce que vous vous distinguez de vos collègues en vous comportant bien, mais faire ce qui est bien n’est jamais la mauvaise décision. La Bible nous dit que quand nous agissons bien, une récompense nous attend.

Il peut être difficile d’être montré du doigt dans la foule, comme quelqu’un qui s’efforce toujours de bien faire, mais c’est toujours juste. Toujours !

De nos jours, ceux qui se distinguent en agissant bien sont souvent éliminés. La société essaie de nous dire qu’aucune bonne action ne demeure impunie. Néanmoins, Dieu nous promet une récompense merveilleuse pour les bonnes actions motivées par l’amour. En fin de compte, toute bonne action sera récompensée.

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