« Viens au secours de mon incrédulité ! »

La foi de beaucoup de chrétiens faiblit quand ils sont éprouvés de diverses manières comme de gros ennuis de santé ou des revers financiers. Comment affermir notre foi ?

L’un des récits les plus poignants, dans les évangiles, est celui d’un père désespéré, dont le fils est possédé par un démon. Il demande aux disciples de Jésus de le guérir, mais ils en sont incapables. À la vue de Jésus, le père se tourne vers lui et lui dit : « Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous » (Marc 9:22). Jésus lui répond : « Tout est possible à celui qui croit » (verset 23). Le père s’empresse de répondre qu’il croit, mais ajoute : « Viens au secours de mon incrédulité ! » (verset suivant). Beaucoup de chrétiens s’identifient à ce récit, et à cette apparente contradiction. C’est souvent parce que nous croyons au pouvoir et à l’amour de Dieu. Néanmoins, quand nous traversons une dure épreuve, nous constatons souvent que notre foi n’est pas aussi forte que nous l’avions cru, au départ. Le présent article fournit cinq moyens d’augmenter notre foi.

Demandez à Dieu de vous donner plus de foi

Quand le père, dans Marc 9, s’écrie : « Je crois ! viens au secours de mon incrédulité ! », il ne se contredit pas ; il ne fait qu’admettre les limites de sa foi. Jésus ne lui reproche d’ailleurs pas de manquer de foi quand il lui demande de lui en donner davantage. En fait, il chasse le démon tourmentant son fils.

Les chrétiens hésitent parfois à prier Dieu de leur donner plus de foi, car le Nouveau Testament condamne le manque de foi. D’ailleurs, dans la version de Matthieu de l’incident évoqué ici, Jésus – à deux reprises – corrige ses disciples quand il apprend qu’il n’ont pu chasser le démon en question, et quand ils lui demandent pourquoi ils n’ont pas réussi (Matthieu 17:16-17, 19-20).

La différence entre les disciples et le père de l’enfant est que ces derniers avaient été avec Jésus, et avaient même reçu le pouvoir de chasser les démons, ce qu’ils auraient dû pouvoir faire, avec foi. Le père, par contre, n’avait pas accès à Jésus comme eux. Il avait assez de foi pour amener son fils aux disciples. Plus tard, quand ces derniers échouèrent, il eut le courage de demander à Jésus d’augmenter sa foi.

Dans ce qu’on appelle souvent le sermon sur la montagne, Jésus encourage ceux qui l’écoutent, comparant notre Père céleste à tout père humain : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Matthieu 7:11). Il ne fait aucun doute que la foi en Dieu est une bonne chose ; par conséquent, un moyen d’en avoir plus consiste à prier Dieu de nous en donner plus.

Sachez que Dieu vous aime

Notre foi, tout compte fait, s’appuie sur l’amour de Dieu. Notre manque d’appréciation de cet amour peut être l’un des plus grands obstacles à notre foi. Nous devenons chrétiens quand nous voyons réellement Dieu pour l’être qu’il est, et prenons conscience de ce que nous sommes ; nous prenons conscience de nos péchés et nous nous en repentons ; nous comprenons que Christ, en versant son sang, a payé leur amende. Mais est-il possible que Dieu nous aime, en tant qu’individus ?

L’apôtre Paul se penche sur cette question dans son épître aux Romains. Il est conscient d’être pécheur et se lamente des difficultés qu’il a à vivre chrétiennement : « Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7:18-19). Quiconque a vécu chrétiennement quelques années – luttant contre les voies de ce monde – sait de quoi il parle. Le problème, c’est que plus nous nous rendons compte de notre état, plus nous avons tendance à nous demander comment Dieu peut aimer un pécheur ou une pécheresse comme nous.

Heureusement, quelques-uns des propos les plus encourageants de Paul se trouvent à la fin du chapitre suivant : « J’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur » (Romains 8:38-39). Quand nous prenons conscience de l’amour que Dieu a pour nous – non pas à cause de ce que nous sommes, mais du fait de sa nature – nous parvenons à lui faire beaucoup plus confiance. Le connaître augmente notre foi.

Forgez une relation étroite avec Dieu

Après que Jésus ait chassé le démon tourmentant l’enfant, ses disciples lui demandèrent, en privé, la raison de leur échec. Il leur avait pourtant accordé le pouvoir de chasser les démons (Marc 6:7, 13). Il leur expliqua que « Cette espèce de démons ne peut sortir que par la prière et le jeûne » (Marc 9:29 ; version Ostervald). Le fait qu’il ait parlé de prière et de jeûne, ne disant pas qu’ils auraient dû prier juste avant – il n’avait apparemment pas dû, lui, prier juste avant de chasser ce démon – indique qu’il voulait parler d’une vie où l’on prie et jeûne souvent, autrement dit d’une relation étroite avec Dieu.

L’un des enseignements clés de la Bible est qu’il importe d’avoir une relation étroite et sincère avec Dieu. Notre Père céleste n’est pas un génie qui accorde des souhaits à la demande. Il est notre Père et nous sommes appelés à être ses enfants. Nous devons donc souvent passer du temps avec lui par la prière, pas seulement quand nous sommes en difficulté ! À mesure que nous faisons plus ample connaissance avec lui, par l’étude de la Bible, en nous humiliant par le jeûne, et lui ouvrons notre cœur dans nos prières, nous forgeons avec lui des rapports intimes. Et plus nous sommes proches de lui, plus notre foi augmente.

Concentrez-vous sur Dieu

Un quatrième moyen de combattre un manque de foi a affaire avec notre point de vue. Quand on traverse de dures épreuves, il est facile d’être submergé. Il est facile de ne voir que nos problèmes et de nous convaincre qu’ils sont insolubles puisque nous n’y voyons aucune issue. Nous devons cesser de nous concentrer sur nos problèmes, et tourner nos regards vers Dieu. Quand l’armée égyptienne poursuivit les Israélites, les encerclant devant la mer Rouge, ils s’en alarmèrent et se désespérèrent. Moïse leur dit de changer d’optique : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Éternel va vous accorder en ce jour » (Exode 14:13).

L’un des meilleurs exemples du rôle que notre optique joue dans notre foi est celui de Pierre et de Jésus sur la mer de Galilée (Matthieu 14:22-33). Les disciples, qui devançaient Christ et voguaient sur la mer de Galilée, furent stupéfaits et effrayés de voir leur maître marcher sur l’eau à leur rencontre. Quand Jésus les rassura, Pierre s’enhardit et demanda à Jésus de lui permettre de marcher aussi sur l’eau. Jésus l’invita à le rejoindre, et Pierre – les yeux sur Jésus – se mit à marcher sur l’eau. Il est le seul humain à avoir, comme Jésus, marché sur l’eau !

Néanmoins, Pierre changea de perspective, cessa de regarder Jésus et se mit à se concentrer sur la tempête. Le récit nous en donne clairement la raison : « Voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : Seigneur, sauve-moi ! » (verset 30). Si vous voulez combattre votre manque de foi et croire plus fort, cessez de vous concentrer sur les problèmes de la vie et fixez les yeux sur Dieu, qui a tout pouvoir !

Souvenez-vous de la raison de votre appel

Ce qu’il faut aussi considérer, c’est la raison de notre présence ici-bas. En tant que chrétiens, nous avons une mission, qui exige parfois des sacrifices. Tous les serviteurs de Dieu, bien que bénis sous maints points de vue, doivent endurer des moments difficiles. En fait, l’apôtre Paul fait une déclaration qui donne à réfléchir, dans l’une de ses lettres à Timothée : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés » (2 Timothée 3:12). Si vous êtes un vrai chrétien, vous devez vous attendre à traverser des épreuves. Comprendre ce que représente l’appel chrétien peut nous aider à nous préparer pour ces moments d’épreuves.

Un grand nombre de serviteurs de Dieu ont enduré de dures épreuves, et beaucoup ont dû offrir leur vie. Il arrive que ce soit pour le bien d’autres individus. Ce fut peut-être le cas d’Étienne, qui fut brutalement lapidé (Actes 7). Saul – qui prit ensuite le nom de Paul – consentit à cette lapidation (Actes 8:1). Après s’être repenti, Paul devint un outil précieux aux mains de Dieu, proclamant l’Évangile aux païens. Le rôle qu’il avait joué dans l’exécution de premiers chrétiens (1 Corinthiens 15:9) motiva indubitablement cet apôtre quand il fut lui-même battu, lapidé, et fit naufrage (2 Corinthiens 11:25).

Comprendre le plan magistral que Dieu accomplit dans nos vies peut nous aider à avoir plus de foi. Paul nous a assuré que nous n’affronterons pas des épreuves que nous ne pouvons pas supporter (1 Corinthiens 10:13). Et, comme Paul, nous pouvons dire avec assurance : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13). Nous vous proposons à cet effet notre article Comment avoir plus de foi.

Poursuivez votre lecture

×

Discern is published every two months and is available in digital and print versions. Choose your preferred format to start your subscription.

Print subscriptions available in U.S., Canada and Europe

Ask a Question