L’apôtre Paul a dit que même si lui et ses compagnons étaient « pressés de toute manière », ils continuaient à « marcher par la foi et non par la vue ». Comment pouvons-nous marcher par la foi ?
Presque tous ceux qui se disent chrétiens connaissent l’expression « marcher par la foi et non par la vue ». Ces mots ont fait l’objet d’innombrables sermons et apparaissent dans les titres et les paroles de chansons contemporaines. Mais sont-ils devenus si courants qu’ils ont perdu leur impact ? Plus important encore, marchez-vous par la foi et non par la vue ?
« Marcher par la foi et non par la vue » dans le contexte
Le concept apparaît tout au long des Écritures bibliques, mais la formulation précise du titre de cet article provient d’une lettre que l’apôtre Paul a écrite à l’église de Corinthe (2 Corinthiens 5:7). Il a utilisé ces mots pour expliquer comment lui et ses collègues du ministère ont fait face aux nombreux dangers en chemin. Une grande partie de ce qui précède ces mots est un récit du ministère de Paul. Par exemple, Paul a écrit : « ayant ce ministère selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage » (2 Corinthiens 4:1).
Peu de temps après, il décrit avec émotion les épreuves auxquelles lui et ses compagnons ont été confrontés : « Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus » (versets 8-9). Lorsque Paul affirme avec audace que « si notre demeure terrestre, cette tente, est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme » (2 Corinthiens 5:1), il fait allusion à la possibilité très réelle qu’il meure. Et pourtant, il peut s’accrocher à l’espoir – l’espoir d’une résurrection à la vie éternelle (1 Corinthiens 15:51-52).
Une si grande nuée de témoins
Le passage le plus souvent associé à la foi est peut-être Hébreux 11. En fait, ce chapitre a été surnommé le chapitre de la foi. C’est parce qu’il énumère les fidèles serviteurs de Dieu, d’Abel aux saints de l’ère du Nouveau Testament, décrits dans le chapitre suivant comme « une si grande nuée de témoins » (Hébreux 12:1). Le chapitre sur la foi commence par une description qui rappelle les paroles de Paul aux Corinthiens : « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1). Une fois de plus, nous voyons cette division entre ce qui peut être vu et ce qui ne l’est pas. Au cœur de la foi se trouve une assurance de ce que nous ne pouvons pas voir physiquement.
Lutter pour marcher par la foi
Dans un monde rempli de mensonges, de tromperies et de fraudes, il n’est pas facile de suivre l’exemple donné par « une si grande nuée de témoins ». La plupart d’entre nous ont du mal à marcher par la foi, surtout au début de notre parcours chrétien. Mais nous ne sommes pas seuls. Même les disciples les plus proches du Christ ont perdu courage. Lorsque Jésus a été arrêté, jugé et crucifié, les disciples ont eu peur. Ils l’ont abandonné, s’enfuyant alors qu’il était arrêté (Matthieu 26:56). L’apôtre Pierre a renié Christ trois fois (versets 69-75). Quelques jours plus tard, alors qu’ils étaient réunis, les disciples étaient toujours dans la crainte. Pour cette raison, ils se sont assurés que les portes étaient fermées (Jean 20:19). Ces hommes ne marchaient pas par la foi, mais vivaient dans la peur.
Thomas l’incrédule
Pendant que les disciples étaient ensemble, Jésus ressuscité leur est apparu. L’un d’eux, cependant, manquait à ce rassemblement. Lorsque Thomas a rejoint le groupe, les autres lui ont raconté ce qui s’était passé, mais il ne pouvait pas croire ce qu’ils lui disaient au sujet de Christ ressuscité. Ses paroles soulignent son incapacité à l’époque à marcher par la foi : « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point » (verset 25). Huit jours plus tard, Jésus est apparu de nouveau aux disciples. Cette fois, il a choisi Thomas, lui disant de mettre sa main dans le côté du Christ et d’examiner ses mains (verset 27). Thomas a cru, mais seulement après avoir vu.
Les paroles que Jésus a adressées à Thomas soulignent la disparité entre marcher par la foi et marcher par la vue : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (verset 29). L’idiome français « Thomas l’incrédule » trouve son origine dans cet incident. Mais Thomas n’était pas le seul disciple à être lent à croire. Tous les disciples ont eu du mal à croire : Quand Marie-Madeleine et plusieurs autres femmes avaient annoncé la résurrection de Jésus aux disciples, ils avaient eux aussi du mal à accepter la nouvelle : « Ils prirent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes » (Luc 24:11).
Comment peut-on marcher par la foi, et non par la vue ?
Même ces hommes, qui avaient passé 3 ans et demi à voyager avec Jésus, ont eu du mal à marcher par la foi. Comme nous, ils vivaient dans un monde rempli de mensonges, de tromperies et de fraudes. Il n’est donc pas surprenant que nous puissions aussi trébucher parfois comme eux. Et pourtant, nous savons que Dieu attend de nous que nous marchions par la foi, et que « sans la foi il est impossible de lui être agréable » (Hébreux 11:6). Alors, comment pouvons-nous avancer dans la foi ? L’exemple du centurion romain dans le Nouveau Testament peut nous aider à comprendre ce que signifie marcher par la foi et ce qu’il faut faire pour le faire.
La foi du centurion expliquée
Deux récits de l’Évangile (Matthieu et Luc) relatent cet incident. Le centurion, un païen, envoya quelques anciens juifs à Jésus pour demander la guérison de son serviteur bien-aimé. Les anciens prièrent avec joie le Christ en faveur du centurion, en disant : « il aime notre nation, et c’est lui qui a bâti notre synagogue » (Luc 7:5). Jésus se dirigea vers la maison du centurion, mais celui-ci envoya des amis vers Jésus pour lui dire de ne pas « se donner la peine » d’aller jusqu’à sa maison, en disant qu’il n’était pas digne de cette visite (verset 6). Le message, cependant, comprenait plus.
Nous croîtrons également dans la foi en nous humiliant devant Dieu, tout comme le centurion l’a fait. Nous croîtrons également dans la foi en nous humiliant devant Dieu, tout comme l’a fait le centurion.
Il dit à Jésus : « Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri. Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! et il va ; à l’autre : Viens ! et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! et il le fait » (versets 7-8). C’était un exemple remarquable de marche par la foi. Le centurion n’avait pas besoin de voir Christ chez lui. Il n’avait pas besoin de voir Jésus imposer ses mains sur le serviteur, ou même de voir quoi que ce soit. Il croyait simplement. Jésus dit à la foule qui l’entourait : « même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi » (verset 9).
Les clés de la foi du centurion
Lorsque nous examinons la foi de ce soldat romain, il est utile de considérer son rôle. En tant que centurion, il était responsable d’une centurie (environ 100 soldats). À Capharnaüm, qui n’était pas proche de la frontière du pouvoir romain, lui et sa centurie n’étaient pas engagés dans des combats. Au lieu de cela, ils servaient de force de police. Lorsque nous examinons de près cette histoire, nous pouvons voir les traits de caractère de ce soldat romain qui ont donné lieu à sa grande foi. Le premier trait que nous remarquons est l’attention que cet homme portait non seulement à son serviteur, mais aussi à la communauté que ses hommes surveillaient. Pour cette raison, les anciens juifs étaient heureux de demander à Jésus en faveur du centurion, qu’ils décrivaient comme « méritant » (verset 4).
Le trait suivant que nous voyons est l’humilité. Il comprenait la réticence des Juifs de Galilée et de Judée du premier siècle à interagir avec les Gentils. Il s’est humilié, n’insistant pas pour que Jésus entre dans sa maison. Un troisième trait est la compréhension du centurion de la puissance de Dieu. En tant qu’homme d’autorité, il a reconnu l’autorité du Christ, comprenant que Jésus n’avait pas besoin d’être physiquement présent pour guérir le serviteur.
Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?
Nous aussi, nous pouvons commencer à marcher par la foi lorsque nous nous efforçons de vivre une vie chrétienne. Une partie de la piété consiste à suivre l’exemple du centurion en aimant notre prochain. En effet, nous ne pouvons pas vraiment aimer Dieu si nous n’aimons pas les gens qui nous entourent : famille, amis, collègues et étrangers (1 Jean 4:20). Nous croîtrons également dans la foi en nous humiliant devant Dieu, tout comme l’a fait le centurion. L’humilité devant Dieu exige que nous vivions comme Dieu le veut, et non comme nous avons l’habitude de vivre. Cela signifie lui obéir, même lorsque ce n’est pas facile. Enfin, tout comme le centurion a reconnu l’autorité et la puissance de Christ, nous devons comprendre qui est Dieu. Sa puissance est illimitée. Il nous aime profondément. Il nous a promis la vie éternelle. Et rien, absolument rien, ne peut se dresser entre lui et nous (Romains 8:38-39). Lorsque nous comprenons ces choses à propos de Dieu, nous marchons plus facilement par la foi.
Une autre clé pour marcher par la foi
Il est clair que Paul, comme le centurion, se souciait des gens. Ses lettres sont remplies de références à cet amour pour les gens qui répondaient à sa prédication, et même pour ceux qui ne le faisaient pas. Paul s’est également humilié et a reconnu la puissance illimitée de Dieu. Mais il y avait une autre clé qui a aidé Paul à marcher par la foi, tout comme elle a aidé les héros d’Hébreux 11. Paul a marché par la foi parce qu’il a ancré cette foi dans la promesse de la vie éternelle.
Nous voyons cette foi démontrée vers la fin de sa deuxième lettre aux Corinthiens, dans laquelle il a répertorié certains des dangers spécifiques auxquels il avait déjà fait face (2 Corinthiens 11:23-29). Parmi les épreuves qu’il a énumérées, il y avait trois coups de verges, cinq coups de fouet, une lapidation et trois naufrages ! Paul aurait pu mourir de n’importe laquelle de ces choses ! Il savait que, quelque soient les circonstances de sa mort, soit en prêchant l’Évangile ou dans son lit, son « homme extérieur se détruit » (2 Corinthiens 4:16). Malgré cela, il a écrit : « notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. »
Il a compris que sa souffrance actuelle était temporaire et il a concentré son attention sur l’invisible, car « les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles » (verset 18). Nous aussi, nous pouvons apprendre à nous concentrer sur ce qui est éternel. Cela prend du temps pour l’apprendre, bien sûr, et nous ne marcherons pas parfaitement par la foi. Mais si nous suivons l’exemple de Paul, du centurion romain et des héros du chapitre de la foi, nous pourrons marcher par la foi, et non par la vue. Étudiez davantage ce sujet essentiel dans notre article en ligne Comment avoir plus de foi.