Que savons-nous de Marc l’évangéliste ? La Bible fait allusion à un homme qui certes a déçu Paul, mais qui pourtant deviendra ensuite son fidèle assistant, tout comme celui de Pierre.
Marc est un nom qui apparaît peu de fois dans la Bible, dans seulement huit versets, et pourtant il a eu un impact profond sur le Nouveau Testament.
Qui a écrit le livre de Marc ?
La plupart des biblistes croient que Marc, également connu sous le nom de Jean-Marc, était l'auteur de l'Évangile portant son nom. Dans l’introduction de l’Évangile de Marc, le Bible Knowledge Commentary déclare : « Le témoignage unanime des premiers pères de l’Église est que Marc, un associé de l’apôtre Pierre, en était l’auteur. La première déclaration connue à ce sujet vient de Papias (vers l’an 110 de notre ère), qui a cité le témoignage de Jean l'Ancien, probablement une désignation alternative pour l'apôtre Jean » (NDT).
De nombreuses traditions prétendent que l'Évangile de Marc est composé des souvenirs de Pierre. Marc et Pierre entretenaient une relation étroite, et Marc était avec Pierre lorsqu'il écrivit sa première lettre (1 Pierre 5:13). Plus loin dans l'introduction, le commentaire déclare : « De nombreux érudits croient que Marc a été le premier Évangile écrit et que Matthieu et Luc l'ont utilisé comme document source principal avec des éléments provenant d'autres sources. D’ailleurs, Luc a bien déclaré qu'il utilisait d'autres documents (Luc 1:1-4). Plusieurs arguments soutiennent la priorité de Marc : Matthieu incorpore environ 90 pour cent de Marc, et Luc plus de 40 pour cent – plus de 600 des 661 versets de Marc se trouvent dans Matthieu et Luc réunis » (The Bible Knowledge Commentary : An Exposition of the Scriptures, NDT). Apparemment, Marc semble avoir été le premier Évangile écrit, et Matthieu et Luc ont utilisé cet Évangile plus court et au rythme rapide comme plan pour leurs récits évangéliques. (Pour en savoir plus sur le livre de Marc, consultez notre article L’Évangile selon Marc).
Marc était-il le jeune homme qui s'est enfui nu ?
Qui était Marc, l'auteur de l'Évangile qui porte son nom ? Nous pouvons avoir notre premier aperçu de lui dans le jardin de Gethsémané la nuit où Jésus fut trahi et capturé. Le récit se trouve dans Marc 14:50-52 : « Alors tous l’abandonnèrent, et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap. On se saisit de lui ; mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu ».
Il est impossible de savoir avec certitude qui était ce jeune homme, puisque la Bible ne le dit pas spécifiquement. « Seul Marc enregistre cet épisode mystérieux. Le “jeune homme” (v. 51) n’est pas identifié, mais le consensus prétend qu’il s’agirait de Marc. Sinon, pourquoi aurait-il inséré un détail aussi trivial dans une histoire aussi solennelle ? Était-ce une façon pour Marc de dire : « J’étais là » ? La raison pour laquelle il était là n’est pas expliquée » (The Expositor’s Bible Commentary, Vol. 8, 1984, p. 766, NDT). Ce n’est en tout cas, certainement pas la présentation la plus flatteuse pour un évangéliste.
Pierre s'enfuit chez la mère de Marc
Marc est ensuite mentionné dans Actes 12. Hérode Agrippa Ier fit tuer Jacques, le fils de Zébédée, par l'épée. Il arrêta également l’apôtre Pierre et projeta de l’exécuter après la Pâque. Cela s’est probablement produit en l’an 44 de notre ère. Dieu est intervenu miraculeusement en faveur de Pierre et de l’Église en le délivrant de prison. Une fois Pierre « ayant considéré le tout », il se rendit « à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où plusieurs étaient assemblés, et faisaient des prières » (Actes 12:12, Bible Martin). Marc était parfois appelé par son nom juif, Jean, et parfois par son nom romain, Marc.
La mère de Marc possédait une maison relativement grande à Jérusalem et, par conséquent, elle devait être assez riche. La maison était suffisamment grande pour que « de nombreux » membres de l’Église puissent s’y rassembler. Pierre frappa à la porte ou à l'entrée extérieure, et une servante nommée Rhode vint répondre. Il n’y a aucune mention du père de Marc. Peut-être qu'il ne vivait plus à ce moment-là. Plus tard, Pierre appelle affectueusement Marc « mon fils » (1 Pierre 5:13). Il semble que Marc ait grandi dans la foi.
Marc, le cousin de Barnabas
Ensuite, nous voyons Marc voyager avec Barnabas et Paul (Actes 12:25). Marc et Barnabas étaient cousins (Colossiens 4:10). Puisqu’ils étaient liés, nous devrions brièvement considérer Barnabas pour mieux comprendre Marc. Barnabas était un Lévite de la nation insulaire de Chypre. Son vrai nom était José ou Joseph, et il était surnommé Barnabas (Fils d'encouragement) par les apôtres (Actes 4:36). Il s’est montré généreux et a vendu des terres et a fait don de l’argent à l’Église (verset 37).
Barnabas était un homme bon, rempli du Saint-Esprit et de foi (Actes 11:24). Il a accepté Paul comme disciple du Christ et l'a amené aux apôtres à Jérusalem (Actes 9:27). Il a été envoyé par l'église de Jérusalem à Antioche syrienne pour prêcher et encourager les membres. Il se rendit à Tarse et ramena Paul à Antioche syrienne, où ils enseignèrent tous deux pendant un an (Actes 11:22-25). Barnabas et Paul ont apporté des secours contre la famine d'Antioche à l'église de Jérusalem (verset 30). Peu de temps après, Barnabas et Paul revinrent de Jérusalem accompagnés de Jean Marc.
Jean Marc part pendant le premier voyage de Paul
Depuis Antioche-sur-l'Oronte, et dirigés par le Saint-Esprit, Barnabas et Paul ont été envoyés pour leur premier voyage d'évangélisation, accompagnés de Marc. Ce voyage a commencé après l’année 44 de notre ère et s’est terminé quelque temps avant l’an 50. Marc est appelé leur assistant ou leur associé (hypēretēn). D'Antioche, ils descendirent jusqu'à Séleucie, et de là ils s'embarquèrent vers Chypre. Ils débarquèrent à Salamine et traversèrent l'île jusqu'à Paphos, enseignant dans les synagogues juives. Chypre comptait une importante population juive au premier siècle et c'était la patrie de Barnabas. De Paphos, ils s'embarquèrent pour Pergé en Pamphylie, « et Jean, les quittant, retourna à Jérusalem » (Actes 13:13). La Bible ne donne aucune raison pour le départ de Jean-Marc du groupe vers Jérusalem. Beaucoup ont spéculé sur diverses possibilités, mais nous n’en connaissons tout simplement pas la raison. Cependant, nous savons que l’apôtre Paul n’était pas d’accord avec la décision de Marc et qu’il était déçu par lui.
Paul et Barnabas ne sont pas d'accord à propos de Marc.
Vers l’an 50 de notre ère, Paul proposa à Barnabas et lui de revisiter les villes de leur premier voyage, et Barnabas voulait emmener Marc avec eux. Marc est l’exemple de quelqu’un qui a connu des débuts difficiles dans son service à l’Église. Il a laissé tomber ses collègues, mais finalement il n’a pas démissionné. Il a persévéré et, au fil du temps, sa foi a mûri. Marc est l’exemple de quelqu’un ayant connu des débuts difficiles dans son service à l’Église. Il a abandonné ses collègues, toutefois, il n’a pas démissionné. Il a persévéré et, au fil du temps, sa foi a mûri.
Luc rapporte : « Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur œuvre. Ce dissentiment fut assez vif pour qu’ils se séparent l’un de l’autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s’embarqua pour l’île de Chypre. Paul choisit Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur. Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises » (Actes 15:37-41).
Même si Marc est revenu à Jérusalem au début du premier voyage, il semble qu'il était disposé à les accompagner lors du deuxième voyage. Marc aurait entendu parler des épreuves et des difficultés rencontrées au cours du premier voyage : l'opposition des Juifs, leurs blasphèmes et leurs persécutions, la nécessité de fuir certaines villes et la lapidation de Paul. Il était pourtant prêt à les accompagner dans leur deuxième voyage. Il semble que Marc ait changé. Il avait la foi que Dieu serait avec eux et que leur voyage serait couronné de succès.
Le voyage de Barnabas et Marc
Marc a rejoint Barnabas lors d'un voyage à Chypre, et ils ne sont plus mentionnés dans le livre des Actes. Ce n’est pas inhabituel ; même l’apôtre Pierre n’est pas mentionné dans le livre des Actes après la conférence de Jérusalem. Il n’existe aucune trace biblique du voyage et du travail de Barnabas et Marc pour prêcher l’Évangile à Chypre. Sans aucun doute, ils ont dû faire face à de graves épreuves tout au long de leur chemin et, grâce à la foi, ils les ont endurées. Selon certaines traditions, Barnabas aurait été martyrisé par les Juifs à Salamine, sur l'île de Chypre et enterré par Marc.
Paul et Barnabas se sont-ils réconciliés ?
Qu’en est-il de la rupture entre Barnabas et Paul concernant Marc ? Celle-ci a-t-elle été résolue ? La Bible n’indique pas si Barnabas et Paul se sont revus. Paul a mentionné Barnabas dans sa lettre aux Galates, qui a probablement été écrite vers les années 53-54 lors du deuxième voyage d’évangélisation de Paul. Il a également mentionné Barnabas dans sa première lettre à l’Église corinthienne, écrite vers 55-57 lors du troisième voyage de Paul.
Paul a parlé de Barnabas d’une manière favorable en tant qu’égal ou collègue. Il est intéressant de noter que Paul et Barnabas n’ont pas visité Corinthe au cours de leur voyage ensemble. Paul a effectué sa première visite à Corinthe en 52-53 lors de son deuxième voyage d’évangélisation. L’Église corinthienne connaissait-elle Barnabas ? Leur avait-il rendu visite avant que Paul n’écrive sa lettre ? Nous ne le savons tout simplement pas.
Paul et Marc se sont réconciliés
Paul a également mentionné Marc dans ses lettres. Au cours de son premier emprisonnement romain, qui a eu lieu vers 61-63, Paul a écrit aux membres de Colosses. Alors que Paul concluait sa lettre, il écrivit : « Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s’il va chez vous, accueillez-le) ; Jésus, appelé Justus, vous salue aussi. Ils sont du nombre des circoncis, et les seuls qui travaillent avec moi pour le royaume de Dieu, et qui ont été pour moi une consolation » (Colossiens 4:10-11).
Environ 10 ans plus tôt, Paul ne voulait rien avoir à faire avec Marc. Maintenant, il parlait désormais de Marc comme d’un de ses « compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu » et « pour moi un adoucissement » (Bible de Lausanne). Quel merveilleux changement ! Au cours de la même période, Paul a écrit à Philémon et a envoyé les salutations de Marc et d'autres et les a appelés « mes compagnons d’œuvre » (Philémon 1:23-24, ibid.).
Marc a eu la foi nécessaire pour se rendre à Rome et devenir le compagnon et le collègue d'un prisonnier. Il a gagné la confiance de l’apôtre Paul et s’est révélé être un serviteur fidèle. Paul était prisonnier à Rome et autorisé à vivre dans sa propre maison louée pendant deux ans (Actes 28:30). Il avait la liberté d'écrire et d'envoyer des lettres, de recevoir des visiteurs et de prêcher l'Évangile à ceux qui lui rendaient visite, mais il était toujours gardé par un soldat romain (verset 16). Apparemment, il n'avait pas la liberté de mouvement, alors peut-être que Marc et d'autres lui servaient d'yeux, d'oreilles et de jambes pour enregistrer, transmettre et recevoir des messages. Paul a mentionné que Marc pourrait visiter Colosse – probablement au nom de Paul (Colossiens 4:10).
2 Timothée 4 : Paul a reconnu que Marc lui était utile pour son ministère
Vers la fin de sa vie, lors de son deuxième emprisonnement à Rome, Paul a écrit à Timothée de venir rapidement vers lui et de « prendre Marc et de l'amener avec toi, car il m'est utile pour le ministère » (2 Timothée 4:11). Au cours de son premier voyage d’évangélisation, Paul considérait Marc comme inutile pour son ministère, mais des années plus tard, il reconnut l’inverse, l’estimant comme un collaborateur pour le royaume et un réconfort pour lui-même, alors qu’il approchait de la fin de sa vie.
Grâce à la foi, nos faiblesses perceptibles peuvent devenir des forces. Marc est l’exemple de quelqu’un ayant connu des débuts difficiles dans son service à l’Église. Il a abandonné ses collègues, toutefois, il n’a pas démissionné. Il a persévéré et, au fil du temps, sa foi a mûri. Grâce à son service fidèle, il est devenu une bénédiction pour celui qu’il avait délaissé et déçu. Poursuivez vos lectures sur les hommes et les femmes fidèles, en consultant nos rubriques Des hommes de foi et Des femmes de foi.