Qui est Isaac dans la Bible ?

Dans la liste des patriarches, Isaac est situé entre son père Abraham et son fils Jacob. Que devrions-nous apprendre de l’histoire d’Isaac dans la Bible ?

L’histoire d’Abraham et d’Isaac préfigure avec force certains des plus grands thèmes de la Bible. Mais cela ne rend pas ce qu’Isaac a vécu moins traumatisant. Isaac avait vu son père disposer son bois sur un autel, puis le lier, lui, son fils Isaac et enfin lever le couteau sacrificiel, pour le tuer ! À quoi pensait Isaac ? La plupart des chrétiens – et la Bible elle-même – abordent cet événement dramatique du point de vue d’Abraham. Mais qu’en est-il d’Isaac et de ses pensées ? Et comment bien comprendre l’histoire d’Isaac dans la Bible ?

Le sacrifice d'Isaac

Les Écritures ne nous disent pas quel était l’âge d’Isaac lorsque Dieu ordonna à Abraham de le sacrifier sur le mont Moriah (Genèse 22:2). L’histoire est centrée sur la foi d’Abraham. Pourtant, cet événement est aussi crucial pour comprendre Isaac et sa foi que pour appréhender la personnalité d’Abraham. Alors, que pouvons-nous savoir sur Isaac ? Quel âge avait-il au moment de cet incident ? La dernière référence à Isaac avant ce sacrifice se trouve dans l’histoire de l’expulsion d’Agar, la servante égyptienne de Sarah, et d’Ismaël, le fils d’Agar. Celui-ci avait provoqué cette expulsion. Il s'était moqué de son jeune demi-frère lors de la célébration organisée au moment du sevrage d'Isaac (Genèse 21:8-14).

Mais quelques années ont dû s’écouler depuis cette période difficile. Lorsque Dieu ordonna le sacrifice d'Isaac, il était assez âgé pour porter la charge de tout le bois nécessaire pour consumer l’holocauste d’un agneau : « Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac » (Genèse 22:6). Pour ce faire, il devait avoir au moins quelques années de plus qu’il n’en comptait dans le chapitre précédent. Nous ne pouvons que spéculer sur son âge exact. Mais Isaac était assez âgé pour porter tout le bois et marcher pendant trois jours et pour remarquer qu’il n’y avait pas d’agneau pour le sacrifice (versets 4, 7).

L’humble obéissance d’Isaac

Abraham avait déjà 100 ans quand Isaac est né (Genèse 21:5), et bien qu’il ait vécu jusqu’à 175 ans (Genèse 25:7), il devait, sans aucun doute, avoir déjà ralenti au moment où Dieu lui a demandé d’emmener Isaac au mont Moriah. Isaac n’aurait-il pas été assez fort pour s’enfuir lorsqu’il réalisa que son propre père était sur le point de le lier et de l’offrir en sacrifice ? Il aurait sûrement pu s'échapper s'il avait essayé. Et pourtant, rien n’indique qu’Isaac ait tenté de fuir son père, ou de lui résister. Rien ne suggère non plus qu’il s’est disputé avec lui, qu’il a tenté de s’échapper ou qu’il a été difficile, pour un Abraham vieillissant de le lier. Au lieu de cela, nous voyons le portrait d’une humble obéissance, y compris jusqu’à la mort.

Cela nous ramène à la question de savoir ce qu’Isaac avait en tête. À quoi pensait-il lorsque son père levait ce couteau sacrificiel au-dessus de lui ? Sans doute, il redoutait ce qui allait se passer. Cependant, ce qui était le plus important était son respect profond et constant pour son père et sa crainte – ou sa révérence – pour l’Éternel Dieu. Bien sûr, Dieu n’a pas obligé Abraham et Isaac à accomplir le sacrifice. Dieu a miraculeusement procuré un bélier et il a dit à Abraham : « N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique » (Genèse 22:12). Il semble que Dieu en savait également davantage sur Isaac à travers cette épreuve extrême – une épreuve qui préfigurait le sacrifice ultime de Jésus-Christ.

« La peur d'Isaac »

Plusieurs années plus tard, Jacob, le fils d’Isaac, a évoqué un nom unique pour Dieu. Il faisait référence à l’Éternel non seulement comme « le Dieu de mon père, le Dieu d’Abraham », mais aussi comme « la frayeur d’Isaac » (Genèse 31:42, Bible Martin). Isaac croyait aux promesses que Dieu avait faites et il embrassait l'avenir que Dieu avait prévu. Quelques versets plus loin dans ce même passage, le narrateur utilise également ce nom (verset 53). Cette désignation de Dieu n’apparaît nulle part ailleurs dans toute l’Écriture. La Bible inclut des commandements de « craindre Dieu » (Ecclésiaste 12:13 ; 1 Pierre 2:17). Il existe des descriptions de personnes qui craignent Dieu (Exode 18:21 ; Job 1:9), et il y a la reconnaissance d’une « crainte de l’Éternel » appropriée (Psaume 111:10 ; lire l’article La loi du Seigneur est parfaite).

Il n’existe cependant aucun autre héros biblique dont le nom soit ainsi lié à Dieu. De toute évidence, le respect d’Isaac pour Dieu était un aspect majeur de son caractère. Et c’était un trait que d’autres remarquaient et se souvenaient. Cette manière particulière de décrire Dieu « semble bien s’accorder avec le tempérament unique d’Isaac, son attitude docile, réservée et peu affirmée » (The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible, Vol. 3, p. 312). Il est impossible de vénérer Dieu sans humilité. Le prophète Isaïe a abordé ce besoin d’humilité lorsque l’on s’approche de Dieu. L’Éternel, écrit-il, porte ses regards « sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, sur celui qui craint ma parole » (Ésaïe 66:2). C’est une description appropriée d’Isaac.

Plus d'exemples d'humilité

D’autres épisodes de la vie de ce patriarche confirment son humble nature. L’un de ces épisodes était le mariage d’Isaac avec Rébecca. Sans aucune hésitation ni résistance, Isaac accepta l’épouse que lui avait apportée le serviteur d’Abraham (Genèse 24:66-67). Il est vrai que les mariages arrangés étaient coutumiers dans l’ancien Proche-Orient, mais ils n’étaient pas universels. Par exemple, Ésaü, le fils aîné d’Isaac, a épousé deux épouses hittites, même si ses choix ont affligé Isaac et Rébecca (Genèse 26:34-35).

Un autre événement qui fait allusion à l’humilité d’Isaac s’est produit à la mort d’Abraham. Isaac et Ismaël ont enterré ensemble leur père (Genèse 25:8-9). Rien n’indique qu’Isaac ait eu de la mauvaise volonté envers Ismaël. Un autre exemple de l’humilité d’Isaac peut être vu dans la façon dont il interagissait avec les Philistins qui enviaient sa richesse (Genèse 26:12-14, 20). Ils ont d’abord « bouché » les puits creusés par Isaac (verset 15) et ont ensuite revendiqué d’autres puits comme étant les leurs (versets 20-21). Isaac a refusé de s’enliser dans un conflit, choisissant plutôt d’être un artisan de la paix. Il a simplement continué à avancer jusqu'à ce qu'il trouve un endroit où personne ne contestait son droit d'être là (verset 22).

Fils de la promesse

L’humilité d’Isaac est remarquable à la lumière de sa position privilégiée en tant qu’héritier désigné d’Abraham, qui était « très riche en troupeaux, en argent et en or » (Genèse 13:2). Selon le dessein de Dieu, Isaac, le fils promis, était l’unique héritier de son père. Même avant la naissance d’Isaac, Dieu avait promis à Abraham : « J’établirai mon alliance avec lui [Isaac] comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui » (Genèse 17:19).

Dieu avait clairement indiqué que les promesses d’alliance qu’il avait faites à Abraham iraient à Isaac, le fils tant attendu de sa femme Sarah. Au cours de leurs nombreuses années d’espérance, Sarah avait suggéré de contourner son infertilité en demandant à Abraham de mettre enceinte sa servante Agar. Mais Dieu n’avait pas approuvé leur plan, et Ismaël n’était pas le fils que Dieu avait promis. C’est pourquoi l’apôtre Paul a remémoré Isaac, le fils de la promesse, comme symbole représentant les chrétiens, qui sont « les enfants de la promesse » (Galates 4:28).

Isaac était aussi une représentation de Jésus, le véritable Fils de la Promesse. Tout comme Isaac était le fils promis à Abraham et à Sarah, Jésus était le Messie promis à Israël. Isaac était celui par qui les bénédictions abrahamiques seraient apportées au monde (Genèse 12:3). La principale de ces bénédictions est le Messie promis.

« C’est par la foi qu’Isaac bénit Jacob et Ésaü »

Ces promesses ont jeté les bases de la foi d’Isaac. En grandissant, il a dû entendre Abraham et Sarah parler des promesses que Dieu leur avait faites, du temps qu'ils avaient attendu pour un fils et du fait que Sarah était bien au-delà de ses années de procréation lorsqu'elle l'a conçu (Genèse 18:11). Isaac devait également se souvenir des histoires selon lesquelles Abraham avait voulu faire d'Ismaël son héritier. Après avoir entendu la promesse de Dieu selon laquelle Sarah donnerait naissance à Isaac, Abraham avait demandé à Dieu de bénir Ismaël à la place (Genèse 17:18). Dieu a refusé la demande d’Abraham. Vers la fin de sa vie, ce contexte aurait pu aider Isaac à voir certains événements troublants avec les yeux de la foi. Même s’il avait eu l’intention de bénir Ésaü, son premier-né, ce n’est pas ce qui s’est produit. Jacob, le fils cadet d’Isaac, a trompé son père pour qu’il lui donne la bénédiction (Genèse 27).

Bien qu’Isaac fût « saisi d’une grande, d’une violente émotion » (verset 33) lorsqu’il a découvert la tromperie de Jacob, il semble qu’il en ait accepté le résultat. Tout comme Dieu avait refusé la demande d’Abraham de bénir Ismaël comme son héritier promis, Dieu avait permis à la tromperie de Jacob d’accomplir ce qu’il avait promis à Rébecca alors que les jumeaux étaient encore dans son ventre. Bien qu’Esaü soit né le premier, Dieu a dit que « l’aîné servira le plus jeune » (Genèse 25:23). La deuxième bénédiction d’Isaac sur Jacob (Genèse 28:3-4) démontre sa foi dans la volonté de Dieu. C'est pourquoi l'auteur de l'épître aux Hébreux a pu écrire : « C’est par la foi qu’Isaac bénit Jacob et Ésaü, en vue des choses à venir » (Hébreux 11:20). Isaac croyait aux promesses que Dieu avait faites et embrassait l’avenir que Dieu avait prévu.

Apprendre de l'Isaac de la Bible

Pensez à cette journée sur le mont Moriah. Abraham et Isaac ne savaient pas que leurs rôles dans ce sacrifice symbolique (qui n’a jamais eu lieu) étaient des représentations. Au moment le plus critique de l’histoire, le Père et le Fils accompliraient ce qu’Abraham et Isaac avaient préfiguré. Dieu le Père était prêt à donner son Fils unique en sacrifice, tout comme Abraham avait été prêt à sacrifier son fils. Jésus « s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2:8), tout comme Isaac avait obéi à son père terrestre, prêt à accepter la mort. Il est difficile d’imaginer quelqu’un comme Isaac être prêt à mourir, plutôt que de désobéir ou de déshonorer Dieu. Et pourtant c’est ce à quoi nous sommes appelés. Jésus a dit à ses disciples que « celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16:25).

Pour de nombreux chrétiens, l’essentiel de cette déclaration peut être métaphorique, même si certains ont effectivement donné leur vie en martyrs. Étienne, par exemple, a été lapidé à cause de ses croyances (Actes 7:59). Et bien d’autres seront martyrisés au temps de la fin (Apocalypse 6:9-11 ; 17:6). La leçon pour nous est que, comme Isaac, nous devons être prêts à mettre de côté nos propres espoirs, objectifs, rêves et désirs, en choisissant de craindre Dieu, de placer notre foi en lui et de lui obéir, même jusqu’à la mort. Qui est Isaac dans la Bible ? C’était un homme imparfait, certes, mais un homme de foi qui servait Dieu en premier.

Encadré : Faits sur Isaac

  • Le père d'Isaac dans la Bible : Abraham.
  • La mère d’Isaac : Sarah.
  • Quel âge avait Abraham à la naissance d’Isaac ? 100 ans, (Genèse 21:5).
  • Quel âge avait Sarah quand Isaac est né ? 90 ans, (Genèse 17:17)
  • Signification d'Isaac dans la Bible : « rire », (Genèse 21:3, 6).
  • La femme d’Isaac dans la Bible : Rébecca (Genèse 24:67).
  • Les fils d'Isaac dans la Bible : les jumeaux Esaü et Jacob (Genèse 25:24-26).

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