L’espace : l’ultime frontière . . . de la guerre

L’exploration spatiale a été un «  pas de géant pour l’humanité ». Mais aujourd’hui, une nouvelle course à l’espace est devenue l’arène déterminante d’une compétition entre grandes puissances. Comment tout cela va-t-il se terminer ?

Chaque fois que l’humanité s’aventure dans une nouvelle contrée, on peut escompter que la compétition et la guerre s’ensuivront immanquablement. « Une fois que les humains sont arrivés quelque part, a remarqué l’analyste géopolitique et auteur Brandon Weichert, ils finiront par se battre pour cet endroit. Après tout, c’est la nature humaine ; et puisque cette nature humaine est imparfaite, bien que constante, une guerre dans l’espace finira par se produire – la question n’est plus de savoir si elle se produira, mais quand » (Winning Space : How America Remains a Superpower, 2020, p. 36).

Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense et ancien général d’armée, a évoqué le caractère inévitable des affrontements spatiaux en désignant sans détour l’espace comme « un domaine de guerre » et une « arène de compétition entre grandes puissances ». S’il est peu probable que les guerres dans un avenir proche se dérouleront uniquement en orbite, les conflits dans l’espace décideront des résultats dans les actions sur la terre ferme. Les champs de bataille de plus en plus peuplés, à des kilomètres au-dessus des combats en Ukraine et à Gaza, montrent à quel point les conflits dans l’espace constitueront une partie essentielle de ce qui se passe sur le terrain. La Russie a brouillé sans relâche les signaux GPS ukrainiens utilisés pour la navigation et la cartographie. L’Ukraine quant à elle, s’appuie sur les satellites Starlink mis à disposition par Elon Musk pour contrôler les drones, traquer les navires de guerre, détruire les centres de commandement et identifier les charniers. Dans sa guerre contre le Hamas, Israël a largement utilisé la technologie satellitaire pour ses drones et ses systèmes de défense aérienne mobile « Dôme de fer » et antibalistique Arrow.

Le Spoutnik et l'ère de l'astropolitique

Bien que souvent considérée comme inoffensive, l’exploration spatiale a été militarisée depuis que l’humanité a percé la couche atmosphérique. Le « moment Spoutnik », lorsque les Soviétiques sont devenus les premiers à lancer un satellite dans l’espace en 1957, a stupéfié les occidentaux. À peine plus gros qu’un ballon de plage et pesant seulement 43 kilogrammes, le satellite Spoutnik ne contenait qu’un interrupteur barométrique, un système de contrôle thermique, un ventilateur, un émetteur radio, des batteries et… rien d’autre. Mais cela symbolisait déjà la suprématie spatiale. Les Soviétiques ont ensuite mis le premier chien sur orbite, puis le premier être humain, avant que l’Amérique ne les dépasse en envoyant le premier homme fouler le sol de la Lune. Ce n’est que l’effondrement économique de l’URSS qui a mis en sommeil les projets soviétiques de stations de combat dotées d’armes nucléaires en orbite.

La domination américaine dans l'espace

Les États-Unis sont l’acteur dominant dans le domaine spatial depuis plus de quatre décennies. Aujourd’hui, sa capacité à projeter sa puissance militaire repose presque entièrement sur le soutien spatial. Cette suprématie renforce tous les aspects de sa puissance nationale, y compris la sécurité diplomatique, économique et territoriale. Elle influence également la volonté d’action politique qui naît de l’illusion d’une parfaite connaissance des déploiements et des intentions de l’ennemi. Les experts militaires notent que les cibles individuelles de la Seconde Guerre mondiale ont souvent nécessité des milliers de bombes. Mais au moment de l’opération Tempête du Désert en 1991 – surnommée la première guerre spatiale américaine – un seul missile, guidé chirurgicalement par géolocalisation, pouvait neutraliser sa cible. Plus de 70 % des armes américaines dépendent désormais des satellites pour fonctionner. Le Pentagone s’appuie désormais sur la finesse et sur les merveilles technologiques pour compenser ses désavantages numériques. « De nombreux analystes occidentaux, note Weichert, ont apaisé les inquiétudes concernant les vulnérabilités défensives de l’Europe en proclamant les gloires de l’élixir magique que représente la haute technologie américaine » (p. 16).

Exploiter la vulnérabilité des États-Unis

Quand bien même les États-Unis tiendraient pour acquise leur domination dans l’espace, les Chinois n’ont pas manqué d’analyser avec diligence les capacités de l’armée américaine : ils ont étudié ses invasions de l’Afghanistan en 2001 et de l’Irak en 2003. Les succès sur le champ de bataille – des milliers de bombes guidées par satellite et des centaines de missiles de croisière lancés avec une précision dévastatrice – ont été attribués à la domination spatiale. Mais les stratèges militaires chinois ont astucieusement identifié la dépendance de l’armée américaine à l’égard des satellites comme un talon d’Achille potentiel des États-Unis. Sans ce que les Chinois appellent la « magie américaine » en matière de communication, de navigation, de renseignement et de ciblage de précision par satellite, les forces américaines seraient extrêmement vulnérables. Au cours des deux dernières décennies, la Chine a exploré de multiples méthodes pour exploiter cette faiblesse manifeste et acquérir une avance technologique dans l’espace. Pékin a investi massivement pour devenir le nouvel hégémon mondial d’ici 2049. En conséquence, les satellites dont dépend l’armée américaine sont plus vulnérables aujourd’hui qu’à tout autre moment de l’histoire.

La nouvelle géographie

Les experts militaires et géopolitiques ont depuis longtemps compris l’importance de conserver une forte position stratégique. Aujourd’hui, le contrôle de l’orbite terrestre basse est de plus en plus considéré comme la clé de tout conflit et, disent certains, du destin de l’humanité. Les États-Unis se lancent désormais dans une deuxième course à l’espace. La primauté en orbite terrestre basse est désormais estimée comme un « point d’étranglement » stratégique, à l’instar du canal de Suez ou des détroits d’Ormuz ou de Malacca.

L’assaut orbital surprise

Les futures victoires sur terre, sur mer ou dans les airs reviendront à la puissance qui contrôle l’espace. La capacité d’éliminer de manière décisive les satellites de reconnaissance, de communication et de navigation de l’ennemi les empêchera même de viser leurs armes, comme l’a souligné l’ancien président des chefs d’état-major interarmées des États-Unis, Mark Milley. Celui-ci a averti que «  le prochain Pearl Harbor pourrait avoir lieu dans l’espace ». Une attaque surprise aussi catastrophique pourrait rendre les militaires totalement aveugles. Une telle frappe pourrait émaner de la Chine ou de son partenaire stratégique dans l’espace, la Russie. Une attaque spatiale surprise pourrait également impliquer une arme à impulsions électromagnétiques orbitales (EMP) provenant des «  États-voyous » de Corée du Nord ou d’Iran. De telles armes pourraient pratiquement renvoyer les États-Unis dans une situation comparable à celle du XIXe siècle.

Un retour en arrière dans le temps

La plupart des gens ne réalisent pas à quel point nous sommes dépendants de l’espace. La technologie spatiale est essentielle à tout ce que nous faisons, des systèmes bancaires aux prévisions météorologiques. Elle est à la base de pans entiers de la vie moderne, et toute perturbation dans ce domaine jetterait l’ensemble de l’économie planétaire et du réseau de communication mondial dans le désarroi. Une attaque surprise contre une constellation de satellites pourrait faire s’effondrer l’économie, interrompre les communications et provoquer des pannes de courant massives qui mettraient fin à une société moderne, en particulier aux États-Unis.

Les hauteurs stratégiques

En tant que superpuissance montante, la Chine cherche des endroits où elle peut déborder l’Amérique. La Chine s’est investie à fond dans l’espace. Elle vise à conquérir le terrain ultime et à émousser la supériorité militaire actuelle de l’Amérique en neutralisant les flottes orbitales qui donnent à l’armée américaine un avantage technologique.

Dans une interview en 2021, le général David Thompson, alors vice-responsable des opérations spatiales de l’US Space Force, a noté que la Russie et la Chine lancent des attaques contre des satellites américains «  chaque jour ». Il les a qualifiées «  d’attaques réversibles » (ne causant pas de dommages permanents), mais il est clair que la Russie et la Chine recherchent constamment leurs faiblesses. La Chine a développé des missiles à guidage de précision en mesure d’abattre des satellites, des brouilleurs électroniques et des lasers au sol capables d’aveugler les satellites en orbite, ainsi que de petits satellites de manœuvre équipés de bras robotiques afin d’attraper, de capturer ou de détruire des satellites. Les récents faits saillants du programme spatial militaire chinois sont les suivants :

  • La Chine est désormais le seul pays à avoir réussi à alunir au 21e siècle et elle l'a déjà fait à trois reprises. En 2019, son programme spatial est devenu le premier à réaliser un alunissage sur la face cachée du satellite naturel.
  • La Chine a mis en orbite, posé et déployé un rover sur Mars en 2021 et elle prévoit d'envoyer ses astronautes sur la Lune d'ici 2030.
  • La Chine élabore des plans avec la Russie pour construire une base sur la Lune. Et c’est déjà le seul pays à disposer de sa propre station spatiale, la Tiangong 3.
  • En 2020, Pékin a achevé BeiDou, un vaste réseau de navigation, pour défier le système de positionnement global (GPS) américain.
  • Entre 2019 et 2021, la Chine a doublé son armada de satellites orbitaux, lançant un satellite environ tous les six jours en 2022. La Chine a lancé les premiers satellites de sa constellation haut débit Guowang, qui sera composée à terme de 13 000 satellites, et prévoit un second projet, la constellation du G60, qui en ajouterait 12 000 supplémentaires.
  • Il est prévu que d'ici 2026, la Chine aura développé un arsenal croissant de plus de 200 antisatellites pour aveugler, éblouir ou capturer les satellites concurrents.
  • La Chine a lancé son propre avion spatial robotique réutilisable, appelé Shenlong – «  dragon divin » en chinois – en 2020. L'avion spatial ressemble à l’avion spatial secret américain X-37B, qui est une version robotique miniature de la navette spatiale de la NASA, maintenant à la retraite.

Le rêve de la Chine

À l’époque où les États-Unis et l’Union soviétique se disputaient la suprématie dans une course spatiale épique, le président Mao Tsé-toung déplorait que la Chine ne puisse même pas lancer une pomme de terre dans l’espace. Depuis, la Chine a parcouru un long chemin. Le président actuel Xi Jinping considère le programme spatial comme une source de fierté nationale et une partie de son rêve chinois : « Notre rêve éternel est d’explorer le vaste cosmos, de développer l’industrie spatiale et de faire de la Chine une puissance spatiale ». D’autres rêves nationalistes – comme placer Taiwan sous le contrôle communiste de Pékin – nécessiteraient de contrôler le domaine stratégique capital de l’espace.

L'homme est le problème, pas l'espace

Avant que bon nombre de nos merveilles technologiques actuelles ne voient le jour, le philosophe français du XXe siècle Raymond Aron était déjà en mesure de prévoir le dilemme de l’humanité face à l’espace. À l’aube de l’ère spatiale, il écrit : «  Sans une révolution dans le cœur de l’homme et dans la nature des États, par quel miracle l’espace interplanétaire pourrait-il être préservé d’une utilisation militaire ? » Ces paroles font écho à ce que la Bible a révélé des millénaires auparavant à propos de la guerre dans tous les endroits où se rend l’humanité : « La destruction et le malheur sont sur leur route ; ils ne connaissent pas le chemin de la paix » (Romains 3:16-17).

Y aura-t-il une guerre dans l'espace ?

La Bible prédit plusieurs événements spectaculaires du temps de la fin dans les cieux, notamment une grande guerre contre ce que les gens pourraient prendre pour un « envahisseur » venu de l’espace. Le livre de l’Apocalypse décrit de manière saisissante le retour dramatique de Jésus-Christ sur terre. Il n’aura pas besoin de satellites, ni d’armes spatiales. Son retour ne sera ni clandestin, ni secret. D’une manière retentissante et sans équivoque, le monde entier « verra le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire » (Matthieu 24:30). Son retour est comparé à un éclair ou à une illumination brillante dans le ciel (verset 27). Il y aura un formidable son de trompette entendu dans le monde entier (verset 31) ainsi qu’un grand cri, signalant le retour imminent de Jésus et la résurrection des morts (1 Thessaloniciens 4:16).

Malgré cette entrée en scène stupéfiante, Christ ne sera pas, dans un premier temps, accepté comme Sauveur, mais considéré comme une menace pour le pouvoir de l’humanité. « Toutes les tribus de la terre se lamenteront » et sous l’influence d’une forte illusion, elles sortiront pour le combattre. Mais en vain sera lancée contre lui la force combinée des puissances militaires de toutes les nations – y compris vraisemblablement toutes les armes spatiales possibles. Christ glorifié et ressuscité « paraîtra, et il combattra ces nations, comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient » (Zacharie 14:3-4).

L’apôtre Jean illustre davantage cet événement dramatique : « Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n’est lui-même ; et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d’un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apocalypse 19:12-16). Jésus-Christ apportera une conclusion étonnante à la course à l'espace. En tant que Prince victorieux de la paix, il établira son gouvernement pour régner sur toutes les nations et mettre fin aux guerres sur la terre et dans les cieux. Apprenez-en davantage sur les événements qui sont sur le point de se dérouler et sur l’avenir de l’humanité dans notre brochure gratuite Le Livre de l’Apocalypse : La tempête avant le calme.

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