Les erreurs les plus courantes dans l’éducation des enfants (et comment les éviter)

Il est facile de mal éduquer ses enfants. Cinq erreurs courantes sont à éviter. Voici quelques conseils pour être de meilleurs parents.

Tous les parents commettent des fautes. C’était le cas pour Adam et Ève, et il en va de même pour nous. Que nos enfants soient d’âge préscolaire, qu’ils soient adolescents ou adultes, nous pouvons dire qu’il y a des choses que nous avons faites – ou négligé de faire – en tant que parents, que nous regrettons.

Peut-être avons-nous perdu patience, fait preuve de favoritisme ou négligé de tenir nos promesses. Ces fautes sont courantes et l’ont toujours été.

Des erreurs courantes

Par contre, certaines erreurs, dans l’éducation des enfants, sont typiques de notre culture moderne.

« À bien des niveaux, il est de nos jours plus difficile d’élever ses enfants, que dans la génération précédente, fait remarquer la psychologue clinicienne Melissa Westendorf, cofondatrice du Technology Wellness Center. Les choses comme toutes les technologies de communication et du divertissement ont rendu l’expérience du père ou de la mère fort différente ».

Les familles peuvent à présent s’en donner à cœur joie avec des loisirs 24 heures sur 24, sept jours par semaine grâce à des systèmes de cinéma maison, des services en continu et des consoles de jeux vidéo. Les courriels, les messages textés et les affichages des médias sociaux accaparent notre attention.

Les médias de masse nous bombardent de messages selon lesquels la possession de biens matériels et un physique attirant sont les clés du bonheur. En tant que société, nous sommes habitués à obtenir instantanément satisfaction et des solutions miracles, sans délai ni effort ni inconfort. Pour bien des gens, rien n’importe plus dans la vie que de se faire plaisir.

La plupart des familles ont plus ou moins été influencées par ces changements dans la société. Ces derniers ont affecté le fonctionnement des foyers et ont rendu les parents plus susceptibles de commettre certains types de bévues.

Une éducation chrétienne

D’après la Bible, il est clair que Dieu prend le rôle des parents très au sérieux. Les parents chrétiens sont supposés éduquer leurs enfants « en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur » (Éphésiens 6:4). Il est écrit : « Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre » (Proverbes 22:6). Ils doivent discipliner leurs enfants avec amour (Proverbes 13:24) et subvenir à leurs besoins (1 Timothée 5:8).

Bien que nous commettions tous des erreurs, inévitablement, nous devons nous efforcer d’en commettre le moins possible. Et pour ce faire, nous devons nous concentrer davantage sur l’éducation que nous donnons à nos enfants, reconnaître ce qui se passe dans la société et l’effet que cela a sur nos familles.

La plupart des bévues commises par les parents peuvent être évitées. Y compris les cinq erreurs les plus courantes, de nos jours :

1. On est physiquement présent, mais pas émotionnellement « branché »

Quand les parents sont présents au foyer, avec leurs enfants, ils ont – en revanche – parfois leur tête ailleurs ; Papa passe ses soirées à son ordinateur portable ou regarde la télévision, tandis que Maman est occupée à envoyer des messages à ses amies sur les médias sociaux.

Parallèlement, nous nous empressons  de saisir notre portable dès que nous entendons un « ding » indiquant la livraison d’un message – même quand notre enfant nous parle. Si cela se produit souvent, nos enfants risquent de se dire que nous nous intéressons davantage aux messages textés et aux affichages des médias sociaux qu’à eux.

« Les enfants ont besoin de savoir qu’ils sont importants aux yeux de leurs parents et que ces derniers se soucient sincèrement d’eux, déclare le Dr Westendorf. Ils ne vont pas avoir ce genre de réconfort si leurs parents ont constamment la tête ailleurs ou ne leur prêtent qu’une attention partielle ».

Nous avons tous des moments où nous devons passer des coups de téléphone ou nous concentrer sur certaines tâches sans être dérangés. Les enfants ont besoin de respecter cela. Néanmoins, nous ne devrions pas être constamment collés à nos appareils numériques ni laisser nos téléphones interrompre nos moments en famille.

« Assurez-vous que vous passez du temps chaque jour avec vos enfants en face à face, et que vous ne vous contentez pas d’être physiquement présents mais émotionnellement ailleurs, insiste le Dr Gary Hill, thérapeute conjugal et familial à Northfield, dans l’Illinois. Cela peut sembler banal, mais les enfants grandissent très vite. Vous devriez profiter au maximum du temps que vous passez avec eux, alors qu’ils ne sont encore que des enfants ».

2. On loue certains traits plutôt que le caractère

Beaucoup de parents prodiguent à leurs enfants des louanges et des compliments, pensant que cela va les motiver et améliorer leur confiance en eux-mêmes. Ils leur disent, par exemple, « tu es génial ! » ; « tu es superbe ! » ; « tu as une voix mélodieuse ! » ; « tu es un joueur épatant ! ». Or, ce genre de remarque peut être nocif.

« Quand nous félicitons nos enfants de traits inhérents qu’ils n’ont rien fait pour acquérir, comme la beauté, l’intelligence ou pour l’athlétisme, ils se disent qu’ils n’ont pas besoin de faire de gros efforts », écrit Tim Elmore dans 12 Huge Mistakes Parents Can Avoid (2014, p. 154).

Les enfants pensent que leur réussite est due à des aptitudes innées et estiment ne pas avoir à fournir d’effort ou à travailler dur. De plus, louer continuellement ses enfants pour des talents ou des traits innés peut les pousser à devenir arrogants et se donner de l’importance.

« Nous nous mettons à cultiver des enfants qui se préoccupent d’eux-mêmes au lieu de se sentir suffisamment à l’aise pour se tourner vers les autres et les comprendre », déclare le Dr Elmore (ibid., p. 154).

Louer les filles pour leur beauté physique insiste sur ce que les médias et la société leur disent – à savoir que leur apparence est leur qualité majeure. Ce qu’on a besoin de leur apprendre, c’est que la beauté intérieure d’une personne est ce qui compte le plus aux yeux de Dieu (1 Pierre 3:4).

Toute louange, pour qu’elle soit une forme efficace d’encouragement, devrait avoir pour objet les efforts, la persévérance, une attitude positive et le bon comportement de nos enfants – et non des qualités fixes et innées. Cela les encourage à travailler dur et met l’accent sur un caractère moral fort. Leur dire : « Je te félicite d’avoir passé autant de temps à te préparer pour cette scène ! » a plus de valeur que leur dire : « Que tu es bon acteur ! ». Reconnaître qu’ils sont beaux ou ont des talents innés peut être raisonnable, mais cela ne devrait pas être ce que nous louons le plus.

3. On les gâte

Souvent nous donnons à nos enfants ce qu’ils devraient s’acheter eux-mêmes. Nous succombons en leur achetant les gadgets électroniques ou les vêtements à la mode qu’ils nous supplient de leur acheter. C’est parfois dû à ce que nous avons l’impression de ne pas nous être montrés à la hauteur en tant que parents, et à ce que nous essayons de compenser nos carences en les couvrant de cadeaux.

Il y a des enfants qui n’ont jamais besoin d’attendre et d’économiser pour s’acheter ce qu’ils veulent. Beaucoup de parents ne demandent même pas à leurs enfants d’accomplir certaines tâches domestiques. Cela leur fait grand tort. Des enquêtes ont démontré que donner à ses enfants tout ce qu’ils veulent peut leur faire croire que c’est leur dû, les pousser à devenir matérialistes et à s’attendre à être satisfaits sans délai.

« Les enfants ont besoin de comprendre ce que signifie travailler dur et faire des sacrifices pour obtenir ce qu’ils veulent, dit le Dr Hill. Si on leur donne tout, ils ne vont pas s’habituer au fait qu’il faille travailler dur pour atteindre ses objectifs ». Vous devriez subvenir aux besoins de vos enfants, mais non financer tout ce dont ils ont envie. Soyez sélectif quant au nombre de fois que vous leur accordez ce qu’ils désirent.

Exigez de vos enfants qu’ils fassent des efforts pour obtenir d’eux-mêmes au moins certaines choses qu’ils désirent (ils peuvent faire des tâches domestiques supplémentaires ou aider un voisin dans son jardin pour gagner un peu d’argent), au lieu de tout leur procurer. Cela leur évitera d’adopter la mentalité que tout ce qu’ils désirent leur est dû ; cela leur apprendra à se sentir personnellement responsables de l’obtention de ce qu’ils désirent.

4. On ne leur fixe pas de limites

Les parents ont de plus en plus tendance à permettre à leurs enfants de faire ce qu’ils veulent, quand ils le veulent.

« Ils veulent être populaires pour leurs enfants et craignent souvent de leur imposer des règles, fait remarquer le Dr William Damon, directeur du Stanford Center on Adolescence. On se dit : “Mon enfant ne va pas m’aimer si je lui refuse quelque chose !” »

Ces parents-là préféreraient que leurs enfants les traitent en amis, comme quelqu’un en présence de qui il fait bon se trouver, et non comme un symbole d’autorité. Cela les pousse à être plus laxistes. « C’est la solution de facilité, car on n’impose aucune règle, et l’on ne confronte pas ses enfants à propos de ce qu’ils font », dit le Dr Damon.

Les enfants ont besoin de règles et de limites. Ils ont besoin de savoir quels comportements sont acceptables, lesquels ne le sont pas, et ce qu’il advient en cas d’infraction. Ils ont besoin de savoir ce qu’on attend d’eux pour les tâches domestiques, l’usage des appareils électroniques, les devoirs de classe, les couvre-feux, l’heure de dormir, les horaires des repas, etc.

Il n’est pas nécessaire que les règles soient écrites (bien que certaines familles les affichent), mais il importe que vous les communiquiez clairement à vos enfants et vous assuriez qu’elles soient respectées.

Fixer des limites montre aux enfants que ce sont les parents qui gèrent le foyer, et cela leur fournit un sentiment de sécurité. Ce que les parents en retirent, c’est que leurs enfants, par la suite, auront moins tendance à discuter, à objecter et à gémir.

En fin de compte, les règles familiales enseignent à nos enfants une leçon importante : Il n’est pas juste de faire tout ce qui nous plait. Il y aura toujours des règles assurant le bien-être de la communauté et pour notre bien. Les enfants qui grandissent étant guidés par des limites apprennent qu’il est normal et nécessaire de se soumettre aux autorités.

5. On les protège contre les réalités de la vie

Nous ne voulons pas que nos enfants souffrent. Quand nous les voyons avoir mal ou s’engager dans la mauvaise voie, notre réaction instinctive est de nous empresser de remédier à la situation en intervenant pour les en protéger. Nous appelons l’entraineur pour qu’il lui donne davantage l’occasion de jouer ; ou faisons le devoir de science pour notre fille qui rechigne à le faire depuis un mois.

Nos jeunes peuvent certes avoir besoin que leurs parents interviennent pour eux, mais quand ils atteignent un certain âge, ils ont besoin d’apprendre à affronter leurs problèmes seuls. Nous devons les laisser gérer les difficultés pour les préparer à faire face au monde une fois adultes.

« Quand nous avons mal, nous pouvons apprendre des vérités importantes sur nous-mêmes et sur les autres – des vérités qui nous seront bénéfiques plus tard dans la vie […] en fait, la douleur est un maître indispensable », écrit le Dr Elmore (ibid., p.172).

Offrez à vos enfants des conseils sur la manière d’affronter leurs difficultés, sans toutefois leur dicter quoi faire. Il se peut qu’ils subissent les conséquences de leurs propres bévues ou qu’ils s’inquiètent de l’impact qu’un problème mondial, comme la pandémie de COVID-19, a sur eux.

Expliquez-leur qu’il faut s’attendre à des épreuves (1 Pierre 4:12) et que ce sont des occasions de développer son caractère (Romains 5:3-4).

La prière des parents

Il n’est guère facile d’être parent dans un monde engagé dans une voie directement opposée à celle de la Bible. Les erreurs commises par les parents et évoquées dans cet article passent probablement pour des comportements normaux et acceptables dans cette société moderne. Néanmoins, nous pouvons prier Dieu de nous accorder Son aide, et la recevoir. Nous devons demeurer proches de Lui afin d’éviter les embûches de la société et éduquer convenablement les enfants qu’Il désire.

Poursuivez votre lecture

×

Discern is published every two months and is available in digital and print versions. Choose your preferred format to start your subscription.

Print subscriptions available in U.S., Canada and Europe

Ask a Question