Les écrits

Les écrits débutent par les Psaumes, suivis de 12 autres livres de l’Ancien Testament. Voici un schéma d’ensemble de cette section clé de la Bible.

Après la loi et les prophètes, la troisième division de l’Ancien Testament est appelée les écrits (en hébreu : ketoubim – de katab, qui signifie « écrire »). Dans le grec, il s’agit des Hagiographes – mot qui signifie « écrits sacrés ». On fait aussi souvent allusion à cette section comme « les psaumes ».

Cette section peut être divisée en trois parties :

  1. Les écrits antérieurs : Les Psaumes, les Proverbes et Job
  2. Le Megilloth (cinq rouleaux) : Le Cantique des cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste et Esther.
  3. Les écrits postérieurs ou historiques : Daniel, Esdras, Néhémie, 1 et 2 Chroniques.

Dans la Bible hébraïque, les écrits consistent en 11 livres, mais nos Bibles françaises en comptent généralement 13 ; cela est dû au fait que ces dernières comptent Esdras et Néhémie comme deux livres séparés, et de même pour 1 et 2 Chroniques.

La signification des livres formant les écrits

Jésus reconnaissait les trois sections de l’Ancien Testament (Luc 24:44), et il confirma ainsi leur autorité, y compris celle des écrits. La collecte des livres faisant autorité pourrait remonter à l’époque d’Esdras et de Néhémie. « Esdras était le pionnier d’un grand mouvement de scribes, et il ne serait pas exagéré de dire qu’il eut un rôle majeur dans la collecte, la transcription, l’étude et l’enseignement des Écritures [de l’Ancien Testament] » (David Ewert, From Ancient Tablets to Modern Translations, 1983, p. 70).

Les auteurs William LaSor, David Hubbard et Frederic Bush – dans leur livre Old Testament Survey : The Message, Form and Background of the Old Testament – font les commentaires suivants: « Bien qu’une date pour la finalisation des écrits ne puisse pas être attestée avant l’an 100 de notre ère, de nombreuses preuves d’une troisième section du canon (en plus de la loi et des prophètes) apparaît dès l’an 180 avant notre ère, quand le petit-fils de Ben Sirach notait dans le prologue de l’Ecclésiastique que son vénéré grand-père “s’était surtout consacré à la lecture de la loi et des prophètes, et des autres livres de nos ancêtres”.

« Il y a de maigres chances que les Écritures connues de Jésus et des apôtres aient différé, dans leur contenu, de la Bible hébraïque moderne […] Elles font partie intégrante de “toute Écriture […] inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice (2 Timothée 3:16)” » (p. 425, 428).

L’ordre des livres

Le livre des Psaumes est une collection de poèmes sacrés prévus pour le chant. L’auteur de la plupart des Psaumes est le roi David d’Israël qui était bien qualifié pour produire ces œuvres – ces cantiques, ces prières et ces poèmes. Il est décrit comme « un homme qui sache jouer de la harpe » (1 Samuel 16:16) et « le chantre aimé d’Israël » (2 Samuel 23 :1 ; version Ostervald).

Le livre des Psaumes a été divisé en cinq sections :

1 – Psaumes 1 à 41 (Premier livre).

2 – Psaumes 42 à 72 (Deuxième livre).

3 – Psaumes 73 à 89 (Troisième livre).

4 – Psaumes 90 à 106 (Quatrième livre).

5 – Psaumes 107 à 150 (Cinquième livre).

Ensuite, dans l’arrangement hébraïque des écrits, se trouve le livre de « sagesse » des Proverbes. Ce livre offre des principes et des suggestions sages qui gouvernent une société ordonnée et qui fournissent des principes éternels relatifs à une vie quotidienne réussie. Il couvre pratiquement tous les aspects de l’expérience humaine et offre des conseils qui – appliqués – mènent à une vie plus enrichissante et productive.

Troisièmement, dans la Bible hébraïque, se trouve le livre de Job. Le Manuel biblique de Halley cite les commentaires qu’en ont fait plusieurs auteurs connus :

Selon Victor Hugo, c’est « l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’esprit humain, peut-être le plus grand ».

Selon Philip Schaff, « le livre de Job se dresse telle une pyramide dans l’histoire de la littérature, sans prédécesseur et sans rival ».

Job était un homme très influent et très riche. Il est écrit qu’il était « le plus éminent de tous les fils de l’Orient » (Job 1:3), peut-être même un roi ou un prince. Dans le Nouveau Testament, il est cité comme un personnage historique (Jacques 5:11) et non fictif ou imaginaire, comme certains le pensent.

Le thème principal du livre de Job est que Dieu permet que des justes, comme notre héros, souffrent et aient des épreuves. Par sa terrible épreuve, Job finit par bien mieux comprendre la grandeur de Dieu et les raisons des souffrances humaines (42:1-6, 12). Ses afflictions le poussent à avoir une expérience positive et profondément marquante.

Les rouleaux des fêtes

Ces rouleaux de parchemin étaient liés aux fêtes évoquées dans le livre du Lévitique et ailleurs dans la Bible. Ces sept jours saints annuels ont été désignés par Dieu comme de saintes convocations et comme ses fêtes. Jésus les observait, ainsi que ses apôtres et ses disciples qui continuèrent de les observer longtemps après sa mort et sa résurrection. L’Église du Nouveau Testament fut fondée le jour de la Pentecôte – l’un des sept jours saints annuels de Dieu.

Notons maintenant la signification des cinq livres des cinq rouleaux sur les fêtes :

Le Cantique des cantiques était lu à la saison de la Pâque, qui a lieu au printemps dans l’hémisphère nord, et ce livre a pour cadre le printemps (2:11-13). Ce roman d’amour illustre la beauté de la relation conjugale, que le Nouveau Testament utilise pour illustrer les rapports entre l’Église et Christ (Apocalypse 19:7-9 ; Éphésiens 5:27, 32).

Ruth est traditionnellement lu dans les synagogues juives à l’époque de la Pentecôte, et il a un thème de fin de printemps (1:22 ; 2:23). La Pentecôte fête les moissons de l’orge et du blé et elle était aussi connue comme « la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment » (Exode 34:22). C’est l’histoire de Ruth, une païenne qui renonce au paganisme, quitte son pays et qui, par la suite, épouse Boaz, un homme de la tribu de Juda. Cela montre que les païens et les Israélites peuvent être unis et devenir des prémices de Dieu (Jacques 1:18 ; Apocalypse 14:1,4).

Lamentations est le troisième livre dans ces rouleaux, et même si son auteur n’est pas précisé, la tradition l’attribue au prophète Jérémie. Profondément affligé de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens, Jérémie pleure la destruction de son peuple et l’humiliation de ses exilés. Il écrit ce triste refrain : « Eh quoi ! elle est assise solitaire, cette ville si peuplée ! Elle est semblable à une veuve ! Grande entre les nations, souveraine parmi les Etats, elle est réduite à la servitude ! » (Lamentations 1:1).

Le peuple du pays avait « multiplié ses péchés » et abandonné son Dieu (1:8). De ce fait, l’Éternel lui avait retiré ses bénédictions et sa protection. Les conséquences furent désastreuses pour la nation. Il nous incombe, en cette époque moderne, de nous demander si nous avons, nous aussi, abandonné notre Dieu et ses lois. Si c’est le cas, nous devons bien comprendre que nous risquons de récolter des conséquences aussi désastreuses que celles récoltées par l’ancienne Juda.

Les Juifs orthodoxes ont coutume de lire les Lamentations à haute voix lors du jeûne, le neuvième jour du mois hébreu ab, quand ils pleurent la destruction du temple de Salomon par Nebucadnetsar en 586 avant notre ère, et la destruction du second temple par les armées romaines, sous Titus, en l’an 70 de notre ère. Il est à noter qu’elles eurent lieu à la même date.

Ecclésiaste est lu lors de la fête des tabernacles. Salomon, fils de David (1:1) en est l’auteur. À l’époque de Salomon, Israël vivait en paix et était probablement la nation la plus prospère du monde, à l’époque. On l’a décrite comme « l’âge d’or d’Israël ».

L’expression « vanité des vanités » apparaît plus de 35 fois dans nos Bibles et elle tirée d’un mot hébreu qui signifie « souffle » ou « vapeur ». En dépit de toute son abondance matérielle, de son affluence et de sa prospérité, l’humanité – qui a abandonné Dieu – n’est que vanité. Salomon était bien en mesure de comprendre et d’expliquer ce principe, ayant lui-même connu ce vide immense (2:9-11, 17). Il conclut son livre ainsi : « Ecoutons la fin du discours : Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme » (12:13). Ce livre explique que les bénédictions physiques, sans Dieu, ne valent rien. L’apôtre Paul comprenait bien ce principe, quand il écrivit : « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15:19).

Salomon, malgré toute sa sagesse, s’égara. Il est écrit que lorsqu’il devint vieux, « Salomon fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, et il ne suivit point pleinement l’Eternel, comme David, son père » (1 Rois 11:6). Ses nombreuses femmes étrangères « inclinèrent son cœur vers d’autres dieux ; et son cœur ne fut point tout entier à l’Eternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David, son père » (verset 4). L’Eternel fut irrité contre lui (verset 9).

Esther est le cinquième des livres dans les rouleaux des fêtes et fait l’objet de bien des spéculations. On dit que Dieu n’y est même pas mentionné. Ce que beaucoup ne comprennent pas, c’est qu’une leçon clé du livre est que le peuple juif, dominé par les Perses, fut miraculeusement délivré. Dans les évènements décrits, on voit la main de Dieu. Ce n’est pas parce que Dieu est invisible qu’il ne se soucie pas de la détresse et de l’état des nations dans le monde.

Dieu va s’assurer qu’en fin de compte les peuples du monde entier vont connaître l’espoir, le bonheur, la joie et la paix. Le livre d’Esther illustre clairement comment Dieu agit en coulisses et intervient dans l’histoire d’une nation, comme dans la vie d’individus. Dans Esther 9:20-23, il est dit aux Juifs de célébrer tous les ans leur délivrance, les 14 et 15 adar. À présent, le livre est lu par les Juifs lors de la fête de Pourim qu’ils continuent d’observer comme ils en ont fait le serment. Dans un sens, on peut comparer Pourim à la fête nationale d’Action de grâce aux États-Unis et au Canada.

Les livres historiques

Notons maintenant l’ordre des trois derniers segments des écrits. Ils sont au nombre de cinq dans nos Bibles modernes.

Daniel est un livre chargé d’espoir. La prophétie des 70 semaines (9:24-27) pointe vers le premier et le second avènement de Christ. Il y est aussi clairement question de son second avènement pour instaurer le royaume de Dieu sur terre (2:44 ; 7:9, 13-14). La résurrection – espérance de tous les chrétiens – est mentionnée au chapitre 12 (versets 2 et 3).

La portion Esdras et Néhémie décrit deux périodes distinctes dans l’histoire du retour d’Israël dans son pays après l’exil.

1 – Le retour des exilés sous Zorobabel et Josué pour rebâtir le temple (Esdras 1 à 6). Après bien des déboires, le temple fut reconstruit, puis achevé en 516 avant notre ère.

2 – Le thème central de Néhémie est la reconstruction de la muraille de Jérusalem et le rétablissement de la communauté juive (458-420 avant notre ère).

Ces évènements débutèrent avec Cyrus, conquérant de Babylone. Cyrus décréta que les Juifs devaient retourner dans leur pays et réinstaurer leurs pratiques religieuses, comme Dieu l’avait prophétisé longtemps à l’avance (Ésaïe 44:28).

Esdras était un prêtre « versé dans la loi de Moïse » (Esdras 7:6). Le Manuel biblique de Halley parle de « la grande synagogue » établie par Esdras et Néhémie, et fait la déclaration suivante : « On dit qu’elle avait joué un rôle majeur dans le rassemblement, le regroupement, et la restauration des livres canoniques de l’Ancien Testament » (p. 410).

Les deux livres des Chroniques sont, dans une large mesure, une répétition d’évènements ayant eu lieu dans les livres de 1 et 2 Samuel et de 1 et 2 Rois. L’accent y est placé sur les règnes de David et de Salomon. Les deux livres des Rois se concentrent sur le royaume du nord et celui du sud, tandis que les deux livres des Chroniques se limitent surtout sur le royaume de Juda, au sud. Dieu avait promis à David qu’il aurait toujours un de ses descendants sur son trône, et les Chroniques suivent la lignée davidique, montrant que Dieu reste fidèle à sa promesse.

Pourquoi cette répétition ? Rappeler les évènements mentionnés dans plusieurs livres antérieurs est important, car les leçons à en tirer – bonnes ou mauvaises – peuvent ainsi être soulignées. De plus, une lecture attentive des Chroniques révèle que de nombreux détails importants, manquant dans les livres des Rois, y ont été ajoutés.

Des leçons que nous pouvons apprendre

La Bible est le registre inspiré de la révélation divine à l’humanité. Elle contient une connaissance essentielle et cruciale dont l’homme a besoin pour vivre une vie riche et abondante et pour comprendre le sens de son existence. Nous devrions lire la Bible, animés d’un désir sincère d’apprendre et, surtout, de mettre en pratique ce que Dieu nous y enseigne. Il est écrit : « Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (Jacques 1:22).

Souhaitez-vous réellement effectuer des changements dans votre vie afin de plaire à Dieu ? Il est écrit, dans 2 Chroniques 15:2, « L’Eternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; si vous le cherchez, vous le trouverez ; mais si vous l’abandonnez, il vous abandonnera. » À nous de décider.

Nous vous proposons nos articles L’Ancien Testament et Les Dix Commandements sont-ils applicables aujourd’hui ?

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