Naomi ne connait que des déboires quand elle s’installe dans le pays de Moab. Et quand elle rentre dans son pays, elle se fait peu d’illusions. Néanmoins, Dieu a prévu pour elle, et pour sa belle-fille Ruth, un avenir plus brillant.
Jadis, vécut une femme nommée Naomi. Elle, son mari et leurs deux fils vivaient à Bethléhem, en Judée, du temps des Juges. Une famine frappa le pays, et son mari craignait que la vie ne devienne trop dure, la famille alla donc s’installer dans le pays de Moab. Les habitants de ce pays n’adoraient pas le vrai Dieu.
Les fils de Naomi épousèrent des Moabites, bien que Dieu les avait avertis de ne pas faire ainsi, sachant qu’il leur serait difficile de pratiquer ce qui est juste. L’une de ces épouses s’appelait Ruth. Elle éprouvait beaucoup de respect pour sa belle-mère, Naomi. L’épouse de l’autre fils s’appelait Orpa.
Hélas, le mari de Naomi mourut, ainsi que ses fils. Naomi, Ruth et Orpa devinrent donc veuves. La vie de toute veuve était très dure, mais au moins, en Judée, on respectait davantage la loi divine. Dieu avait dit à son peuple de traiter les veuves avec bienveillance.
Naomi apprit que Dieu avait béni le royaume de Juda. Il y avait de nouveau suffisamment à manger. Elle décida alors de rentrer dans son pays. Ruth et Orpa voulurent la suivre, mais Naomi le leur déconseilla et leur recommanda de retourner dans le pays où elles avaient grandi. Orpa embrassa Naomi et s’en retourna vers les siens. Ruth, par contre, refusa de quitter Naomi. Elle lui dit : « Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras, j’irai, où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Ruth 1:16). Elle promit de rester auprès de sa belle-mère, quoiqu’il arrive, tant elle la respectait et l’aimait. Elles partirent donc toutes deux pour la Judée.
Quand elles arrivèrent à Bethléhem, c’était le printemps. Tout le village fut ravi de les voir. Naomi, pour sa part, se montra plus réservée. Sa vie avait été dure. Elle ignorait ce que Dieu avait prévu pour elle. Les agriculteurs moissonnaient l’orge – une céréale bonne pour l’alimentation et pour faire du pain. Les moissonneurs qui respectaient les lois divines s’assuraient de ne pas récolter tout le grain (Lévitique 23:22) ; ils en laissaient un peu pour les pauvres comme Naomi et Ruth. Ruth alla donc ramasser ce qui avait été laissé dans un grand champ appartenant à un homme bon et très riche nommé Boaz. Ce dernier alla voir comment se déroulait la moisson, et dit aux moissonneurs : « Que l’Eternel soit avec vous ! » (Ruth 2:4). Les ouvriers lui répondirent : « Que l’Eternel te bénisse ! »
Boaz aperçut Ruth et demanda à son serviteur : « A qui est cette jeune femme ? ». Il lui répondit : « C’est une jeune femme moabite, qui est revenue avec Naomi du pays de Moab. Elle a dit : Permettez-moi de glaner et de ramasser des épis entre les gerbes, derrière les moissonneurs. Et depuis ce matin qu’elle est venue, elle a été debout jusqu’à présent, et ne s’est reposée qu’un moment dans la maison » (verset 7).
Boaz alla voir Ruth et l’invita à glaner dans son champ tous les jours. Il lui promit aussi que ses jeunes moissonneurs ne l’importuneraient pas. Si elle avait soif, elle n’avait qu’à leur demander à boire. Ruth fut impressionnée par la bienveillance qu’il lui témoignait. N’était-elle pas, après tout, une inconnue et une étrangère ?
Boaz précisa : « On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta naissance, pour aller vers un peuple que tu ne connaissais point auparavant. » Puis Boaz dit quelque chose de très poétique : « Que l’Eternel te rende ce que tu as fait, et que ta récompense soit entière de la part de l’Eternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue te réfugier ! » (versets 11-12).
Sous les ailes de l’Éternel
À l’époque, les hommes portaient de longues tuniques, et quand ils écartaient les bras, c’était un peu comme s’ils avaient des ailes. Quand un père entourait de ses bras sa femme et ses enfants, c’était comme un oiseau protégeant ses petits sous ses ailes. Ce que disait Boaz, c’est que Dieu allait s’occuper de Ruth comme un oiseau protecteur et comme un père ! Boaz s’assura que Ruth avait de quoi manger à l’heure des repas (elle en mettait un peu de côté, pour Naomi). Il dit aussi à ses moissonneurs : « Vous ôterez pour elle des gerbes quelques épis » pour qu’elle ait plus à glaner.
Ruth travaillait dur, jusqu’au soir. Ce jour-là, elle avait récolté « un épha d’orge » (verset 17). C’est beaucoup ! Imaginez que vous avez rempli de grain 10 bouteilles de deux litres. C’est probablement cette quantité d’orge que Ruth rapporta à Naomi.
Naomi constata que quelqu’un avait témoigné à Ruth une grande bienveillance. Quand Ruth lui parla de Boaz, Naomi en eut chaud au cœur ; elle se rendit compte que Dieu prenait toujours soin d’elles. Elle lui dit : « Cet homme est notre parent ».
Un parent
Naomi n’était pas seulement contente d’avoir tout cette orge. Elle connaissait la loi divine. Quand un homme mourait sans laisser de fils, son frère (ou un proche parent) devait épouser la veuve (Deutéronome 25:5-10) et le fils qui lui naîtrait serait l’héritier du défunt. La terre continuait ainsi d’être la propriété de la famille et la veuve avait ce dont elle avait besoin.
Le frère ou le parent du défunt n’avait pas toujours envie d’épouser la veuve de son parent. Les anciens lui expliquaient alors pourquoi c’était une bonne loi, mais personne ne pouvait l’obliger à faire son devoir. S’il refusait, on lui prenait son soulier et on l’appelait ensuite « l’homme qui a perdu son soulier », ce qui lui faisait honte.
Boaz était un homme bon. Naomi espérait qu’il épouserait Ruth, selon la loi. Ce faisant, il pourrait racheter la terre que le mari de Naomi avait vendue, et ni Naomi ni Ruth n’auraient à s’inquiéter. Naomi donna donc à Ruth des instructions précises. Boaz devait se trouver à l’aire où l’on battait le blé pour le séparer des gerbes. Il allait y passer la nuit, probablement pour s’assurer que personne ne vienne voler le grain. Ruth devait porter ses plus beaux habits et se cacher jusqu’à ce que Boaz s’endorme. Elle devait ensuite soulever le pan de la tunique de Boaz, découvrant ses pieds, puis elle devait se coucher à ses pieds sans le toucher. C’est précisément ce qu’elle fit.
Soudain, Boaz se réveilla. Peut-être ses pieds étaient-ils froids et cherchait-il à les replacer « sous les ailes » de sa tunique. Il aperçut alors quelqu’un couché à ses pieds comme une servante l’aurait fait, bien qu’il n’y ait eu aucune servante couchée à ses pieds quand il s’était endormi. « Il dit : Qui es-tu ? Elle répondit : Je suis Ruth, ta servante ; étends ton aile sur ta servante, car tu as droit de rachat » (verset 9). Ruth demandait à Boaz de l’épouser. Boaz fut touché. Il était plus âgé qu’elle. Il se disait probablement que Ruth aurait sans doute préféré épouser un homme de son âge. Elle faisait preuve d’une grande bienveillance à l’égard de Naomi et de Boaz.
Mais il y avait un problème. Il expliqua à Ruth qu’il y avait un autre parent, plus proche de Naomi. Il promit donc à Ruth de contacter ce proche, le matin suivant. Si cet autre proche ne souhaitait pas épouser Ruth, Boaz lui promit qu’il l’épouserait. Les gens du lieu connaissaient tous son bon caractère en tant que jeune femme. Ruth demeura à ses pieds jusqu’au matin, avant le lever du soleil, puis elle retourna vers Naomi. Mais Boaz n’allait pas la laisser aller sans lui confier un cadeau pour Naomi ; il lui donna six mesures d’orge.
Ruth fut très enthousiaste quand elle raconta à Naomi ce qui s’était passé. Mais Naomi la calma, disant : « Sois tranquille, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment finira la chose, car cet homme ne se donnera point de repos qu’il n’ait terminé cette affaire aujourd’hui » (verset 18). Boaz rencontra l’autre proche parent, qui s’intéressait au terrain, mais qui n’avait pas envie d’épouser Ruth. Affaire non conclue ! Le parent proche enleva son soulier.
Un mariage réussi
Boaz avait maintenant le droit d’épouser Ruth. Et c’est ce qu’il fit. Dieu les bénit et leur donna un fils qu’ils appelèrent Obed. Naomi aima son petit-fils et prit bien soin de lui. Les femmes du lieu dirent : « Béni soit l’Eternel, qui ne t’a point laissé manquer aujourd’hui d’un homme ayant droit de rachat, et dont le nom sera célébré en Israël ! Cet enfant restaurera ton âme, et sera le soutien de ta vieillesse ; car ta belle-fille, qui t’aime, l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils » (versets 14-15).
Dieu travaillait avec cette famille d’une manière très spéciale. Obed devint le grand-père du roi David. Bien des générations plus tard, Jésus-Christ allait naître de cette lignée !
Questions
Voici quelques questions à examiner ou à discuter en famille :
- Pourquoi Dieu donna-t-il des lois sur le glanage ainsi que sur le mariage avec la veuve d’un proche parent ?
- Selon vous, pourquoi Ruth aimait-elle Naomi aussi fort ?
- En quoi Ruth est-elle un bon exemple ? Quels traits de caractère pouvons-nous apprendre d’elle ?
- En quoi Boaz est-il un bon exemple ? Quels traits de caractère pouvons-nous apprendre de lui ?
Nous vous conseillons de lire le livre de Ruth.