Le roi Achaz érige un autel comme ceux des païens

Un roi qui pouvait apprendre à se fier à Dieu décida d’adorer plutôt les dieux de ses ennemis vaincus. Ce n’est guère plus logique que ce que font bien des gens, de nos jours.

À chaque fois que je lis une certaine histoire dans la Bible, je me demande pourquoi le roi qu’elle décrit se comporta comme il le fit. Sa réaction pourrait sembler loufoque si ce n’était pas si triste. Je veux parler du roi Achaz de Juda, dont il est question dans 2 Rois 16, dans 2 Chroniques 28 et dans Ésaïe 7. On ne lui avait pas appris à adorer le vrai Dieu. Son père, son grand-père et son arrière-grand-père avaient négligé ou refusé ouvertement de servir Dieu et de lui obéir. Achaz avait fait comme eux.

« Il fit des images en métal fondu pour les Baals, il brûla des parfums dans la vallée des fils de Hinnom, et il fit passer ses fils par le feu, suivant les abominations des nations que l’Eternel avait chassées devant les enfants d’Israël. Il offrait des sacrifices et des parfums sur les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre vert » (2 Chroniques 28:1-4).

Il sacrifiait des enfants. Ce que Dieu hait (Deutéronome 12:31). Cette pratique horrible était l’une des raisons pour lesquelles l’Éternel avait chassé les Cananéens du pays et l’avait donné à Israël qui s’était ensuite scindé en deux nations, les royaumes d’Israël et de Juda.

Une période inquiétante

La nation de Juda avait été dirigée par des rois méchants pendant bien des années. De ce fait, cette nation n’était pas forte, même avant Achaz, mais sous son règne « l’Eternel humilia Juda, à cause d’Achaz, roi d’Israël, qui avait jeté le désordre dans Juda et commis des péchés contre l’Eternel » (2 Chroniques 28:19). Quand la Syrie et la nation d’Israël menacèrent Juda et sa capitale Jérusalem, le roi Achab fut très inquiet. « Le cœur d’Achaz et le cœur de son peuple furent agités, comme les arbres de la forêt sont agités par le vent » (Ésaïe 7:2).

Le roi Achaz était un méchant roi, mais Dieu était malgré tout disposé à lui donner une chance de se repentir, de lui faire confiance et de le servir ; il envoya donc vers lui son prophète Ésaïe, qui lui dit : « Sois tranquille, ne crains rien, et que ton cœur ne s’alarme pas, devant ces deux bouts de tisons fumants » (verset 4). Dieu, par la bouche d’Ésaïe, dit à Achaz qu’il n’avait pas à craindre ces deux rois qui étaient comme deux tisons fumants ôtés d’un feu, qui pensaient peut-être être forts, mais qui, selon Dieu, allaient être vaincus. Ils complotaient contre Juda, Jérusalem et le roi Achaz en particulier, mais l’Éternel déclara : « Cela n’arrivera pas, cela n’aura pas lieu » (verset 7). En fait, Israël ne serait même plus une nation 65 ans plus tard (verset 8).

« Demande un signe »

« Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas » dit Ésaïe au roi Achaz et à tout le peuple de Juda (verset 9). Ésaïe aurait également pu dire : « Si vous croyez ce que Dieu dit, vous subsisterez ! » Et Dieu fit à Achaz une offre incroyable : « Demande en ta faveur un signe à l’Eternel, ton Dieu ; demande-le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux élevés » (versets 10-11). Stupéfiant ! Beaucoup d’autres, dans la Bible, avaient demandé à Dieu un signe. Nous aimerions souvent, nous aussi, avoir de Dieu un signe ; qu’il nous montre ce que nous devrions faire ou nous aide à comprendre l’avenir.

Ici, Dieu offre un signe à ce roi. Or, au lieu de sauter sur l’occasion, de mettre Dieu à l’épreuve et de se confier en lui, ce roi méchant répond de manière pompeuse (comme s’il était un bon roi), disant : « Je ne demanderai rien, je ne tenterai pas l’Eternel » (verset 12). Ésaïe lui fournit malgré tout un signe. Et quel signe ! En effet, il est pour tous les peuples. Il fournit une prophétie qui inclut la naissance du Messie, du Sauveur de l’humanité, de Christ !

Achaz cherche deux autres protecteurs

Achaz refuse de croire Dieu. Aussi l’Éternel livre-t-il la nation à la Syrie et au royaume d’Israël. Beaucoup de gens meurent – 120 000 hommes en un jour – « parce qu’ils avaient abandonné l’Eternel, le Dieu de leurs pères » (2 Chroniques 28:6). Les Syriens font beaucoup de prisonniers, et Israël également, mais Dieu n’est guère content de cette situation et il envoie un prophète vers les Israélites pour leur dire qu’ils doivent laisser les captifs rentrer chez eux (versets 9-11).

Achaz prend des ustensiles en or et en argent dans le temple de l’Éternel, et il les donne à l’empereur Teglath-Phalasar III d’Assyrie – lui demandant d’aider Juda. Or il se trouve que la demande d’Achaz est faite à une époque où l’empereur assyrien, incidemment, projette d’agrandir son territoire vers l’ouest. L’empereur prend l’or et l’argent que lui a envoyé Achaz et lui dit que lui et la nation de Juda vont désormais devoir lui verser régulièrement un tribut et envoyer de la nourriture à l’Assyrie. Teglath-Phalasar conquiert la Syrie et sa capitale Damas, puis il remplace le roi du royaume d’Israël par un autre monarque.

Le prophète Ésaïe avait raison. Les forces syriennes et israéliennes sont décimées en un rien de temps. Achaz n’a certes plus besoin de s’inquiéter d’eux, mais il doit maintenant s’assurer qu’il continue de satisfaire les Assyriens cruels et leur chef Teglath-Phalasar. Ce dernier demande presque aussitôt à rencontrer Achaz à Damas – la ville syrienne qu’il vient de conquérir – et à lui parler. Et c’est à cette occasion que le roi Achaz se met à se comporter de manière insensée et totalement illogique.

Achaz se met à adorer les dieux d’un peuple vaincu

À Damas, Achaz offre des sacrifices aux faux dieux de la région. C’est ce que dit la Bible : « Puisque les dieux des rois de Syrie leur viennent en aide, je leur sacrifierai pour qu’ils me secourent », se dit Achaz (2 Chroniques 28:23). Ce genre d’ineptie n’est-il cependant qu’une relique d’un passé lointain ? Aucunement ! De nos jours encore, les gens font ce que Dieu leur dit de ne pas faire. Damas était tombée et était maintenant aux mains de Teglath-Phalasar et des Assyriens ! Les dieux syriens avaient-ils pu les délivrer des Assyriens ? Non ! La réaction d’Achaz n’avait aucun sens.

Et pourtant, c’était ainsi qu’il raisonnait. De plus, il était fort impressionné par l’autel érigé à ces faux dieux. Que lui trouvait-il ? Nous l’ignorons. Était-ce sa couleur ? Sa forme ? Son caractère unique ? Quoi qu’il en soit, il trouva cet autel si impressionnant qu’il « envoya au sacrificateur Urie [le sacrificateur en fonction au temple de l’Éternel, à Jérusalem] le modèle et la forme exacte de cet autel » et lui dit de construire « un autel entièrement d’après le modèle envoyé de Damas » (2 Rois 16:10-11).

Le sacrificateur Urie n’était guère fidèle au vrai Dieu et il fit ce qu’Achaz lui avait dit de faire. Il fit ériger un autel comme l’autel païen de Damas, qui était terminé quand le roi fut de retour. Achaz s’en réjouit et y offrit immédiatement des sacrifices. Il le trouva si beau qu’il décida de l’utiliser à la place de l’autel dédié au vrai Dieu. Puis il se mit à modifier bien des choses dans le temple de l’Éternel (versets 17-18). Et un beau jour, il finit par se lasser et « il ferma les portes de la maison de l’Eternel, il se fit des autels à tous les coins de Jérusalem » (2 Chroniques 28:24).

Déconcertant !

On se demande pourquoi Achaz rejeta la proposition de Dieu qui – comme il aurait pu le découvrir – est réel et digne de confiance, et pourquoi il se mit plutôt à adorer de faux dieux, des dieux impotents qui n’avaient pu rien faire pour ceux qui les adoraient. Dieu ne s’en étonna pas. Bien avant l’époque d’Achaz, il avait noté cette tendance illogique qu’ont les gens à adopter les pratiques cultuelles d’autres peuples, et il les avait avertis. Qu’avait-il dit ?

« Lorsque l’Eternel, ton Dieu, aura exterminé les nations que tu vas chasser devant toi, lorsque tu les auras chassées et que tu te seras établi dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu’elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : Comment ces nations servaient-elles leurs dieux ? Moi aussi, je veux faire de même. Tu n’agiras pas ainsi à l’égard de l’Eternel, ton Dieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l’Eternel, et même elles brûlaient au feu leurs fils et leurs filles en l’honneur de leurs dieux. Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne ; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien » (Deutéronome 12:29-32).

Ne faisait-on cela qu’il y a plusieurs milliers d’années ? Aucunement. On fait aujourd’hui encore ce que Dieu nous avertit de ne pas faire. Diverses Églises se sont même mises à faire des choses que faisaient les païens afin que des païens puissent se prétendre chrétiens. Quand on étudie les origines de Noël, des Pâques et d’Halloween, on voit des gens adopter des coutumes païennes. Nous vous proposons à cet effet les articles suivants :

Quand on y réfléchit bien, le sapin de Noël, les lapins et les œufs de Pâques et les costumes d’Halloween n’ont guère plus de sens que la construction, par Achaz, d’un autel analogue à celui des Syriens. Aussi choquant que cela puisse paraître, la Bible ne nous dit pas de célébrer ces fêtes populaires ; en fait, elle nous met en garde contre ces coutumes païennes. Dieu ne souhaite pas que nous essayions de modifier ou d’améliorer la manière dont il nous a dit de l’adorer. Il ne veut pas que nous empruntions des coutumes païennes pour l’honorer. Il veut que nous lui obéissions et lui demeurions fidèles. Si nous le croyons et lui obéissons, il nous bénira et nous protégera.

Nous vous proposons à cet effet notre article La raison d’être des récits bibliques.

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