L’Ecclésiaste est fascinant pour quiconque s’interroge sur l’essentiel : Le but de la vie ; la clé du bonheur ; et comment avoir une vie qui en vaille la peine.
Les érudits, les sages et les lecteurs de la Bible en quête de réponses sur les questions clés de la vie se tournent depuis des siècles vers le livre de l’Ecclésiaste. Cet ouvrage est l’un des livres de la sagesse, et il est aussi actuel à présent qu’il l’était il y a près de 3000 ans, lors de sa rédaction.
Herman Melville l’a décrit comme « le plus véridique de tous les livres » et un autre romancier américain – Thomas Wolfe – l’a décrit comme « la plus belle fleur de la poésie, de l’éloquence et de la vérité […] la meilleure œuvre littéraire que je connaisse » (A Complete Literary Guide to the Bible, 1993, p. 268).
Le sens du livre
Le mot Ecclésiaste signifie, en somme, « le prêcheur » et est la traduction de l’hébreu koheleth. D’après le New Bible Dictionary, la terminaison de ce mot hébreu « dénote probablement une position particulière, et dans le cas présent, le poste d’appelant ou d’intervenant d’assemblées. Par conséquent, les termes « maître » ou « prêcheur » sont des traductions raisonnables. » (1982, p. 295).
L’auteur
Le premier verset du livre révèle que l’auteur est « l’Ecclésiaste » ou le « Sage » (version BFC) ou le « Prédicateur » (version Darby) ou le « Maître » (version du Semeur) et qu’il est le « fils de David » et « roi de Jérusalem ». D’après ce que l’on peut lire dans le livre, Gleason Archer conclut : « Aucun autre descendant de David que Salomon ne correspond à ces descriptions. Le point de vue traditionnel accepté par les érudits juifs et chrétiens est que Salomon, fils de David, a rédigé ce livre dans sa totalité.
« Jusqu’à l’apparition des critiques du 19e siècle, tant dans les synagogues que dans l’Église, on partait généralement du principe que ce livre était une œuvre authentique de Salomon » (A Survey of Old Testament Introduction, 1974, p. 478).
Aux pages 479 à 487, le Dr Archer examine les supposées preuves linguistiques présentées par les critiques pour une date ultérieure de rédaction. Archer conclut : « Il est juste d’affirmer que les prétendus anachronismes sont tous sujets à une interprétation qui est réconciliable avec celle que Salomon en est l’auteur. Nous avons déjà vu que les données linguistiques ne permettent pas de dater [le livre] précisément – antérieurement ou postérieurement – et que l’explication la plus plausible est qu’Ecclésiaste est écrit dans un style particulier, conventionnel dans son genre » (p. 486-487).
La sagesse de Salomon
Salomon devint roi d’Israël à la mort de son père David. Dieu lui apparut et lui posa une question : « Demande ce que tu veux que je te donne » (1 Rois 3:5). Salomon aurait pu lui demander la richesse, la puissance ou la victoire sur ses ennemis ; or, il lui demanda la sagesse afin de pouvoir bien diriger son peuple (verset 9). Dieu le bénit en lui accordant une sagesse inégalée (versets 10-11). À présent, nous pouvons profiter de cette dernière en lisant plusieurs de ses livres : l’Ecclésiaste, les Proverbes et le Cantique des cantiques. Quand nous lisons l’Ecclésiaste, il est question des expériences d’un homme ayant reçu de Dieu une grande sagesse qui s’applique à tous, à toute époque, et qui élucide les questions clés de la vie.
Ce dont il est question
On a résumé l’Ecclésiaste de diverses manières. « Le thème du livre est une quête du sens de la vie humaine. Le prêcheur examine la vie sous tous ses aspects afin de découvrir ce qui nous procure la satisfaction. Selon lui, Dieu seul possède la réponse » (New Bible Dictionary). « L’objet [du livre] de l’Ecclésiaste était de convaincre les hommes de la futilité de toute optique de la vie qui ne se hausse pas plus haut que l’optique humaine. Il prononce le verdict : “tout est vanité” à propos de toute philosophie de la vie qui prône que la création ou la satisfaction humaine est une fin en soi » (Gleason L. Archer Jr., A Survey of Old Testament Introduction, 1974, p. 475).
« L’existence telle que l’homme la vit – sans Dieu – est futile, n’a aucun sens, ne mène à rien et est vaine. C’est un sombre tableau [… mais] il n’a jamais été dans les intentions divines que l’homme ignore son créateur […] Dieu a prévu que l’homme trouve une satisfaction non en lui-même mais en [Dieu] » (Eerdman’s Handbook to the Bible, 1973, p. 362).
« Le thème du livre, loin d’être problématique, est un résumé virtuel de l’optique biblique : L’existence vécue selon des standards purement terrestres et humains est futile, mais une existence centrée sur Dieu en est l’antidote » (A Complete Literary Guide to the Bible, 1993, p. 269).
Schéma d’ensemble
L’Ecclésiaste se compose de 12 chapitres, et bon nombre de ses versets sont bien connus des lecteurs de la Bible.
Le chapitre 1 établit le fondement sur lequel va s’appuyer le restant du livre. Il y est question de la futilité de la vie humaine qui apparaît, puis se déroule par cycles successifs. Nous naissons ; nous vivons ; nous travaillons ; nous vieillissons et nous mourons. La terre et ses cycles continuent d’une génération à l’autre, d’un siècle à l’autre, et rien ne semble changer. Le verset 9 nous dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. De quoi est-il question ? La vie n’est-elle rien de plus que ce cycle interminable ? Le verset 13 nous dit que Salomon voulait à tout prix se servir de la sagesse que Dieu lui avait donnée pour découvrir la réponse à ces questions que l’on ne cesse de se poser.
Le chapitre 2 évoque pour nous plusieurs des choses dont Salomon souhaitait profiter dans la vie : l’allégresse, le plaisir, le vin, des projets immobiliers, l’or et l’argent, les spectacles et toutes sortes de dérivatifs. Or, il trouvait tout futile et se sentait insatisfait.
Le chapitre 3 est probablement le plus connu de tous les chapitres ; il y est question, poétiquement, de ces éternels recommencements de l’existence. Bien des chansons modernes ont été composées à partir de ces versets.
« Il y a un moment pour tout, un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour mettre au monde et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer et un temps pour guérir ; un temps pour démolir et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter et un temps pour danser ; un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour étreindre et un temps pour s’éloigner de l’étreinte ; un temps pour chercher et un temps pour perdre ; un temps pour garder et un temps pour jeter ; un temps pour déchirer et un temps pour coudre ; un temps pour se taire et un temps pour parler ; un temps pour aimer et un temps pour détester ; un temps de guerre et un temps de paix » (3:1-8).
Les chapitres 4 à 6 traitent de la futilité et des frustrations de beaucoup d’activités dans la vie, comme…
-
Des travaux qui ne semblent mener à rien (4:4-8).
-
Le caractère éphémère de la popularité (4:13-16).
-
Les vains efforts pour s’enrichir et accumuler des biens (5:10-17).
-
La frustrante réalité que nous n’emporterons pas avec nous outre-tombe tout ce que nous accumulons dans cette vie (6:6).
Le chapitre 7 traite des injustices. Salomon voit beaucoup de méchants qui semblent prospérer, et beaucoup de braves gens qui semblent souffrir (7:15).
Les chapitres 8 et 9 réitèrent le fait que nous mourons tous un jour et que cela donne à réfléchir : « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien ; pour eux il n’y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Leur amour, leur haine et leur passion jalouse ont déjà disparu ; ils n’auront plus jamais de part à tout ce qui se fait sous le soleil » (9:5-6).
La question que doit se poser le lecteur est celle de savoir s’il va croire ce qu’a écrit Salomon et chercher à découvrir le sens de sa vie en se tournant vers Dieu et en pratiquant ses voies. C’est seulement quand nous faisons cela que nous découvrons pourquoi nous sommes nés ainsi que la paix, le bonheur et l’épanouissement que nous recherchons tous. Le verset 10 est un passage souvent cité pour nous encourager à travailler de manière assidue : « Tout ce que ta main trouve à faire, avec ta force, fais-le » et le contexte, là encore, est celui du caractère éphémère de notre existence : « car il n’y a ni activité, ni raison, ni connaissance, ni sagesse dans le séjour des morts, où tu vas. » Et Salomon de conclure « : « Tous sont à la merci des temps et des circonstances » (verset 11).
Les chapitres 10 et 11 traitent de divers sujets, comme celui de la rapidité avec laquelle une réputation peut être ruinée (10:1) ; celui de la nécessité d’être prudent (10:8-10) ; celui des effets des gouvernements moraux et immoraux sur une nation (10:16-17) et celui de la précarité de la vie (11:1-8).
Le chapitre 12 est intéressant en ce qu’il utilise des métaphores imagées pour décrire le vieillissement. Salomon appelle la vieillesse « les jours mauvais » au verset 1, puis il décrit l’homme à la fin de sa vie.
Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse
Le 12e chapitre débute par : « Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent ». On s’est demandé s’il ne décrivait pas ici son propre corps affaibli à la suite du genre d’existence qu’il avait vécue – ayant eu 700 femmes et 300 concubines (1 Rois 11:3), ayant « livré sa chair au vin » et s’étant « attaché à la folie » (Ecclésiaste 2:3, 12).
La triste leçon de la vie de Salomon, c’est qu’il recherchait tous les plaisirs de la vie et il les laissa l’éloigner de Dieu. « A l’époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux ; et son cœur ne fut point tout entier à l’Eternel, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David, son père » (1 Rois 11:4).
Notez quelques-unes des métaphores utilisées dans Ecclésiaste 12:3-5 et ce qu’elles semblent représenter.
-
Les gardiens de la maison tremblent – les mains se mettent à trembler.
-
Les hommes forts se courbent – les jambes ne sont plus aussi sûres.
-
Celles qui moulent s’arrêtent – on perd des dents.
-
Ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis – la vue baisse.
-
On se lève au chant de l’oiseau – on souffre d’insomnie et le moindre bruit dérange.
-
On redoute ce qui est élevé – même une petite bordure peut devenir un obstacle.
-
L’amandier fleurit – les cheveux blanchissent.
-
La câpre n’a plus d’effet – le désir s’émousse ; la passion est moindre ; peut-être cela décrit-il le fait que l’on ne prend plus plaisir à grand-chose (12:1).
Salomon conclut aux versets 7 et 8 par ces mots : « Avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité. » Le lecteur note le sentiment de futilité exprimé par Salomon qui semble se demander s’il n’y a rien d’autre dans la vie ; s’il n’y a plus rien après cette existence passagère, éphémère. On nait, on vit 60, 70 ou 80 ans, puis on meurt.
Ecoutons la fin du discours. Quel est le message principal du livre ?
Heureusement, le livre de l’Ecclésiaste ne se termine pas au chapitre 12 et au verset 8. Les derniers versets élucident toutes ces questions. Prenons en note.
« L’Ecclésiaste s’est efforcé de trouver des paroles agréables ; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de vérité » (12:10). Bien que Salomon ait écrit beaucoup de proverbes et de livres, il a bien mesuré ses propos dans ses dernières remarques. La leçon principale du livre s’annonce au verset 13 : « Ecoutons la fin du discours ». Ce qui suit est la conclusion que Salomon tire de sa vie, à profiter de tout comme personne ne l’a jamais fait. Il a tout essayé. Il a fait plus que n’importe qui avant lui. Et il s’apprête à nous dire ce qui compte le plus dans la vie.
Crains Dieu et observe ses commandements
Il s’explique : « Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme » (verset 13). Craindre Dieu, c’est éprouver pour lui un profond respect et l’honorer. Et c’est ce qu’il y a de plus important et de plus enrichissant dans la vie. Nous démontrons que nous craignons Dieu quand nous gardons ses commandements. Le psalmiste (David) a écrit qu’il aimait la loi divine et la méditait continuellement (Psaume 119:97). L’apôtre Jean a écrit que le moyen pour nous d’aimer Dieu est de garder ses commandements (1 Jean 5:3). L’apôtre Paul a tiré la même conclusion que Salomon quand il a écrit que « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1 Corinthiens 15:19). Selon lui, s’il n’y avait rien d’autre après cette vie, tout en elle serait pour le moins futile. Néanmoins, comme Salomon, il savait qu’une autre vie nous attend.
« Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ » (1 Corinthiens 15:20-22).
Découvrez pourquoi vous êtes né
La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une autre vie après cette existence physique, et tous revivront. Tous ceux qui n’ont pas été appelés auront un jour la chance de suivre la voie divine et de recevoir le don de la vie éternelle. Nous vous proposons à cet effet notre article intitulé Le but de la vie.