Le Lévitique est le troisième livre de la Bible. Quel est son objet ? Est-ce uniquement un recueil de lois anciennes ? Ce livre nous concerne-t-il ?
Le Lévitique est le troisième des cinq livres formant le livre de la Loi – ou Pentateuque. En hébreu, il s’agit du Wayyiqva – mot qui signifie « Et il appela » – une expression tirée du premier verset du chapitre 1. Il fait, à juste titre, allusion à Dieu, qui a l’autorité de proclamer les règles à respecter pour bien l’adorer.
En français, le mot Lévitique provient du grec Leuitikon qui signifie « ce qui s’applique aux lévites » (Gleason Archer, A Survey of Old Testament Introduction, 1974). Néanmoins, ce livre ne traite pas des lévites en tant que tels, mais surtout des prêtres (ou sacrificateurs) issus de la famille d’Aaron – une division des lévites.
D’après The New Bible Commentary, « ledit livre s’adresse surtout aux sacrificateurs. Aaron et ses fils y sont souvent mentionnés. Les lévites ne sont mentionnés que dans un bref passage (25:32f.). Néanmoins, bien que ce livre soit un manuel pour les sacrificateurs, il importe de noter que bon nombre des lois qui y figurent débutent par l’expression « Parle aux enfants d’Israël ». Il est clair que l’application de ces lois – qui nécessitaient les soins et la médiation des sacrificateurs – s’appliquait directement au peuple et représentait un segment important de cette loi que les sacrificateurs se devaient d’enseigner (Deutéronome 31:9 ; 33:10 ; Néhémie 8) » (Pr F. Davidson, A.M. Stibbs et E.F. Kevan, p. 134).
L’auteur du livre
Le Lévitique a pour auteur Moïse.
Tout le Pentateuque – les cinq premiers livres de la Bible – est historiquement reconnu pour avoir été rédigé par Moïse. Le contenu de cet ouvrage indique clairement que c’est bien le cas. Dès le départ, on peut lire : « L’Eternel appela Moïse ; de la tente d’assignation, il lui parla et dit … » (Lévitique 1:1). Néhémie, l’évangéliste Luc, l’apôtre Paul et Christ lui-même ont déclaré que Moïse en était bien l’auteur (Néhémie 8:14 ; Luc 2:22 ; Romains 10:5 ; Matthieu 8:4). L’expression « L’Eternel appela Moïse » (ou une expression similaire) apparaît 35 fois dans le Lévitique. Dieu communiqua la loi à Israël et aux sacrificateurs, par l’intermédiaire de Moïse ; il est donc logique que ce soit Moïse qui ait rassemblé ces directives en un livre. (Pour de plus amples détails sur l’auteur des cinq premiers livres de la Bible, lire nos articles sur la Genèse et l’Exode.)
L’époque de sa rédaction
Il semble que Moïse ait écrit ce livre pendant le premier mois de la deuxième année des errances d’Israël. Les devoirs des lévites étant liés au tabernacle, les instructions contenues dans ce livre ont dû être données après que le tabernacle ait été dressé – évènement s’étant produit « le premier jour du premier mois de la seconde année » après la sortie d’Israël d’Égypte (Exode 40:17).
Combien de chapitres a le Lévitique ?
Le Lévitique se divise en 27 chapitres
L’objet du livre
Le dernier verset du dernier chapitre fournit un résumé de tout le livre : « Tels sont les commandements que l’Eternel donna à Moïse pour les enfants d’Israël, sur le mont Sinaï » (Lévitique 27:34). Le Lévitique contient les lois et les ordonnances devant être conservées par le sacerdoce afin que le peuple se souvienne toujours des plans que Dieu avait pour lui.
D’après The New Bible Commentary, « l’objet principal de ce livre est d’établir les lois et les principes sur lesquels Israël doit s’appuyer en tant que le peuple de Dieu. Leur Dieu est saint et ils doivent être un peuple saint. “Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Eternel, votre Dieu” (Lévitique 19:2) est une demande insistante » (p. 134).
Le Lévitique montre que Dieu n’est pas seulement présent dans le tabernacle, mais aussi dans tout le camp. Il se soucie de la manière dont les gens se comportent. Comme nous venons de le lire, l’Éternel dit : « Parle à toute l’assemblée des enfants d’Israël, et tu leur diras : Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Eternel, votre Dieu. »
Ce thème est un thème majeur dans tout le livre. Dieu est saint, et par conséquent, le peuple doit aussi être saint. Pour que Dieu soit au milieu d’eux, il fallait qu’ils obéissent à ses lois et qu’ils fassent l’expiation de leurs péchés quand ils désobéissaient (ce qui était lié aux sacrifices).
Quand les Israélites allaient quitter le désert et pénétrer dans la terre promise, ils allaient être exposés aux coutumes païennes des cananéens. Pour résister à leurs pratiques, ils allaient devoir apprendre à adorer Dieu de la bonne manière. Le tabernacle était le lieu de ce culte, et divers détails sont fournis dans le Lévitique, sur la manière de pratiquer ce culte.
L’apôtre Pierre reconnaissait l’importance de la pureté individuelle lorsqu’il dit aux chrétiens : « Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1:14-16).
Les sacrifices
Un autre thème majeur du livre est celui des sacrifices que Dieu voulait que le peuple offre, et ces sacrifices devaient être effectués par les sacrificateurs. Ces holocaustes devaient enseigner et symboliser l’expiation et la sainteté au peuple. Cinq types de sacrifices étaient offerts :
- L’holocauste (chapitre 1)
- L’offrande de farine (chapitre 2)
- Le sacrifice d’action de grâce (chapitre 3)
- Le sacrifice d’expiation (chapitre 4)
- Le sacrifice de culpabilité (chapitres 5 ; 6:1-7).
Quand les Israélites quittèrent l’Égypte, Dieu n’institua pas immédiatement des sacrifices. Les holocaustes et les sacrifices furent introduits plus tard, du fait de la désobéissance du peuple (Jérémie 7:22).
Les sacrifices, dans le Nouveau Testament
L’Epître aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, nous aide à comprendre le rôle de nombreuses lois dans le Lévitique. Elle précise que ces holocaustes et ces sacrifices furent ajoutés pour un temps et pointaient vers la réalité de ce qui allait venir sous la Nouvelle Alliance (Hébreux 10:1-3). Les rituels des sacrifices ne permettaient pas à qui que ce soit d’atteindre la perfection spirituelle (Hébreux 7:11).
Il importe de bien comprendre que c’est Dieu qui instaura les holocaustes et les sacrifices, et qu’il n’introduit aucune pratique, aucune procédure et aucune loi qui ne soit pas utile ou profitable. Les sacrifices étaient temporaires, et ils préfiguraient l’ultime sacrifice de Christ, notre Sauveur, pour toute l’humanité.
Aucun sacrifice d’animal n’est nécessaire à notre époque. C’est clairement indiqué : « Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande […] Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché […] C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » (Hébreux 10:4-12).
Les vrais chrétiens doivent s’offrir en sacrifice en vivant d’une manière qui reflète la sainteté. Il est écrit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12:1).
Schéma d’ensemble du livre
Chapitres 1 à 7
Les cinq principaux types de sacrifices sont expliqués. Les sacrificateurs ne doivent jamais laisser le feu, sur l’autel, s’éteindre (Lévitique 6:13). La plupart de ces chapitres sont consacrés aux sacrifices, mais il arrive que des informations supplémentaires soient ajoutées, comme, par exemple, le principe de restitution d’une chose volée, à son propriétaire, plus 20% (6:1-5).
Chapitres 8 et 9
La consécration des sacrificateurs est détaillée. Le feu, sortit de l’Eternel, consume l’holocauste placé sur l’autel (9:24).
Chapitre 10
Un incident terrible met l’accent sur la responsabilité des sacrificateurs à l’autel des sacrifices. Deux des fils d’Aaron – Nadab et Abihu – sont tués instantanément quand ils apportent devant l’Eternel du feu étranger, ce qu’il ne leur a point ordonné (10:1-7). La consommation d’alcool dans la tente d’assignation est également proscrite (verset 9). Les sacrificateurs doivent être des modèles de sainteté pour le peuple.
Chapitre 11
Les lois alimentaires sont fournies, établissant clairement la distinction entre les viandes pures et impures (elles seront répétées dans Deutéronome 14).
Ces lois étaient en vigueur longtemps avant la conclusion de l’ancienne alliance au mont Sinaï (Genèse 7:2-9). Le Nouveau Testament n’abolit pas non plus les ordres divins relatifs aux viandes pures et impures. Quand Christ reviendra, ces lois seront toujours en vigueur (Ésaïe 66:15-18). En fait, Dieu appelle ceux qui cessent d’observer ces lois « un peuple rebelle […] qui ne cesse de m’irriter en face » (Ésaïe 65:2-4).
Pour en savoir plus sur les lois alimentaires établies par Dieu, lire notre article : Viandes pures et impures : Dieu se soucie-t-il des viandes que nous mangeons ?
Chapitres 12 à 15
Ces chapitres résument divers principes hygiéniques et sanitaires, indiquent comment traiter les maladies contagieuses et autres mesures sanitaires. Le traitement de la lèpre établit le fondement de la mise en quarantaine, mesure toujours appliquée de nos jours. Dieu, qui a créé le corps humain, révéla ces lois à Moïse, pour notre bien. Comment Moïse aurait-il pu, seul, élaborer ces principes médicaux sanitaires ?
Chapitre 16
Le souverain sacrificateur (ou grand prêtre) ne pouvait pénétrer dans le saint des saints qu’une fois par an, lors du jour des expiations (le 10e jour du septième mois du calendrier hébreu). Ce jour fut désigné comme jour de jeûne (Lévitique 23:27-28). Ce chapitre décrit également une cérémonie unique devant avoir lieu lors du jour des expiations, et impliquant deux boucs. L’un de ces boucs préfigurait Christ, et l’autre symbolisait Satan.
Chapitre 17
Pour empêcher les Israélites de sombrer dans l’idolâtrie, ils devaient apporter leurs sacrifices « à l’entrée de la tente d’assignation » (17:1-9). Des instructions précises sont données pour qu’on ne consomme pas le sang des animaux (versets 11-14).
Chapitre 18
Diverses lois relatives aux relations et aux péchés sexuels sont résumées. Au fil des siècles, les péchés sexuels n’ont cessé d’être des problèmes majeurs dans toutes les cultures humaines. Certaines relations et certaines liaisons sexuelles sont interdites, et une liste est dressée dans ce chapitre. Le non-respect de ces lois morales nuit aux individus et souille des pays entiers.
Chapitre 19 à 21
Diverses lois et ordonnances sont résumées ; avec le thème que Dieu veut que son peuple soit saint (19:2). Il fut dit au peuple « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (verset 18 ; voir également Matthieu 19:19). Dieu avertit le peuple de ne pas adopter des pratiques païennes, des nations environnantes, et il condamne sévèrement l’horrible pratique des sacrifices d’enfants (20:1-7).
Chapitre 22
Ce chapitre résume diverses régulations relatives au sacerdoce. La dernière partie traite du type d’animaux choisis pour les sacrifices. Il fallait que ces sacrifices préfigurent le sacrifice ultime de Jésus-Christ.
Chapitre 23
Le chapitre 23 dresse une liste des fêtes de l’Éternel, y compris le sabbat hebdomadaire. Les jours saints n’ont pas été abolis ; ce sont « les fêtes de l’Eternel » et les vrais chrétiens doivent continuer de les célébrer (verset 2). Pour en savoir plus, lire notre brochure gratuite Des jours fériés aux jours saints : le plan divin pour vous.
Chapitre 24
Les lampes du chandelier devaient brûler continuellement (verset 2). La lumière de ces lampes symbolise l’action du Saint-Esprit dans nos vies (Proverbes 6:23 ; Matthieu 5:16). Le châtiment pour tout blasphème est décrit (versets 10 à 23).
Chapitre 25
Le jubilé est introduit. À la 50e année, les dettes étaient annulées, les Israélites qui avaient été vendus comme esclaves étaient libérés, et les terres redevenaient la propriété de leurs propriétaires originaux.
Chapitre 26
Si Israël lui obéissait, Dieu lui promit de lui accorder des bénédictions nationales énormes et un statut spécial (versets 1 à 13). Si, par contre, il lui désobéissait, de terribles malédictions s’abattraient sur son pays (versets 14 à 46) et provoqueraient sa chute. Hélas, les descendants modernes d’Israël ont choisi la désobéissance, et les malédictions de Lévitique 26 ont commencé à affaiblir le tissu de notre société (lire à cet effet notre brochure gratuite intitulée Une clé essentielle dans les prophéties bibliques). Des avertissements similaires sont donnés dans Deutéronome 28.
Chapitre 27
Les principes de la rédemption des individus et des biens sont décrits.
Le Lévitique s’applique-t-il à nous ?
Le thème qui ne cesse de ressurgir dans ce livre est que Dieu s’attend à ce que son peuple soit saint, se distingue des autres peuples et accomplisse un dessein spécial. Cela s’applique à nous, comme au temps de Moïse et d’Aaron. Les chrétiens doivent s’efforcer de vivre pieusement en renonçant à la méchanceté de ce monde, s’efforçant fidèlement de pratiquer les lois et les voies divines.
L’apôtre Paul a dit : « Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai » (2 Corinthiens 6:17).
À nous de décider si nous allons suivre la voie divine de la sainteté. Ce n’est pas la voie facile, et peu la trouvent (Matthieu 7:13-14), mais elle mène à des bénédictions inimaginables (Ésaïe 64:4).