La Genèse

Le livre de la Genèse décrit pour nous le « commencement ». Il nous présente le Créateur de toutes choses et nous donne un aperçu de l’origine et de la raison d’être de sa création – y compris celle des humains

Le mot « Genèse » est le nom que porte le premier livre de la Bible. La Genèse est aussi le premier livre du Pentateuque, composé de la Genèse, de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome. Les Juifs appellent ces cinq livres Torah – mot qui signifie enseignement ou instruction. En français, ces livres représentent « la Loi » (Matthieu 5:17 ; Luc 16:17 ; Actes 7:53).

Le terme Genèse vient de la version grecque de la Bible (la Septante) et signifie commencement ou origine. Le titre original hébreu de cet ouvrage est tiré du premier mot du livre – Bereshith – qui signifie au commencement et qui se trouve au premier verset du premier chapitre. Ce livre traite des origines ou des débuts – l’histoire – de l’humanité.

Le premier livre de la Bible décrit la terre, au commencement, décrit les premiers humains ; le premier mariage ; la première semaine de sept jours ; le premier sabbat ; le premier péché de l’humanité et ses conséquences ; le début des gouvernements humains, des nations et des diverses langues ; l’origine de la nation d’Israël, etc.

L’auteur de la Genèse

Le livre de la Genèse a pour auteur Moïse. Historiquement, les cinq premiers livres de la Bible ont été reconnus pour avoir été écrits par lui, bien qu’il soit possible que certaines portions aient été ajoutées par la suite (peut-être par son adjoint, Josué).

Dieu confia à Moïse la tâche suivante : « L’Eternel dit à Moïse : Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux » (Exode 17:14). Il y a beaucoup d’autres passages, dans l’Ancien Testament, indiquant que la Loi fut écrite par Moïse (comme Deutéronome 31:24 ; Josué 8:31 ; 23:6 ; 2 Rois 14:6 ; Néhémie 8:1).

Moïse ayant grandi dans la maison de Pharaon, comme prince égyptien, fut indubitablement alphabète et instruit. Le Nouveau Testament confirme qu’il était en fait fort instruit et fort capable : « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres » (Actes 7:22).

Quand nous lisons que « l’Eternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami » (Exode 33:11), nous avons également une preuve convaincante que Moïse est l’auteur de la Genèse. Ce livre contenant des informations que Dieu seul pouvait fournir (comme les détails de la semaine de la Création, dans Genèse 1 ; la création – par Dieu – d’Adam ; les interactions de l’Éternel avec le premier couple, dans Genèse 2 ; la perspective divine sur la construction de la tour de Babel, dans Genèse 11, etc.), il s’avère que l’auteur de la Genèse a dû être informé de ces détails par une révélation directe de Dieu.

Puisque Dieu communiquait directement avec Moïse, cela indique fortement que le patriarche fut l’homme que Dieu inspira à rédiger la Genèse. La preuve la plus convaincante que Moïse est l’auteur de la Genèse se trouve dans les paroles de Christ lui-même. En effet, Jésus déclara clairement « qu’il a écrit à mon sujet » (Jean 5:46). 

Le livre de la Genèse contient au moins deux prophéties sur la venue de Jésus en tant que Messie (Genèse 3:15 ; 49:10). D’autres passages du Nouveau Testament indiquent que Moïse était un auteur – notamment des livres de la Loi (Marc 12:19, 26 ; Luc 16:29 ; Actes 28:23 ; 1 Corinthiens 9:9 ; 2 Corinthiens 3:15).

Quand la Genèse fut-elle rédigée ?

Moïse rédigea probablement la Genèse pendant les 40 années où Israël erra dans le désert. La plupart des érudits bibliques conservateurs placent l’exode des enfants d’Israël hors d’Égypte et la communication de la Loi au mont Sinaï entre 1446 et 1443 avant notre ère. Moïse étant décédé 40 ans après l’Exode, il écrivit vraisemblablement ce livre  entre 1440 et 1400 avant notre ère (quand on tient compte des déplacements d’Israël dans le désert).

Quel âge a la Genèse ?

Ce livre ayant été rédigé au 15e siècle avant notre ère, il a approximativement 3 400 ans.

Les deux divisions de la Genèse

Le contenu du livre peut se résumer en deux sections :

Les chapitres 1 à 11 chroniquent l’histoire du monde avant Abraham (période dite « primitive »). Quatre des chapitres sont consacrés à Noé.

Les chapitres 12 à 50 traitent essentiellement de la vie de quatre individus (période dite « des patriarches »)

  • Abraham (chapitres 12 à 25).
  • Isaac (chapitres 25 à 28).
  • Jacob (chapitres 28 à 36).
  • Joseph (chapitres 37 à 50).

Une grande partie de la Genèse illustre l’implication divine avec les descendants d’Abram, à partir de l’appel de ce dernier (dont le nom fut changé en Abraham) au chapitre 12, jusqu’à la mort de Joseph au chapitre 50.

Les références néotestamentaires à la Genèse

Christ cita la Genèse (Matthieu 19:4-5), désignant ainsi ce livre comme faisant partie des écrits inspirés. Il y a beaucoup d’autres références à la Genèse, dans le Nouveau Testament, ce qui prouve que – pour les rédacteurs de ce dernier – la Genèse est divinement inspirée et est d’origine divine. En voici quelques exemples :

  • Genèse 1:27 ; Matthieu 19:4
  • Genèse 2:2 ; Hébreux 4:4
  • Genèse 2:7 ; 1 Corinthiens 15:45
  • Genèse 12:3 ; Actes 3:25
  • Genèse 17:7 ; Galates 3:16-17
  • Genèse 21:10, 12 ; Hébreux 11:18
  • Genèse 25:23 ; Romains 9:12

Divers incidents et plusieurs individus de la Genèse sont également mentionnés dans le Nouveau Testament :

  • La déception d’Ève par le serpent : Genèse 3:4-5 et 2 Corinthiens 11:3 ; 1 Timothée 2:13-14.
  • Le sacrifice d’Abel : Genèse 4:4 et Hébreux 11:4.
  • La destruction de Sodome et Gomorrhe : Genèse 19:24-26 et Luc 17:29, 32 ; 2 Pierre 2:6 ; Jude 7.
  • Le sacrifice d’Isaac par Abraham : Genèse 22:9-10 et Jacques 2:21.
  • Le mépris d’Ésaü pour le droit d’aînesse : Genèse 25:33 et Hébreux 12:16.
  • De nombreux exemples de foi, dans Hébreux 11, sont tirés de la Genèse.

Le plan d’ensemble de la Genèse

La période antérieure à Abraham (chapitres 1-11)

Chapitres 1 et 2 : Dans le premier verset, nous faisons la connaissance du Créateur Dieu. Dans l’original hébreu, le mot traduit en français par « Dieu » est Elohim – un nom pluriel signifiant « suprême », « fort » et « tout-puissant » (Strong’s Exhaustive Concordance no 430). Elohim dénote souvent une pluralité d’êtres divins : « Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Genèse 1:26; c’est nous qui soulignons tout du long). Un autre exemple se trouve dans Genèse 3:22 où l’on peut lire : « L’Eternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal ». D’après le Nouveau Testament, il est ici question de Dieu le Père et de la Parole – celui qui devint Jésus-Christ (Jean 1:1, 14).

Que fit Dieu à la fin de la semaine de la Création ? « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant » (Genèse 2:2-3). Le septième jour, Dieu accomplit son acte créateur final en se reposant de ce qu’il avait accompli les six jours précédents. C’est l’origine du jour de repos hebdomadaire appelé sabbat. Dieu a prévu que, chaque semaine, nous réservions le septième jour (le samedi) à des fins sacrées pour nous rapprocher de lui par la prière, l’étude de sa parole (la Bible) et assister à une assemblée dans son Église (Hébreux 10:24-25).

Le récit de la création montre la suprématie de l’intelligence, de la puissance, de l’autorité et de la sagesse suprême de Dieu (Psaume 104:29-30). En tant que créateur, il détient une maîtrise absolue sur tout.

Chapitre 3 : Adam et Ève s’était vu offrir le choix de l’arbre de la vie, mais ils décidèrent de plutôt goûter de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce choix n’a cessé d’affecter considérablement l’humanité. Ils usurpèrent l’autorité de leur créateur et s’arrogèrent la prérogative de décider d’eux-mêmes ce qui est bien ou mal. L’apôtre Paul a expliqué que c’est par le premier homme – Adam – que le péché est entré dans le monde, et que tout péché dont on ne se repent pas mène à la mort (Romains 5:12 ; 6:23).

Chapitre 4 : Caïn devint le premier meurtrier en tuant son frère Abel et, de ce fait « s’éloigna de la face de l’Eternel » (Genèse 4:16). Quel sort tragique, pour Adam et Ève ! Ils décidèrent de rejeter les voies divines au profit de l’idéologie de Satan. Hélas, Satan continue d’influencer l’humanité (2 Corinthiens 4:4 ; Éphésiens 2:2-3).

Chapitre 5 fournit la généalogie d’Adam.

Chapitres 6 à 9 : Ces chapitres décrivent le monde antédiluvien corrompu et la décision divine de demander à Noé de construire une arche. Le déluge a lieu et il mène à l’alliance conclue entre Dieu et Noé.

Chapitre 10 : Le tableau des nations issues de Noé.

Chapitre 11 : Les hommes érigent la tour de Babel ; Dieu confond leur langage ; et on y trouve la généalogie du juste Sem.

La période des patriarches (chapitres 12 à 50)

Chapitre 12 insère l’appel d’Abram (dont le nom sera ensuite changé en celui d’Abraham). Abram constitue un exemple remarquable de foi et de confiance en Dieu qui lui dit de quitter son pays ; il le fait : « Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit » (Genèse 12:4). Du fait de sa fidélité, Abram reçut la promesse de grandes bénédictions (versets 2 et 3). Dieu promet de bénir ceux qui s’efforcent de lui obéir et de lui plaire (1 Corinthiens 2:9).

Chapitre 13 décrit la séparation entre Abram et Lot, qui prouve de nouveau la foi d’Abram qui savait que Dieu le bénirait, peu importe sa situation. L’Éternel réitère et élargit sa promesse de bénédictions nationales et spirituelles (Genèse 13:14-17).

Chapitre 14 introduit la loi de la dîme. Abram savait que le versement de la dîme est une loi divine instituée par Dieu et qu’elle doit être respectée. Il est connu pour avoir respecté toutes les lois et tous les commandements divins, y compris la loi de la dîme : « Abraham a obéi à ma voix, et […] il a observé mes ordres, mes commandements, mes statuts et mes lois » (Genèse 26:5). Quel exemple frappant pour tous les chrétiens !

Chapitre 17 : Abram, âgé de 99 ans, voit son nom changé en Abraham – nom qui signifie « père d’une multitude ». Les promesses faites au patriarche ont été amplifiées de manière à inclure une multitude de nations et de rois. Comme gage de son alliance avec Abraham et ses descendants, Dieu institue la circoncision.

Chapitres 18 et 19 mettent en relief la dégénérescence et la débauche de Sodome et de Gomorrhe et des villes de la même plaine.

Chapitre 20 décrit l’interaction entre Abraham et Abimélec (roi de Guérar) à propos de Sara.

Chapitre 21 : Dieu accomplit sa promesse – faite 25 ans plus tôt – de donner un héritier (Isaac) à Abraham et à sa femme Sara. Ayant succombé à leur frustration en attendant la réalisation de la promesse divine, Abraham et Sara sont convenus de produire un héritier par Agar, servante de Sara (son fils Ismaël allait devenir le père de beaucoup de nations arabes actuelles).

Chapitre 22 : Dieu met Abraham à l’épreuve, lui ordonnant d’offrir son fils Isaac en sacrifice. Abraham n’hésite pas à obéir et il se rend au mont Morija, ayant pleinement confiance en Dieu, convaincu qu’il sait ce qu’il fait (Hébreux 11:17-19). Abraham réussit cette dure épreuve de foi – un exemple de foi totale pour les promesses et la fidélité divines.

Chapitres 23 à 26 : Sara meurt, âgée de 127 ans, et Abraham achète un champ des fils de Heth, à Macpéla, pour sépulture de son épouse. Abraham, Isaac, Rébecca, Jacob et Léa y seront aussi enterrés (Genèse 25:9 ; 49:30-31 ; 50:13).

Abraham envoie son serviteur en Mésopotamie pour y trouver une épouse pour Isaac. Rébecca est choisie par Dieu et elle part épouser Isaac.

Abraham meurt, âgé de 175 ans.

Ésaü vend son droit d’aînesse. Dans Hébreux 12:16, il est traité de « profane » (mot décrivant quiconque méprise ce qui est important ou sacré).

Chapitres 27 à 31 : On apprend que Jacob, ayant trompé son père Isaac, doit s’enfuir pour échapper à la fureur de son frère Ésaü. Il se rend à Paddan-Aram, chez Laban, frère de Rébecca. Il travaille pour Laban pendant 14 ans pour épouser Léa et Rachel. Il finit par partir et retourner dans son pays.

Chapitres 32 et 33 : Jacob et son entourage voyagent vers son pays et campent au bord du fleuve Jabbok. Là, quelque chose d’inhabituel se produit : pendant la nuit, un être divin lutte avec Jacob et du fait de la persévérance du patriarche, cet être divin change son nom en Israël – nom qui, en hébreu, signifie en somme : « celui qui a lutté avec Dieu et a été vainqueur » (Genèse 32:24-30).

Chapitres 34 et 35 : Le viol de Dina – fille de Jacob – par Sichem, fils d’un prince du pays, pousse ses frères Siméon et Lévi à se venger.

Rachel meurt en donnant naissance à Benjamin, et Ruben perd son droit d’aînesse – ayant commis l’adultère avec Bilha, mère de ses frères Dan et Nephthali.

Isaac meurt, âgé de 180 ans (Genèse 35:28-29).

Chapitres 36 à 47 : Premièrement, au chapitre 36, il est question de la lignée d’Ésaü. Puis les derniers chapitres de la Genèse traitent de la vie de Joseph. Néanmoins, le 38e chapitre interrompt le récit de la vie de Joseph, décrivant Juda séduisant Tamar, sa belle-fille – un incident qui se termine par la naissance de jumeaux (Pérets et Zérach). Dans Luc 3:33 et dans Matthieu 1:3, il est précisé que Pérets était le fils de Juda duquel Jésus allait descendre.

On connait généralement l’histoire de Joseph vendu comme esclave en Égypte par ses frères, ses années passés en prison et – par la suite – sa promotion comme ministre de Pharaon. Après 22 ans de séparation, Joseph fut réuni à ses frères quand leur père Jacob les envoya chercher du grain en Égypte. Joseph retrouva son père quand Jacob (Israël) et sa famille allèrent s’installer en Égypte. Une liste des membres de la famille qui accompagnèrent Jacob est fournie (Genèse 46:8-26).

Chapitres 48 et 49 : Avant sa mort, Jacob bénit les deux fils de Joseph en leur transmettant le droit d’aînesse, comme son père l’avait fait pour lui. Comme cela est mentionné dans Genèse 35:11,  Jacob transmet aux deux garçons des bénédictions stupéfiantes – nationales, de grandeur et de prospérité. Manassé deviendra une grande nation, et Éphraïm deviendra « une multitude de nations ».

Chapitre 49 : Jacob transmet ses dernières volontés à chacun de ses 12 fils. Des prophéties et des bénédictions futures sont annoncées pour ces derniers (versets 1-28). Puis Jacob meurt (verset 33).

Chapitre 50 : les décès de Jacob (Israël) et de Joseph sont mentionnés.

Un point saillant : Des leçons de la vie de Joseph

Nous pouvons tirer bien des leçons de l’exemple de Joseph. En dépit de nombreuses épreuves, afflictions et infortunes, Joseph ne cessa d’obéir à Dieu et de lui faire confiance, même quand sa situation et son avenir semblaient bien sombres. Il savait que tout finirait par concourir à son bien (Romains 8:28) et qu’il ne serait pas éprouvé au-delà de ses forces (1 Corinthiens 10:13).

Dans Genèse 39:9, Joseph déclare : « Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? » Se repentir consiste en partie à comprendre que l’on pèche contre Dieu (Psaume 51:4) et comprendre cela devrait être notre motivation principale pour renoncer au péché et l’extirper de nos vies.

Seulement le commencement

On se sent – de nos jours – de moins en moins concerné par ce que la Bible déclare. On la rejette comme source de vie, d’espoir et de vérité. Il en résulte une instabilité et un désespoir accrus dans notre société. En revanche, Dieu a promis de bien prendre note de ceux qui étudient sa parole avec respect (Ésaïe 66:2).

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