La Bible a fort à dire sur le choix de nos propos, mais pourquoi ? Mesurer l’importance de nos paroles est vital pour tout chrétien cherchant à s’améliorer.
Les mots ont souvent un pouvoir. Ils ont un sens. Privez les de leur signification, et ils ne sont plus que babillage. Mais quand on tient compte de ce qu’ils nous disent, c’est incroyable ce qu’ils peuvent accomplir ! D’où proviennent les mots que vous lisez en ce moment ? Ce sont les miens. Et en les lisant, vous suivez mon raisonnement. Je partage avec vous ce qui me passe par la tête.
La fonction des mots
Nos propos n’expriment pas que des pensées. Ils peuvent opérer des changements. Si je m’exprime d’une certaine manière, je peux, grâce à eux, vous pousser à voir les choses différemment. Je peux éventuellement modifier votre optique sur certaines choses.
Certains mots nous poussent à rire, d’autres à pleurer. Ce qui est dit peut nous encourager, nous inspirer, nous déprimer ou nous donner l’impression que nous ne sommes bons à rien. C’est souvent à la suite de ce que deux êtres se disent qu’ils décident de se marier, mais c’est aussi à la suite de ce qu’on entend, que l’on tue. Nos paroles ont un impact. Ce que nous disons, et la manière dont nous nous exprimons, compte.
Le pouvoir de la langue
Je ne vous apprends rien. Le roi Salomon savait ces choses, et il insistait sur ce concept quand il déclarait que « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Proverbes 14:21).
La vie et la mort ?
Y a-t-il pires extrêmes ? Je ne le pense pas. C’est sans doute pour cela que la Bible insiste autant sur le pouvoir que les mots ont de produire à la fois énormément de bien, mais aussi d’énormes dégâts. L’apôtre Jacques ne mâche pas ses mots quand il déclare que « la langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne » (Jacques 3:6). Selon lui, la langue est « enflammée par la géhenne » (la géhenne étant la vallée de Hinnom, lieu servant de dépotoir perpétuel et d’incinérateur qui se trouvait à proximité de l’ancienne Jérusalem). Dans cette vallée, cette « géhenne », il y avait toujours des feux consumant des ordures, des détritus, et même des cadavres jetés par des gens de la ville. Autrement dit, la langue – au pire – ne vaut guère mieux qu’un feu consumant des ordures.
Les chrétiens devraient-ils s’abstenir de parler ?
Qu’est-ce que cela signifie, pour tout chrétien cherchant à s’améliorer ? Devrions-nous ne plus rien dire, ne plus ouvrir la bouche, de peur d’enflammer toute situation ? Aucunement ! Ce que cela veut dire, c’est que nous devons être très prudents, veiller soigneusement à ce qui sort de notre bouche. Jacques a aussi précisé : « Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler » (Jacques 1:19). Si nous parlons sans réfléchir, nous risquons – à un moment donné – de tenir des propos inflammatoires ou de « mettre de l’huile sur le feu ».
Salomon – avant de dire « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Proverbes 18:19) – a également précisé : « C’est du fruit de sa bouche que l’homme rassasie son corps, c’est du produit de ses lèvres qu’il se rassasie » (verset 20). Il n’est pas seulement question ici de ce qui sort de notre bouche, de ce que dit la langue. Il est question de notre cœur.
Nos propos dérivent de ce que nous avons dans le cœur
S’adressant aux pharisiens, Jésus déclara un jour : « Ou dites que l’arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l’arbre est mauvais et que son fruit est mauvais ; car on connaît l’arbre par le fruit. Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, méchants comme vous l’êtes ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.
« L’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l’homme méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné » (Matthieu 13:33-37).
Nous disons généralement ce que nous avons sur le cœur. Nous avons du mal à censurer tous nos propos afin de nous assurer qu’aucune parole méchante ne sort de notre bouche, et Dieu se soucie beaucoup de « la parure intérieure et cachée dans le cœur » (1 Pierre 3:4). En tant que chrétiens cherchant à nous améliorer, nous ne devrions pas seulement veiller à ce que nous disons, mais aussi avoir un cœur pur. Si nos paroles reflètent naturellement l’état de notre cœur, nous devrions être fort conscients de notre « parure intérieure ».
Qu’est-ce qui compte, pour nous ? Que faisons-nous de notre temps ? Est-ce que tout ce qui est vrai, honorable, juste, pur, aimable, l’approbation, est vertueux et digne de louange, fait l’objet de nos pensées ? Le moment venu, notre « parure intérieure et cachée dans le cœur » produira les mots qui sortiront de notre bouche.
Paul nous dit : « Qu’on n’entende ni paroles grossières, ni propos insensés, ou équivoques, choses qui sont contraires à la bienséance » (Éphésiens 5:4). Ne pas dire des grossièretés ou des choses qui sont contraires à la bienséance peut passer pour quasi arbitraire. Ce n’est pas comme si Dieu nous avait fourni une liste de vulgarités à éviter. Souvent, la société et notre culture nous dictent les mots que nous estimons de mauvais goût ou à éviter. Sur plusieurs centaines d’années, un mot qui passait jadis pour une insulte peut désormais devenir un compliment, alors qu’un mot jadis inoffensif peut devenir très offensant. Si les mots ne sont que de simples bruits, pourquoi se soucier de l’effet qu’ils ont sur les gens ?
Les mots exercent un pouvoir précis. Ces mélanges de sons ont un sens précis, et nous partageons tous leur signification. Ils nous permettent de communiquer entre nous de manière unique. C’est pourquoi la Bible nous dit : « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel » (Colossiens 4:6) et « qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent » (Éphésiens 4:29).
Ceux à qui nous nous adressons perçoivent nos propos d’une certaine manière. Même lorsqu’il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans nos paroles, nous devons tenir compte de la manière dont elles sont perçues. Quels sont les mots qui édifient ou encouragent ceux à qui nous nous adressons ? Quels sont les mots qu’ils risquent de trouver grossiers ou dépravés ? De surcroît, mesurer le pouvoir des mots devrait modifier ce que nous acceptons dans nos vies et dans nos cœurs. Acceptons-nous les grossièretés, les blagues vulgaires et les propos malsains ? Au fil du temps, ces mots risquent de devenir nos mots. Pire encore… ils risquent de traduire nos pensées ; ce que Dieu rejette, et ce que nous devrions rejeter !
Notre parure intérieure, des propos du cœur
En tant que disciples de Christ, notre parure intérieure doit être faite des vérités et des promesses divines. Le psalmiste disait à Dieu : « Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi » (Psaume 119:11). Il chérissait la parole de Dieu, et nous le devrions aussi. Plus nous nous attachons à ce trésor, et plus nous y puisons, plus Dieu va pouvoir s’en servir pour changer nos cœurs. Et plus nos cœurs changent, plus nos propos vont changer. Plus nous vivons comme des disciples de Christ, plus nous nous exprimerons comme tels. C’est pourquoi nous devons nous soucier des mots que nous utilisons.