Certaines personnes, qu’elles soient de la famille ou des étrangers, ont un caractère difficile. Heureusement, la Bible contient de précieux conseils aptes à nous aider dans nos rapports avec elles.
Bien que l’expression « personnes difficiles » n’apparaisse nulle part dans la Bible, elle en parle souvent. Les pires sont généralement subdivisées en deux catégories : les ennemis et les insensés.
Les ennemis s’opposent à nous et sont hostiles envers nous. Les insensés s’opposent à Dieu, sont hostiles envers Lui, et refusent le cas échéant de changer d’avis.
Précisons que les personnes difficiles ou exigeantes à qui nous avons affaire ne sont pas nécessairement nos ennemis ou des insensés et il serait fort erroné d’adopter ce point de vue. Par contre, il est indéniable que nos ennemis et les insensés sont des personnes difficiles. En examinant ce que la Bible déclare à propos de ces deux groupes, nous pouvons tirer plusieurs principes fort utiles sur la manière de les traiter dans la plupart des cas. (De plus, cela nous aide à ne pas être des personnes difficiles nous-mêmes).
1. Écoutez davantage ; parlez moins.
Commençons néanmoins par prendre note d’un conseil que nous donne l’apôtre Jacques : « Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jacques 1:19-20). Et bien qu’il soit nécessaire de garder cela présent à l’esprit dans nos interactions sociales, cela l’est encore davantage quand nous avons affaire avec des personnes d’un caractère difficile.
Il est facile de s’irriter quand on a affaire à des personnes qui ont une conception différente du monde de la nôtre, mais la colère ne mène à rien. Cela ne nous incite pas à cultiver « la justice de Dieu », et nous irriter aggrave généralement la situation : « Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère » (Proverbes 15:1).
Jacques nous dit : « Que tout homme soit prompt à écouter ». Il est facile de se dire que nous voyons où l’autre veut en venir ; or, les êtres humains sont des créatures complexes. Nous sommes tous motivés par divers éléments, et si nous prenons le temps d’écouter et de poser des questions au lieu de tirer des conclusions hâtives, il se peut que nous commencions à comprendre pourquoi une personne a un caractère difficile.
Cette étape nous force à être patients et à nous soucier moins de ce qui nous contrarie et davantage de ce qui contrarie l’autre. Nous avons beau ne pas partager ses idées ; ce n’est pas exigé. Dans cette étape, l’idéal est de chercher à comprendre.
2. Cherchez à aider.
Une fois que nous comprenons la nécessité d’être à l’écoute, voici ce que Salomon nous conseille de faire : « Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger ; s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire. Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, et l’Éternel te récompensera » (Proverbes 25:21-22).
On débat souvent du sens de « charbons ardents amassés » sur la tête de l’autre dans ce passage. S’agit-il de honte, d’indignation, de jugement, de rétribution divine ? Ce qui compte, c’est que nous fassions preuve de gentillesse ; ne cherchant pas à rendre la pareille, à trouver le moyen d’attaquer verbalement les personnes difficiles, mais cherchant à les comprendre et à les aider.
C’est un principe sur lequel Jésus a insisté lors de Son ministère terrestre : « Je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent […] Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Luc 6:27-28, 31).
Paul reprend cette idée dans son Épître aux Romains, leur rappelant : « Ne rendez à personne le mal pour le mal » (Romains 12:17), laissant à Dieu toute rétribution (verset 19), puis il cite un proverbe de Salomon nous exhortant à donner à manger à nos ennemis et conclut en ces mots : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien » (verset 21).
Ce qui compte ici, ce n’est pas la manière dont les gens difficiles devraient – à notre avis – être traités, mais de nous assurer que nous traitons tous nos semblables comme Dieu veut que nous le fassions. Même si notre bienveillance ne fait pas de nos ennemis des amis, cela nous aide à traiter les situations difficiles avec la bonne attitude et le bon état d’esprit.
3. N’essayez pas de « remporter la victoire ».
L’erreur qu’il est facile de commettre quand on a affaire à des personnes difficiles est de traiter chaque situation comme une bataille que l’on doit gagner. Et c’est là une habitude dont il est difficile de se débarrasser. Quand on estime avoir raison, on a tendance à obliger l’autre personne à le reconnaître – à afficher une logique si imparable ou à faire une remarque si avisée et si tranchante que son interlocuteur demeure bouche bée, étant humilié et vaincu. Ce n’est pas ainsi que les choses se passent dans la vie.
Salomon, le roi le plus sage que le monde ait connu, écrivit bien des choses sur les insensés – sur les gens qui estiment toujours avoir raison (Proverbes 12:15), dont la bouche « répand la folie » (15:2) et qui « méprisent la sagesse et l’instruction » (1:7).
Quand on a affaire à des gens difficiles, mieux vaut ne pas chercher à avoir le dernier mot. Salomon a aussi écrit « Si un homme sage conteste avec un insensé, il aura beau se fâcher ou rire, la paix n’aura pas lieu. » (Proverbes 29:9) et « Eloigne-toi de l’insensé ; ce n’est pas sur ses lèvres que tu aperçois la science » (Proverbes 14:7).
S’il est injuste (et insensé) de traiter toute personne difficile d’insensé, ces avertissements de Salomon soulignent un principe clé :
Dans la plupart des cas, n’essayons pas d’avoir le dernier mot. Notre objectif, quand nous avons affaire à des personnes difficiles, ne devrait pas être de les obliger à reconnaître leurs torts car, généralement, il est non seulement malavisé d’essayer de gagner ; c’est en fait impossible ! Rien ne sert de nous plonger dans des altercations où chacun se retranche dans ses positions. Mieux vaut s’effacer le plus rapidement et le plus discrètement possible, quitte à passer pour perdant.
4. Ne faites pas de compromis.
Il arrive évidemment que les enjeux soient considérables. À travers l’histoire, des personnes difficiles ont essayé d’obliger le peuple de Dieu à abjurer. En pareils cas, il n’y a pas moyen de s’effacer discrètement et d’empêcher une confrontation.
Quand Nebucadnetsar ordonna à Schadrac, Méschac et Abed-Nego de se prosterner devant sa statue, ils lui répondirent : « Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus » (Daniel 3:16). Quand le sanhédrin ordonna aux apôtres de cesser de prêcher Christ, ils commencèrent par leur répondre : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29).
Schadrac, Méschac et Abed-Nego n’essayèrent pas de convaincre Nebucadnetsar que ce qu’ils faisaient était juste. Les apôtres n’essayèrent pas d’amorcer un débat avec le sanhédrin. Dans un cas comme dans l’autre, les chrétiens se contentèrent de dire ce qu’ils allaient faire, en donnèrent la raison, et se tinrent à leur décision quel que soit le châtiment encouru.
Il arrive que des personnes difficiles occupant des postes importants nous demandent de compromettre notre relation avec Dieu ; qu’elles nous demandent de travailler le jour du sabbat ; de mentir ou de voler ; de faire des choses que Dieu nous interdit de faire. Dans ces situations, il est futile d’essayer d’avoir le dernier mot en nous engageant dans un débat ; il y a des moments où nous devons respectueusement expliquer notre position et refuser simplement d’obtempérer, quoiqu’il arrive.
5. S’agit-il de nous ?
Quand on parle des personnes difficiles, on parle généralement de … quelqu’un d’autre, et non de nous. Mais tout n’est pas si simple. Dans n’importe quelle situation, il se peut que la personne difficile, ou l’une des personnes difficiles, ce soit nous ! La vie est compliquée, jonchée de difficultés diverses, et dans certaines situations, il arrive qu’il n’y ait pas qu’une personne à blâmer. Toutes les fois que nous avons des frictions avec quelqu’un, il est toujours sage de nous demander si ce « quelqu’un » n’est pas … nous !
Pourrais-je m’y prendre autrement ? Se pourrait-il que je me méprenne sur les propos ou les actions de l’autre ? Mes motifs sont-ils clairs dans mon esprit ? Suis-je disposé à faire les choses différemment ? Me suis-je placé dans cette interaction avec des idées préconçues qui sont des obstacles ?
Le vrai christianisme exige qu’on s’examine continuellement et qu’on corrige ses voies (Jacques 1:22-25), ce qui n’est jamais agréable mais nous permet largement de suivre les traces de Christ. Plus nous nous rendons compte en quoi nous pouvons être des personnes difficiles, plus nous pouvons faciliter les rapports qu’ont les autres avec nous.
Un point de départ
Aucune solution universelle n’existe pour les gens difficiles, mais l’application de quelques principes devrait nous mettre sur la bonne voie. Nous ne devons jamais faire de compromis avec notre foi, mais quand nos champs de bataille sont moins importants, il y a bien des choses que nous pouvons faire pour faciliter la vie à tous. Soyons prompts à écouter ; cherchons à aider nos ennemis ; ne cherchons pas à avoir le dernier mot ; soyons certains de ne pas contribuer au problème. Et si notre foi est mise à l’épreuve, tenons ferme et faisons ce qui est juste.