Que révèle la Bible à propos du mariage entre Abraham et Sara ? Quelles leçons pouvons-nous apprendre sur le mariage chrétien, en étudiant l’union conjugale de ces piliers de la foi ?
Abraham et Sara sont connus pour leur exemple de foi. Comme on peu le lire dans le 11e chapitre de l’épître aux Hébreux, « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage » (verset 8). Et « C’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse » (verset 11).
Ce qu’on ignore souvent, c’est que leur relation fournit des renseignements précieux pour les mariages modernes.
Pour commencer, il faut reconnaître que la Bible n’a pas été écrite comme manuel conjugal et qu’elle ne contient pas beaucoup de descriptions des unions conjugales des couples dont elle parle. Sur les quelques rares mariages qui y sont décrits, on n’y trouve généralement peu d’informations sur les pensées les plus intimes, les désaccords et les défis de ces couples pour réussir leurs unions.
Par contre, pour ce qui est de savoir quels sentiments, quels problèmes et quelles tensions affectent tous les mariages, l’union d’Abraham et de Sara est probablement l’une des plus révélatrices de la Bible. Et ce qui ne devrait pas non plus nous surprendre, c’est que celui que les Écritures appellent le « père » de tous les croyants (Romains 4:16) et sa fidèle épouse fournissent des leçons pour les mariages chrétiens actuels.
Des tensions maritales pour Abraham et Sara
Il est tentant de se dire que jadis, à l’époque d’Abraham et de Sara, la vie était simple et moins stressante. Or, ce n’était pas le cas. Bien que les temps, les coutumes et les circonstances aient changé, tous les mariages traversent des épreuves et connaissent des difficultés.
D’après la Bible, Abraham et Sara, en tant que couple, connurent plusieurs problèmes stressants persistants liés essentiellement à deux situations : Premièrement, Abraham craignait d’être tué par quelqu’un désirant sa femme, qui était très belle ; et deuxièmement, un long délai s’écoula avant que ne s’accomplisse la promesse divine qu’ils auraient un fils. Les récits que nous donne la Bible, relatifs à ces deux questions, ne sont guère flatteurs pour Abraham et Sara. L’Écriture n’omet pas les péchés et les erreurs des justes, car nous pouvons tirer des leçons de leurs exemples.
Le mensonge d’Abraham et de Sara à propos de leur statut marital
La Bible indique qu’à deux occasions, Abraham craignit qu’un dirigeant ne le tue pour prendre Sara comme femme (Genèse 12:10-13 ; 20:2) et pour se protéger, il convainquit Sara de prétendre qu’elle était sa sœur. Techniquement, Sara était sa demi-sœur : « Il est vrai qu’elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement, elle n’est pas fille de ma mère ; et elle est devenue ma femme » (Genèse 20:12). La « demi-vérité » que tous deux disaient quand ils étaient en Égypte, puis à Guérar, était malhonnête. Elle était délibérée et avait pour but de tromper.
Dans ces deux situations, Dieu fut miséricordieux envers eux. En dépit de leur faiblesse, il les protégea miraculeusement et leur permit de retourner à Canaan. La Bible ne nous dit pas comment cela affecta leurs rapports conjugaux. À ces deux occasions, il est clair qu’Abraham ne s’appuya pas sur Dieu, pour leur protection, et Sara aurait pu douter de la force de caractère de l’homme qu’elle avait épousé et se demander s’il se souciait réellement d’elle.
Les tensions du couple à propos du fils promis
Après avoir obéi à Dieu qui leur dit de se rendre à Canaan, l’un des soucis majeurs du couple fut leur incapacité à être parents. Ils étaient aisés, avaient plusieurs centaines de serviteurs, de grands troupeaux, de l’argent et de l’or (Genèse 14:14 ; 13:2), mais Sara était stérile et ils n’avaient personne à qui transmettre leurs richesses.
Un jour qu’Abraham se lamentait de cette situation, Dieu lui promit qu’il aurait un fils et même d’innombrables descendants (Genèse 15:2-5). Abraham crut l’Éternel, mais il devint de plus en plus difficile, pour lui, de maintenir sa foi en la promesse divine ; à mesure que les années s’écoulaint et Sara était toujours incapable de concevoir.
Après avoir résidé en Canaan 10 ans, Sara, étant toujours stérile, pensa avoir découvert un moyen par lequel Dieu les bénirait par la venue d’un enfant. À l’époque, il était courant – pour un couple privé d’héritier – d’en avoir un par l’intermédiaire d’une servante. Sara proposa donc à Abraham d’avoir un rapport avec sa servante égyptienne Agar, pour voir s’ils pourraient avoir un enfant par elle (Genèse 16:1-3). Abraham acquiesça. Leur raisonnement humain, plutôt que leur foi en Dieu, plut aux deux. Peu après, Agar portait en elle l’enfant d’Abraham.
Sara est contrariée
Ce que ni Abraham ni Sara n’avait prévu, ce sont les remous psychologiques que la grossesse d’Agar allait causer. Sara dit alors à son mari : « L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein ; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Éternel soit juge entre moi et toi ! » (verset 5).
Ce passage est l’un des plus émouvant de la Bible à propos du mariage.
Sara était irritée de cette situation et estimait que son mari se devait de résoudre le problème. Agar n’était qu’une servante, mais porter l’enfant d’Abraham lui avait indubitablement donné un nouveau statut que les légalités ne pouvaient limiter. Sara s’attendait à ce que son mari remette sa servante à sa place et mette fin au mépris que lui vouait Agar. Apparemment, Sara minimisait sa propre responsabilité dans ce qui se passait, oubliant que c’était elle qui avait suggéré cette solution à son mari. Abraham dit à Sara de traiter Agar comme bon lui semblait. Sara traita Agar si durement qu’elle s’enfuit (verset 6).
Agar suivit les instructions de l’Éternel de retourner vers sa maîtresse et de se soumettre à elle, mais quelques années plus tard, la présence d’Agar et de l’enfant qu’elle avait porté – Ismaël – allait de nouveau créer une forte tension entre les époux.
Abraham et Sara ont un fils, Isaac
Quand Abraham eut 99 ans (13 ans après la naissance d’Ismaël né quand il en avait 86 [Genèse 16:16]), Dieu apparut à Abraham et lui dit qu’environ un an plus tard, lui et Sara auraient un fils (Genèse 17:19,21). Peu après, l’Éternel apparut au couple et lui confirma que Sara deviendrait enceinte et leur enfanterait un fils (Genèse 18:10).
Dans Genèse 21:1-7, est décrite la naissance d’Isaac – nom donné par Dieu et signifiant « rire ». Sara – à la naissance de leur fils promis – avait déclaré : « Dieu m’a fait un sujet de rire ; quiconque l’apprendra rira de moi […] Qui aurait dit à Abraham : Sara allaitera des enfants ? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse » (versets 6-7).
C’était probablement la période la plus heureuse dans la vie de ce couple. Vingt-quatre ans environ après qu’ils étaient venus s’installer en Canaan, la promesse divine allait enfin se réaliser. Ils avaient maintenant leur propre fils à qui les promesses divines allaient pouvoir passer, et passer à ses descendants.
Nouvelles tensions
La situation devint de nouveau stressante avec Agar et son fils Ismaël lors d’une fête qu’Abraham organisa pour célébrer le jour où Isaac fut sevré. Ce qui avait bien débuté pour Sara se transforma en une douloureuse expérience quand elle vit Ismaël se moquer de ce qui se passait. La réaction de Sara fut de demander à Abraham : « Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac » (verset 10). Abraham fut contrarié à son tour : « Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils » (verset 11). Isaac était le fils de la promesse, mais Ismaël était aussi son fils et le renvoyer allait être douloureux. Abraham fut profondément attristé par la demande de Sara.
Après que Dieu ait dit à Abraham d’écouter la voix de son épouse et lui ait assuré qu’il ferait d’Ismaël une grande nation, Abraham accepta de renvoyer Agar et Ismaël. La Bible ne nous dit pas la tournure que prit l’union conjugale d’Abraham et de Sara, par la suite. On peut supposer que les choses rentrèrent dans l’ordre et qu’ils vécurent heureux dans leur vieillesse, éduquant Isaac.
Des leçons pour les mariages modernes
Quand on réfléchit sur le mariage d’Abraham et de Sara, plusieurs leçons importantes peuvent être apprises pour nos mariages modernes. Par exemple…
Il est normal d’avoir des problèmes conjugaux. Nous sommes tous des individus uniques ayant des points de vue différents. Même les gens pieux, comme Abraham et Sara, connurent des tensions dans leur mariage.
Blâmer les autres est facile. Sara blâma (à tort) Abraham des frictions qu’elle avait avec Agar, et Abraham pensa probablement que la réaction de son épouse était excessive quand elle lui demanda de chasser Agar et Ismaël.
Maintenir notre foi en Dieu peut être difficile quand Dieu n’exauce pas nos prières dans les délais que nous prévoyons. Abraham et Sara furent durement mis à l’épreuve dans ce domaine.
Les maris doivent apprendre quand il faut dire « oui, chéri ! », et quand dire « non, chéri ! ». Accepter la suggestion de Sara d’avoir un enfant d’Agar était similaire à la décision d’Adam d’accepter la proposition d’Ève de manger du fruit défendu. Au lieu de dire « Non, Sara, Dieu nous accordera un fils, le moment venu ! », Abraham adopta une mauvaise idée.
Les épouses ont besoin de comprendre que leur mari, comme Abraham, commettront des erreurs à essayer de diriger leur famille comme Christ dirige l’Église. Mesdames les épouses, si votre mari s’efforce de développer sa relation avec Dieu, soyez patientes avec lui. Maris, vous aussi, soyez patients avec votre épouse.
Avoir les mêmes objectifs spirituels est important si l’on veut réussir son mariage. En dépit des tensions qu’ils connurent, Abraham et Sara unirent leurs efforts pour s’extirper d’une culture païenne et pour développer leur foi en Dieu.
Il ne fait aucun doute qu’Abraham et Sara connurent bien des stresses dans leur union conjugale mais ils s’appliquèrent à les résoudre et sont des exemples de foi pour les chrétiens d’aujourd’hui.
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