Le couple de Proverbes 31

Proverbes 31 décrit la femme vertueuse, mais quand on étudie ce chapitre de plus près, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une relation conjugale idéale – du couple vertueux.

Si vous êtes une femme chrétienne, la description de la femme « idéale » décrite dans Proverbes 31 vous donne peut-être à réfléchir et vous paraît peut-être intimidante. Cependant, cette liste de qualités n’est pas réservée aux femmes ; c’est simplement une merveilleuse description, qui comporte aussi des leçons pour les hommes.

Un examen plus approfondi de Proverbes 31

On remarque qu’il n’existe dans ce passage aucun impératif (faites ceci, faites cela), sauf, peut-être, en fin de chapitre. Et cet impératif n’est même pas adressé à la femme, mais au lecteur : « Récompensez-la du fruit de son travail » revient à dire « Sachez apprécier ce qu’elle fait ».

Ce qui peut aussi nous échapper en première lecture, c’est qu’en plus de cette description de la femme idéale, ce dont il est aussi question, c’est de la relation conjugale idéale – du couple idéal de Proverbes 31. En effet, le mari peut s’épanouir aux côtés d’une bonne épouse, et la femme peut s’épanouir quand elle est soutenue par un bon époux. Gardant cela présent à l’esprit, réexaminons cet étonnant poème hébreu acrostiche.

Le fondement du mariage de type Proverbes 31

Ledit poème débute par la question « Qui peut trouver une femme vertueuse ? » (Proverbes 31:10) ou « une femme de valeur » (Nouvelle bible Segond) ou « vaillante » (BFC, Semeur). Le jeune roi David est décrit par le même mot hébreu (hayil) quand l’un des serviteurs du roi Saül dit de lui qu’il est « un homme fort et vaillant » (1 Samuel 16:18). Et l’arrière-grand-mère de David – Ruth – est décrite par les habitants de Bethléhem, dans Ruth 3:11 comme étant « une femme vertueuse » (même mot hébreu) ou « de valeur » (BFC) ou « parfaite » (Bible de Jérusalem), ayant choisi – bien que cela lui en coûte beaucoup – d’honorer sa belle-mère et de subvenir à ses besoins.

En somme, le type de vertu dont il est question dans ces passages décrit des individus s’étant engagés à bien agir, peu importe les conséquences de leur choix. C’est le genre de caractère essentiel dans toute relation maritale idéale. Les maris et les épouses doivent avoir le courage et le caractère d’honorer leur engagement envers l’autre dans les temps difficiles, et tout mariage a des périodes difficiles. C’est pourquoi le poème affirme que quand un homme trouve une femme vertueuse, « elle a bien plus de valeur que les perles » Proverbes 31:10). On peut dire de même pour une femme qui trouve un homme de valeur.

La confiance, dans le mariage de Proverbes 31

Le verset suivant énonce un autre principe fondamental pour tout mariage. Après avoir proclamé la valeur de la femme vertueuse, le poète déclare que « le cœur de son mari a confiance en elle » (verset 11). Le mariage réussit en présence d’un haut degré de confiance. Cette confiance doit être bilatérale. Pour que les conjoints se fassent mutuellement confiance, ils doivent tous deux être dignes de confiance, doivent être intègres et maintenir leur engagement l’un envers l’autre. Mais ce n’est pas tout ; ils ne doivent pas tout contrôler. Et c’est difficile quand ce que l’on attend d’eux socialement et culturellement s’y oppose. Le livre des Proverbes a été rédigé dans un tel contexte. L’ancien monde était dominé par les hommes.

La loi divine estime les femmes, et quand elle est respectée, elle les protège de plusieurs des pires abus que le monde commet contre elles. On ne respectait pas toujours la loi divine, et « les droits des femmes étaient parfois bafoués » (Illustrated Manners and Customs of the Bible, p. 421). Compte tenu de ces conditions et de ces restrictions, les activités féminines sont étonnantes. Non seulement cette femme vertueuse de Proverbes 31 s’acquittait de ses devoirs de l’époque, comme procurer à sa famille de quoi manger et de quoi se vêtir (versets 13-15) mais elle accomplissait aussi des tâches que l’on ne réclamait pas de sa part, comme acquérir un champ et planter une vigne (verset 16). Cela veut dire que son mari lui fait confiance pour ces défis ; qu’il respecte les capacités de son épouse et la laisse les exploiter. Elle relève ces défis, et son mari lui fait confiance.

La générosité, dans le mariage de Proverbes 31

Autre trait de cette femme remarquable : sa générosité, notamment envers ceux qui sont moins nantis. Elle n’est pas égoïste : « Elle ouvre ses bras au malheureux, elle tend la main au pauvre » (verset 20 ; version Segond21). De prime abord, cela ne semble pas impliquer son mari et leur relation. Néanmoins, sa capacité à donner sous-entend bien des choses. Premièrement, ce couple n’est pas dans le besoin ; ses finances lui permettent d’être généreux et cela sous-entend que ces époux sont travailleurs. Le poème précise que l’épouse « se lève lorsqu’il est encore nuit » (verset 15) et qu’« elle ne mange pas le pain de paresse » (verset 27).

Ce qui est également sous-entendu dans la relation de ces époux, c’est que la femme est libre de prendre ces décisions. Quand le poète la décrit comme ouvrant ses bras aux malheureux, il n’est pas précisé qu’elle en demande d’abord la permission à son mari. Il est clair que le mari de Proverbes 31 la laisse libre de le faire car il a confiance en elle, convaincu qu’elle fera ce qui est sage et généreux. Sa décision de donner aux pauvres est un trait important de leur mariage ; ils sont généreux.

De nature généreux

Ils sont de nature généreuse et leur charité se ressent dans la manière dont ils se traitent et traitent leurs enfants. Cette femme vertueuse, entre autres, se montre généreuse en ce qu’elle « se procure de la laine et du lin, et travaille d’une main joyeuse » (verset 13), met la main à la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau » (verset 19), procurant ainsi des vêtements de qualité à son mari et à ses enfants. Le fait que sa maison soit « vêtue de cramoisi » (verset 21) n’est pas qu’un simple choix de couleur. Le cramoisi était une teinture chère, et cela indique que la famille a les meilleurs vêtements possibles. C’est confirmé par la déclaration que « son mari est considéré aux portes, lorsqu’il siège avec les anciens du pays » (verset 23) ; il occupe une place d’honneur dans la communauté, et son épouse y est pour quelque chose.

Des louanges et des encouragements

La relation conjugale décrite dans Proverbes 31 comporte aussi une atmosphère de compliments et d’encouragements. Le poète précise à propos de la femme vertueuse que « ses fils se lèvent, et la disent heureuse ; son mari se lève, et lui donne des louanges » (verset 28). Le mari ne se contente pas de dire « Bien ! ». Il la couvre de louanges : « Plusieurs filles ont une conduite vertueuse ; mais toi, tu les surpasses toutes » (verset 29). Ses paroles traduisent une profonde reconnaissance pour son épouse et tout ce qu’elle fait. Bien qu’une femme vertueuse n’agisse pas surtout en fonction des compliments qu’elle reçoit, comme nous allons le voir, cette sorte d’encouragements augmente son désir de continuer à bien faire et de croître.

Pour finir, quand on réfléchit au fait que « ses fils se lèvent, et la disent heureuse », on peut en déduire qu’ils ont appris à se comporter ainsi par l’exemple de leurs parents qui s’encouragent réciproquement. Il y a dans ce foyer beaucoup de louanges et d’encouragements. Le couple de Proverbes 31 crée un environnement familial positif propice à la croissance de tous les membres de la famille.

L’élément le plus important d’un mariage selon Proverbes 31

Qu’est-ce qui pousse surtout l’homme et la femme de Proverbes 31 à se comporter comme ils le font ? Leur amour, certes, y joue un rôle majeur mais le poète met l’accent sur un autre élément mentionné vers la fin du poème. Cet élément, qui précède l’amour, c’est une profonde admiration et un profond respect pour Dieu. Notant que « la grâce est trompeuse, et la beauté est vaine », le poète affirme que « la femme qui craint [ou « révère »; version du Semeur] l’Eternel [ou « qui est soumise au Seigneur » ; version BFC] est celle qui sera louée » (verset 30).

La crainte de l’Éternel est l’élément le plus critique dans la relation de Proverbes 31. Le livre des Proverbes débute avec la même idée. On peut y lire que « la crainte de l’Eternel est le commencement de la science » (Proverbes 1:7). Toute connaissance – y compris ce qui est exigé pour avoir un mariage réussi et heureux – débute par ce type de révérence ou de profond respect. Il est clair que l’épouse et l’époux de Proverbes 31 craignent Dieu. Le verset 30 nous dit que c’est ce que fait la femme, mais tout, dans cette relation, laisse à penser que le mari craint aussi l’Éternel. De ce fait, le couple de Proverbes 31 jouit d’une relation réussie et heureuse. Nous vous proposons à cet effet notre article Leçons pour les mariages modernes de la part d’Abraham et de Sara.

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