Quand il faut se séparer

Quand nous affrontons une séparation, c’est un peu comme si notre univers s’écroulait. Comment affronter une telle crise ?

Le monde de la chanson et l’industrie cinématographique récoltent des milliards à nous émouvoir en nous jouant des ballades ou en exploitant nos cordes sensibles par des films sur des séparations réelles ou fictives déchirantes. Dans bien des cas, nous pourrions citer un film que nous avons vu et dans lequel un couple s’entredéchire.

Dès notre plus tendre enfance, on nous fait croire au « coup de foudre » et à l’émotion magique ressentie quand on est amoureux. Il suffit de penser aux films pour enfants à thèmes romantiques comme Cendrillon, Blanche-Neige et La Belle au bois dormant, pour n’en citer que quelques-uns. Ces contes de fées essaient de nous faire croire qu’une personne unique nous est destinée et qu’aucun effort n’est exigé pour trouver l’amour de notre vie puisque « c’est écrit » !

Nous aspirons tous à cet idéal dont parlent les films et qui consiste à rencontrer l’être idéal avec qui fonder une famille et partager ses vieux jours. Il n’y a rien de mal à vouloir se marier et fonder une famille et – de ce fait – quand on ne s’entend plus, cela fait mal. Et souvent terriblement mal ! Et l’on se pose des questions comme…

  • Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?
  • Ne suis-je pas digne d’elle ?
  • Si lui – ou elle – ne m’aime pas, qui daignera m’aimer ?

Au lieu de nous tourner vers Hollywood ou le monde de la chanson quand nous affrontons une rupture sentimentale douloureuse, nous devons nous tourner vers « le Dieu de toute consolation » (2 Corinthiens 1:3), pour qu’il nous offre sa sagesse et nous montre comment aller de l’avant (Jacques 1:5) car « ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres » (Psaume 145:9) et il nous aide dans nos moments les plus difficiles. Nous pouvons survivre à une dure séparation, et la Bible peut nous aider à le faire.

Pourquoi une séparation est-elle aussi douloureuse ?

Quand une relation prend fin, ce peut être plus traumatisant que n’importe quelle autre transition dans notre vie, et il y a une raison à cela. C’est lié aux puissantes substances chimiques cérébrales associées à toute liaison humaine, comme la sérotonine, l’ocytocine, les endorphines et la dopamine.

Le présent article n’a pas pour objet d’aider des couples affrontant la désintégration d’un mariage ou d’une relation sexuelle. Pour ces situations, lire nos articles dans notre rubrique mariage comme Qu'enseigne la Bible au sujet du divorce et du remariage ? ; Comment préserver votre mariage ; On vit ensemble avant de se marier...  et Les rapports sexuels ne sont jamais inoffensifs.

Les puissantes substances chimiques cérébrales liées à tout attachement sentimental agissent aussi (bien que moins fortement) lors des relations amoureuses qui n’ont pas débouché sur des activités sexuelles. C’est pourquoi toute séparation est douloureuse. Par ces substances, nos cerveaux établissent des trajectoires de réconfort et de connexion avec tout être auquel on est attaché ; notre organisme est donc profondément affecté quand ces trajectoires cérébrales se fissurent et doivent subitement être modifiées. Ces trajectoires sont si bien formées que nous pouvons même être profondément affectés quand des amitiés non amoureuses s’amenuisent ou disparaissent. Songez par exemple à vos anciens copains ou copines de lycée ou à vos anciens amis. Décrire nos relations par des termes « chimiques » est peut-être plus réaliste qu’on ne le pense.

D’après Amen Clinics (spécialistes du bien-être mental), « quand nous aimons quelqu’un, il vient habiter dans le noyau émotionnel ou limbique de notre cerveau. Il occupe littéralement plusieurs trajectoires de cellules nerveuses et il vit physiquement dans les neurones et les synapses de notre cerveau […] La suractivité du système limbique – le centre des émotions de notre cerveau – se traduit souvent par la dépression et des niveaux insuffisants de sérotonine, et c’est pourquoi nous avons du mal à dormir […] et nous perdons notre joie de vivre. Un déficit d’endorphines [des chaines de protéines] qui modulent les trajectoires de la douleur et du plaisir dans le cerveau est aussi observé, et ce déficit peut aussi produire la douleur physique que l’on ressent lors d’une séparation ».

Parfois, on se sépare amicalement ; de part et d’autre, on se rend compte que cela ne va pas marcher car il y a tout bonnement incompatibilité. Il arrive même, bien que ce soit rare, que les deux demeurent amis. Néanmoins, pour les autres, dans l’immense majorité des cas, comment affronte-t-on une rupture si abrupte et souvent si douloureuse, dans sa vie ?

En cas de séparation

Voici cinq mesures positives à prendre lors d’une séparation :

1– Évitez d’être séduit par le mythe des âmes sœurs.

On croit pratiquement partout, dans le monde, à un mythe d’après lequel nous avons tous une âme sœur, et une seule. On y croit comme si c’était un fait. On croit très souvent que l’on a une âme immortelle et que celle-ci – avant que nous habitions dans ce corps physique – s’est scindée en deux et quelque part, se trouve notre « autre moitié ». Cela conduit à la croyance que – si nous nous séparons de cette « autre moitié » et essayons de nous lier à quelqu’un qui n’est pas cette « âme sœur », nous ne connaîtrons jamais le bonheur. Quel horrible mensonge !

Premièrement, la croyance en l’immortalité de l’âme n’a pas une origine chrétienne, même si une grande partie du christianisme l’a adoptée, comme plusieurs autres croyances d’origine païenne. L’idée que les humains possèdent une âme immortelle est originaire de l’ancienne Égypte, puis Socrate, Aristote et Platon l’on popularisée. (Nous vous conseillons à cet effet notre article « Qu’entend-on par une âme ? »)

Il est vrai que nous pouvons trouver dans notre vie des personnes qui semblent nous compléter parfaitement, platoniquement parlant. Toutefois, l’idée qu’il n’existe supposément qu’une seule personne qui nous soit destinée rend toute séparation – d’avec « l’âme sœur » ou toute relation future avec quelqu’un d’autre que notre « autre moitié » – bien plus difficile et douloureuse.

2 – Faites votre possible pour être un pacificateur ou une pacificatrice après la séparation.

Lors d’une rupture sentimentale, et surtout après celle-ci, se fixer l’objectif d’être un faiseur ou une faiseuse de paix (Matthieu 5:9) peut rendre la situation moins horrible. Si au moins l’un des deux cherche à pacifier, il y a de plus fortes chances pour qu’un semblant de paix existe. Dans ce genre de situation, il peut être difficile de se dire que Dieu sait ce qui est préférable pour nous dans le temps présent et à l’avenir, mais c’est pourtant bien le cas. Le meilleur scénario est celui où les deux personnes impliquées peuvent guérir et rester amis (ou du moins, demeurer amicaux), mais ce n’est pas toujours possible. Il va sans dire que l’on ne peut pas demeurer amis, une fois séparés, s’il y a eu des abus ou des mauvais traitements physiques, verbaux ou émotionnels. Et il existe parfois plusieurs raisons pour lesquelles les deux ne peuvent se séparer amicalement.

Même s’il est nécessaire de totalement couper les ponts, de ne plus avoir de rapports ni de contacts, nous pouvons toujours nous quitter sans nous déchirer ou nous insulter et adopter une attitude bienveillante. Nous devons rechercher « ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle » (Romains 14:19). Nous devrions essayer d'exercer le caractère personnel qu'il faut pour ne parler que positivement aux autres de notre ancien(ne) partenaire. De tels efforts peuvent minimiser l’amertume, la dépression, le mépris ou l’esprit de vengeance qui ont tendance à nous traverser l’esprit après la séparation.

3 – Réfléchissez à ce que vous pensez et soyez altruiste.

Nous devons prendre le temps de nous affliger de la perte de notre relation. Nous devons être conscients de ce que nous pensons et être certains d’être objectifs, au lieu de nous baser sur des sentiments qui ne cessent de changer (y compris celui d’un profond déchirement). N’oublions pas que nous changeons. À mesure que le temps passe, nous pouvons nous engager à diriger nos pensées vers des moyens de rendre service – ce qui, naturellement, nous rendra moins susceptibles de rentrer dans notre coquille et nous laisser happer par un tourbillon de chagrin. La Bible nous dit : « Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Philippiens 2:3-4). Nous soucier des autres peut nous aider à adoucir la douleur d’une rupture difficile.

4 – Allez de l’avant en vous basant sur des pensées rationnelles et réalistes, et non uniquement sur ce qui s’est passé entre vous et votre ancien partenaire.

Les conseillers et les psychothérapeutes s’efforcent de convaincre leurs clients que le fait de s’encombrer dans leur nouvelle vie d’un bagage émotif rempli de doute de soi ou de méfiance après une séparation, est une recette garantie conduisant à un désastre. On peut s’interroger longuement sur les raisons pour lesquelles une relation s’est mal terminée. Ce n’est pas une mauvaise chose, tant que cela ne nous mène pas à des pensées irrationnelles ou néfastes comme « Je ne suis pas digne d’être aimé(e) » ; « Je ne trouverai jamais personne d’autre » ou « Pourquoi les hommes (ou les femmes) sont-ils tous si mauvais ? ».

Nous devons aller de l’avant en nous basant sur la vérité et non sur l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes ou des autres, laquelle peut être faussée, du fait de nos anciennes relations. Notre optique individuelle est importante et précieuse, à tel point qu’elle façonne notre expérience de diverses façons. Il est erroné de se dire que notre perspective subjective est le seul critère sur lequel nous baser comme tremplin pour progresser.

Nous ne devons pas nous empresser de nous engager dans une autre relation, mais nous devons bien nous dire que la personne avec laquelle nous allons nous lier à l’avenir ne sera pas une copie conforme de la personne que nous venons de quitter. Une séparation ne signifie pas automatiquement qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec nous, que c’est inhérent et permanent. En prenant les devants, à la suite d’une rupture, il importe que nous ne nous enlisions pas dans l’idée que ce que nous ressentons prouve ce qu’est la vérité.

5 – Fiez-vous à Dieu, même quand les choses ne se passent pas comme prévu.

Dieu ne nous donne pas toujours ce que nous voulons, comme nous voudrions qu’il le fasse. Lors d’une séparation, il peut être difficile de faire confiance à Dieu, qui pourtant sait ce qui est préférable pour nous à présent et à l’avenir. Il peut voir l’issue de nos amitiés et de nos relations, et il sait lesquelles vont nous aider, celles qui vont nous nuire, et celles qui ne vont pas jouer un grand rôle dans nos vies. Il se peut qu’il nous protège contre d’autres tracas risquant d’affecter notre avenir, ou qu’il nous montre simplement quelque chose que nous avons besoin d’apprendre, en chemin. Peut-être nous prépare-t-il une relation ou un avenir plus formidable, ou qu’il nous aide à développer spirituellement notre caractère, notre compréhension, et notre empathie pour nos semblables, ce que nous n’aurions peut-être pas pu apprendre sans cette épreuve.

La vie continue.

Les séparations peuvent être les expériences les plus douloureuses dans nos vies, du fait des puissantes substances chimiques dans notre cerveau et des schismes qui peuvent se produire dans nos relations. Toutefois, après une séparation, la vie continue. Et plus nous nous rendons compte que les séparations représentent des phases navrantes et compliquées de la vie, plus nous comprenons qu’elles ne valent pas la peine de les laisser consumer la plupart de nos pensées et de nos actes ; plus nous sommes à même d’aller de l’avant après qu’elles aient eu lieu.

Ne renoncez pas aux fréquentations et à votre recherche d’un chrétien ou d’une chrétienne qui vous complémente. Sachez que même si se séparer d’une personne attachante est difficile, nous pouvons nous tourner vers Dieu, chercher à lui plaire, et prier pour que la personne qu’il vous faut se présente au bon moment. Comme pour tous les aspects de la vie et des relations, la Bible est une source d’espoir, de réconfort et d’encouragement pendant et après toute rupture. Nous vous conseillons nos articles L’amitié – comment trouver et garder de bons amis ; Les fréquentations : Selon Dieu, à quoi doivent-elles ressembler ? et Quatre moyens de trouver de la joie dans les épreuves.

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