Quatre clés pour avoir une famille reconstituée solide

Les familles reconstituées se multiplient, en occident. Quels défis affrontent-elles, par rapport aux familles traditionnelles ? Comment peuvent-elles réussir ?

Chloé et Lucas viennent de se marier. Tous deux étaient d’anciens divorcés, et ils ont l’un et l’autre deux enfants adolescents de leur  premier mariage. Ils sont donc à présent parents adoptifs, ayant des enfants naturels et des enfants adoptifs. Chloé et Lucas ont tous deux une bonne carrière, et ont hâte d’avoir un mariage heureux  et un milieu familial favorable pour leurs enfants.

Leur famille « reconstituée » s’accorde avec l’une des tendances majeures de notre époque pour les mariages et les familles des nations industrialisées développées – le nombre croissant de familles recomposées.

Selon SmartStepFamilies, « 40% des couples mariés ayant des enfants, aux États-Unis,  sont des  « couples de secondes noces », et approximativement un tiers de tous les mariages, en Amérique, sont des « familles reconstituées ».

Bien que les mariages, aux États-Unis, soient de moins en moins nombreux, environ trois divorcés sur quatre décident de se remarier – ce qui veut dire que « 100 millions d’Américains – soit près du tiers de la population – sont « beaux-parents » (ibid).

Bien qu’il se forme des familles reconstituées dans le monde entier, les États-Unis semblent montrer la voie car « les Américains se marient, divorcent, et décident de cohabiter plus que toute autre société occidentale » (brandongaille.com, 20 Noteworthy Statistics of Blended Families).

Le scénario

Revenons à notre couple hypothétique.

Lucas a un garçon et une fille de son mariage précédent, et Chloé, elle aussi, a un garçon et une fille de son premier mariage. Ils ont la garde conjointe de leurs enfants avec leur ancien partenaire. Les enfants de Chloé vivent surtout avec elle, et son ancien mari vient les chercher pour la fin de semaine, une fois par mois. Les enfants de Lucas ne vivent pas avec lui à plein temps, mais ils passent du temps avec lui toutes les quinzaines, pour la fin de semaine, pour les jours fériés et pour une semaine, chaque été.

Transporter les enfants dans les deux sens – Lucas et Chloé vivant à Austin, dans le Texas, et l’ancienne épouse de Lucas vivant à plusieurs heures de route, à Houston – n’est guère facile. Se rendre en voiture assez fréquemment, d’une ville à l’autre, pour échanger les enfants, prend du temps et coûte de l’argent. Heureusement, l’ancien mari de Chloé vit aussi à Austin. Mais Lucas et Chloé sont d’avis que tous finiront par s’habituer à cet emploi du temps.

Lucas et Chloé savaient que leur nouvelle famille serait différente – surtout avec les échanges des enfants – mais avoir une autre occasion d’aimer et d’être heureux était une proposition attrayante à laquelle ils ne pouvaient résister. Ils se sont dit que cette nouvelle union serait meilleure que la précédente.

Hélas, leurs chances de succès pour avoir un mariage réussi et une famille heureuse sont minimes. Beaucoup de gens, dans les familles nouvellement reconstituées, ne prévoient pas les défis inattendus qui se dressent immanquablement.

Des défis supplémentaires pour les familles reconstituées

Les conseillers matrimoniaux et familiaux louent souvent la coopération et la compréhension accrues présentes dans les familles reconstituées. Il est vrai que les occasions ne manquent pas de faire cela précisément – de développer ces traits louables de caractère.

Ce qui n’est pas aussi attrayant, ce sont les faits soulignant les défis rencontrés par les familles reconstituées.

Pendant des années, on a souvent supposé que l’avantage économique typique de vivre dans une famille reconstituée plutôt que dans une famille monoparentale allait être avantageux pour les enfants. On remet maintenant en question ce supposé avantage.

D’après David Popenoe, « Contrairement à l’idée que se sont faits certains experts sociaux, ces dernières années, et selon lesquels les effets de la fragmentation familiale sur les enfants étaient à la fois minimes et éphémères, il est maintenant largement prouvé que le sort de l’enfant, dans ces familles de rechange [les familles monoparentales et les familles reconstituées]  est nettement inférieur à celui de l’enfant dans les familles formées de deux parents biologiques ».

Quels sont les problèmes qui se posent ? Popenoe poursuit : « Les enfants grandissant dans des familles monoparentales et dans des  familles reconstituées sont bien plus enclins à avoir des problèmes émotifs et comportementaux, à avoir besoin de l’aide de psychologues, à avoir des ennuis de santé, à ne pas avoir de bonnes notes à l’école, à abandonner leurs études, et à quitter tôt le foyer familial » (Stepfamilies : Who Benefits? Who Does Not ?, édité par Alan Booth et Judy Dunn, p. 5).

De plus, les enfants grandissant dans des familles reconstituées sont généralement moins choyés, ont moins d’échanges verbaux  et sont moins bien éduqués par leur parent adoptif que par leur parent naturel. Ces déficiences rendent la discipline des enfants et l’adhérence aux règles de la maison plus difficiles et plus compliquées. Les parents biologiques (ou naturels) devront plus souvent être ceux qui corrigent leurs enfants, et les couples trouvent souvent difficile d’être cohérents dans les standards qu’ils établissent pour tous leurs enfants.

Bref… les enfants courent de plus gros risques dans les familles reconstituées, et le mari et la femme dans ces familles courent aussi davantage le risque de divorcer que les familles dirigées par deux parents naturels (ibid. p.7).

Quatre clés pour avoir une famille reconstituée réussie

Évidemment, toutes les familles reconstituées ne courent pas à la catastrophe. Il existe des principes, ayant fait leurs preuves, et qui réduisent les risques. Si vous avez une famille reconstituée, vous pouvez avoir un mariage réussi et une famille heureuse, et voici quelques idées utiles.

Clé N°1 : Traitez-vous mutuellement avec respect

Les familles reconstituées impliquant  plus d’adultes – souvent quatre – dans les décisions à propos des enfants, il importe que les intérêts et les désirs contradictoires soient abordés et résolus. Si possible, efforcez-vous de ne pas offenser et d’être flexible. Essayez d’oublier vos griefs passés avec votre ancien partenaire et concentrez-vous sur ce que vous pouvez faire pour aider vos enfants.

Offenser inutilement l’un des parents ne fera que provoquer de la tension et créer des complications. Comme le dit le proverbe, « Des frères sont plus intraitables qu’une ville forte, et leurs querelles sont comme les verrous d’un palais » (Proverbes 18:19). Les blessures peuvent créer des murailles de méfiance et ne pas favoriser les arrangements. Et les tensions entre anciens maris et femmes peuvent contrarier les enfants.

L’un des moyens de minimiser les chances d’offenser est de traiter tout le monde avec respect. L’apôtre Pierre a écrit, à ce sujet : « Honorez tout le monde » (1 Pierre 2:17).

Clé N°2 : Demandez à Dieu la sagesse

Cette clé s’appuie sur la première. Si être respectueux est une étape importante pour affronter les complications liées aux enfants qu’on partage, il va aussi y avoir des situations qui requièrent de la sagesse.

Par exemple, quel degré d’autorité un parent adoptif a-t-il pour corriger un enfant adoptif ? Cela risque d’être compliqué, quand un enfant d’un certain âge dit : « Tu n’es pas mon père [ou ma mère] » et « Mon père [ou ma mère] ne m’oblige pas à faire cela ».

En plus d’éduquer les enfants, il faut souvent de la sagesse pour savoir quand être ferme – ou flexible – à propos de vos plans pour la famille. Souvent, des décisions critiques doivent être prises.

Heureusement, la Bible dit : « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée » (Jacques 1:5).

Clé N°3 : Affinez vos facultés de dialogue

Être du même avis sur des plans pour la famille peut parfois s’avérer difficile, même pour deux parents naturels. Le fait qu’il y ait quatre parents au lieu de deux – ce qui est souvent le cas dans les famille reconstituées – augmente considérablement les possibilités de désaccords. Dans ce genre de situations, savoir bien communiquer est fondamental.

À ce propos, l’apôtre Paul a dit : « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun » (Colossiens 4:6). De même qu’on assaisonne la nourriture de la bonne quantité de sel, l’on doit prudemment choisir et limiter ses paroles afin qu’elles soient accompagnées de grâce et facilement acceptables.

Clé N°4 : Choyez votre union et vos enfants

Avec tout l’affairement typique des familles reconstituées, il est facile pour les parents adoptifs de se négliger ou de négliger leurs enfants. Or, les uns comme les autres ont besoin d’égards. Les époux, dans ce type de familles, doivent enseigner à leurs enfants naturels à respecter leurs parents adoptifs et à leur obéir. Les enfants, eux aussi, ont besoin d’apprendre à s’entendre avec leurs nouveaux frères et sœurs. Le nouveau couple a en outre besoin d’une relation solide pour affronter les défis que posent leur nouvelle situation.

Nous vous conseillons, à cet effet, de lire nos articles dans notre section sur le mariage.

Si vous êtes une famille reconstituée, nous vous souhaitons de réussir et nous sommes heureux de vous offrir plusieurs ressources de nature à vous aider en ce sens – vous et votre nouvelle famille.  Nous vous proposons plusieurs articles sur l’éducation des enfants, notamment notre article « Pour avoir des familles unies et solides ».

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