Résister à l’influence constante de ce monde inspiré par Satan et résister à nos propres faiblesses humaines peuvent faire de notre élimination du péché un défi colossal. Notre approche, face à plusieurs aspects de ce processus est-elle erronée ?

Estimez-vous être une personne ayant un haut degré de maîtrise de soi ? Nous aimerions probablement tous avoir une telle opinion de nous-mêmes. Dans certains domaines, c’est probablement le cas, mais non dans d’autres.
Il se peut, par exemple, que – souhaitant être en meilleure santé – vous ayez décidé de cesser de boire des sodas, et que vous ayez réussi. Mais que pour le chocolat, ce soit une autre affaire ; vous pouvez résister un jour ou deux, mais il suffit qu’on vous fasse voir une barre de chocolat Côte d’Or pour que vous réclamiez aussitôt la version jumbo et la dévoriez en quelques instants, n’ayant plus dans la main que l’emballage !
S’agit-il seulement de maîtrise de soi ?
On se dit souvent que les personnes qui résistent aux tentations font généralement preuve de maîtrise de soi – qu’elles ont beaucoup de volonté et savent s’en servir – tandis que les personnes ayant du mal à résister aux tentations sont généralement moins maîtresses d’elles-mêmes et ont besoin de s’améliorer dans ce domaine.
Le besoin de faire preuve de maîtrise de soi est vital dans la vie chrétienne. Nous devons éliminer totalement certains éléments dans nos vies, parce que ce sont des péchés, ou à cause des effets qu’ils ont sur notre santé, notre vie professionnelle ou nos relations. Cela, nous sommes incapables de le faire si nous ne nous maitrisons pas.
Modération ou contrainte ?
Il y a cependant un autre élément à considérer dans notre lutte pour résister et vaincre. Pensez aux mots « modération » et « contrainte ».
Il faut entendre par « modération » une « retenue qui éloigne de tout excès ». Il s’agit donc de maitrise de soi, de la capacité de résister à une impulsion, de s’empêcher de faire quelque-chose.
La contrainte, en revanche, est une limitation ou une démarcation que l’on s’impose.
Approfondissons la question.
Michael Inzlicht, psychologue à l’université de Toronto, étudie la maitrise de soi, et il essaie de déterminer ce qui fait que certaines personnes en ont plus que d’autres. Bien qu’il n’ait pas effectué ses recherches d’un point de vue religieux, ses constatations nous donnent à réfléchir, nous autres chrétiens.
Soumises à des tests rigoureux et à des « cogitations » servant à déterminer leur « maîtrise d’inhibition », les personnes prétendant être plutôt maitresses d’elles-mêmes n’ont guère eu des scores différents de celles estimant ne pas l’être. Ces résultats ont surpris les chercheurs.
En revanche, une enquête menée par le Journal of Personality and Social Psychology élucide partiellement ce paradoxe. Une enquête menée sur 205 personnes surveillées pendant une semaine a révélé que celles prétendant être maitresses d’elles-mêmes ont déclaré avoir beaucoup moins de tentations – autrement dit, avoir rarement eu à faire preuve de volonté !
Une clé dans la manière de structurer nos vies
Que tirer de cette enquête ? D’après le psychologue Brian Galla, « Ceux qui ont une bonne maîtrise d’eux-mêmes… semblent structurer leur vie de manière à éviter, dès le départ, d’avoir à se maitriser ». L’auteur Brian Resnick déclare que « structurer votre vie est une compétence. Les personnes qui, quotidiennement, ont la même activité au même moment de la journée – comme courir ou méditer – parviennent plus facilement à atteindre leurs objectifs, non par ce qu’elles ont de la volonté, mais parce que leur routine les aide en ce sens ».
Apparemment, prendre l’habitude de faire quelque chose – structurer délibérément nos vies afin d’éliminer ou de minimiser le temps passé à proximité des choses qui nous tentent – semble être un outil efficace pour vaincre. Si nous voulons éviter le chocolat, nous évitons l’allée des friandises, au magasin, et nous ne regardons pas longuement la barre de chocolat Côte d’Or. Autrement dit, nous échafaudons d’avance des plans pour éviter et pour vaincre les tentations.
La Bible nous conseille de raisonner ainsi
À deux reprises, dans le livre des Proverbes, Salomon soulève ce principe-clé :
« L’homme prudent voit le mal et se cache, mais les simples avancent et sont punis » (Proverbes 22:3 et 27:12). Salomon savait qu’il importe de prévoir et de faire des plans pour éviter les tentations – éviter de pécher.
Nos vies sont remplies de pièges, de tentations et de péchés potentiels. Nous connaissons probablement nos faiblesses, et nous savons que nous devons vaincre afin d’améliorer notre santé ou de devenir justes. Nous voulons avoir plus de maîtrise de soi, et nous prions Dieu de nous en donner davantage. Néanmoins, prenons-nous aussi des mesures pour garder nos distances et protéger nos esprits ?
Il se peut que cela nous oblige à effectuer un grand changement dans nos vies. Un alcoolique peut devoir changer d’itinéraire afin d’éviter le marchant de vins, et se débarrasser de tout alcool dans la maison. Il se peut que nous ayons à fréquenter d’autres personnes. Si nos amis se livrent à des actes répréhensibles, nous serons tentés d’imiter leur comportement. Il est bien plus facile d’éviter une relation illégitime si vous évitez de vous trouver dans une telle situation.
Un autre outil pour vaincre le péché !
Et nous, dans tout cela ? Cela n’élimine pas le besoin, pour nous, de nous maitriser, mais cela nous fournit un autre outil efficace pour vaincre le péché.
La Bible nous dit de nous examiner, de dépister nos péchés et de nous concentrer sur le besoin, pour nous, de nous en repentir et de changer (Lamentations 3:40 ; 1 Corinthiens 11:28 ; 2 Corinthiens 13:5).
À mesure que nous procédons en ce sens, il serait sage de structurer nos vies de manière à pratiquer la modération et à nous contraindre à bien agir.
L’un des meilleurs moyens d’éviter d’être tenté de pécher n’est-il pas de commencer par nous tenir éloignés de ce qui peut nous tenter ?
Pour en savoir plus sur les moyens de s’améliorer, lire notre article « Sept étapes pour vaincre le péché ».