Les fidèles de Dieu ont souvent patienté, avant d’être guéris, soulagés et délivrés, lui demandant : « Jusqu’à quand ? » Que pouvons-nous apprendre en attendant que Dieu intervienne ?
Avez-vous attendu longtemps avant que Dieu exauce vos prières ? Lui avez-vous demandé, peut-être en pleurant, « Jusqu’à quand ? » en attendant qu’il guérisse votre partenaire ou vous aide à décrocher un meilleur emploi ? Votre cas n’est pas unique.
« Jusqu’à quand, Eternel ? » est une supplication fréquente dans la Bible. Toutes les fois que ces mots sont prononcés, ils sont exprimés avec beaucoup d’émotion, et les fidèles – au fil des siècles – savent ce qu’ils évoquent.
Une supplication
Asaph supplia jadis l’Éternel, se lamentant que les nations avaient « fait de Jérusalem un monceau de pierres » (Psaume 79:1). Puis il s’écria : « Jusqu’à quand, Eternel ! t’irriteras-tu sans cesse, et ta colère s’embrasera-t-elle comme le feu ? » (verset 5). Sa nation traversait une dure crise. La Bible contient beaucoup de supplications similaires, qui sont des cris du cœur. Pensant que Dieu le persécutait injustement, Job demanda : « Qu’est-ce que l’homme, pour que […] tu le visites tous les matins, pour que tu l’éprouves à tous les instants ? Quand cesseras-tu d’avoir le regard sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d’avaler ma salive ? » (Job 7:17-19).
Il est facile de nous lamenter comme Job ; d’être absorbés par nos propres craintes et nos douleurs, au point de croire que Dieu n’a pas remarqué nos souffrances ou ne se sent pas concerné. Mais ce n’est pas le cas. David a écrit : « Quand les justes crient, l’Eternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses ; l’Eternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours » (Psaume 34:17-19 ; lire à cet effet notre article Cinq clés pour avoir ses prières exaucées ).
Dieu nous entend, mais il n’intervient pas toujours quand nous voudrions qu’il le fasse. Quand nous le supplions, lui demandant combien de temps cela va prendre avant qu’il intervienne, qu’il nous guérisse ou nous accorde son aide ou nous soulage, nous oublions peut-être de nous demander si parfois, lui aussi, attend, se demandant « Jusqu’à quand ? ».
Quand Dieu a-t-il posé la même question ?
Très tôt, dans l’histoire de la nation d’Israël, Dieu demanda : « Jusqu’à quand ? ». Les Israélites venaient à peine de quitter l’Égypte que leur comportement suscitait déjà une telle question. C’était peu après que Dieu les ait bénis en leur fournissant de la manne. Il venait de les bénir miraculeusement en leur donnant tous les jours « du pain, du haut des cieux » (Exode 16:4), leur envoyant même une double portion le sixième jour pour qu’ils puissent se reposer le jour du sabbat (verset 5). Plusieurs, défiant les instructions divines, essayèrent de récolter de la manne le jour du sabbat. Dieu demanda : « Jusqu’à quand refuserez-vous d’observer mes commandements et mes lois ? » (verset 28). Ce n’était pas la seule fois qu’il demandait « Jusqu’à quand ». Cette question ressurgit quand…
- Samuel, un juge et prophète d’Israël, pleura sur Saül (1 Samuel 15:35) après que Dieu l’ai rejeté comme roi. Dieu demanda alors à Samuel : « Jusqu’à quand pleureras-tu sur Saül, puisque je l’ai rejeté, afin qu’il ne règne plus sur Israël ? » (1 Samuel 16:1 ; version Ostervald).
Les prophètes de Dieu, eux aussi, furent inspirés de poser cette question :
- Le prophète Élie lança un défi aux prophètes de Baal et demanda aux habitants du royaume d’Israël. « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Eternel est Dieu, allez après lui ; si c’est Baal, allez après lui ! » (1 Rois 18:21).
- Le prophète Jérémie écrivit : « Purifie ton cœur du mal, Jérusalem, afin que tu sois sauvée ! Jusqu’à quand garderas-tu dans ton cœur tes pensées iniques ? » (Jérémie 4:14).
La Bible indique clairement que Dieu a attendu longtemps que son peuple se repente.
Pourquoi Dieu attend-il ?
L’une des raisons majeures pour lesquelles Dieu attend, est qu’il est miséricordieux. Cela, il importe de bien le comprendre, tandis que nous nous débattons avec nos propres souffrances ou celles de tant d’autres êtres humains. Des accidents et le temps et les circonstances provoquent des souffrances. Mais surtout, c’est le péché qui en est responsable. Cela ne veut pas nécessairement dire que la personne souffrante a péché et s’est ainsi attiré sa souffrance. Nous souffrons parfois à cause des péchés d’autrui.
Depuis l’époque d’Adam et Ève, les humains vivent dans un monde retranché de Dieu. Ce monde vit sous une malédiction que nous nous sommes attirés nous-mêmes (Genèse 3:16-19). Si Dieu punissait tout péché immédiatement, nous mourrions tous, car nous sommes tous coupables de péchés (Romains 3:10-12, 23). Mais Dieu et miséricordieux et, comme l’a écrit l’apôtre Pierre, « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance » (2 Pierre 3:9).
Dans sa miséricorde, Dieu – qui connait le moment idéal pour toutes choses – nous donne l’occasion de réfléchir, le temps de bien comprendre que nous sommes des pécheurs, que nous avons besoin de lui, et de nous repentir. Or, nous sommes souvent comme deux frères qui étaient du nombre des apôtres originaux – Jacques et Jean, fils de Zébédée – et que Jésus avait surnommé « fils du tonnerre » (Marc 3:17). Il se peut qu’il leur ait donné ce surnom à cause de leur attitude après qu’un village de Samaritains leur ait refusé l’hospitalité alors qu’ils se dirigeaient vers Jérusalem (Luc 9:52-53). Jacques et Jean avaient demandé à Jésus : « Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? » (verset 54). Jésus les avait repris, disant : « le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver » (verset 56).
Nous avons souvent du mal à être miséricordieux envers ceux qui nous font souffrir, mais Dieu est miséricordieux. Nous ne raisonnons pas comme lui. Le prophète Ésaïe a noté cette disparité entre notre désir d’obtenir immédiatement justice et la propension divine à nous donner le temps de nous repentir : « Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Ésaïe 55:7-9).
Toutes les pensées divines dépassent les nôtres, mais ce passage met surtout l’accent sur le désir de Dieu d’être miséricordieux ; il nous dit que nous ne recherchons pas autant la miséricorde que Dieu. À mesure que nous développons en nous le fruit de l’Esprit qu’est la patience, nous devons aussi croître en miséricorde.
Non pas qu’il faille toujours être plus miséricordieux
Que dire des situations où point n’est besoin de pardonner ? Comme lorsque nous prions Dieu de guérir un conjoint ou d’alléger notre fardeau financier ? Il est un fait que nous ne savons pas toujours pourquoi nous devons patienter. Il se peut que nous ayons besoin d’avoir plus de foi, ou que quelqu’un d’autre ait besoin d’avoir plus de foi. Il se peut que cela n’ait aucun rapport avec notre besoin d’avoir plus de foi ou d’être plus miséricordieux, mais que notre épreuve s’inscrive dans les plans divins d’une manière que nous ne pouvons pas encore comprendre.
Les disciples qui – comme bien des gens – pensaient que toute épreuve résultait d’un péché – demandèrent à Jésus pourquoi un homme qu’il rencontrèrent était aveugle : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9:2). Jésus les étonna par sa réponse : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » (verset 3). Jésus ne le punissait pas du fait qu’il avait péché. La cécité de cet homme avait pour objet de révéler la puissance de Dieu.
Ce que cela signifie pour vous et moi
Nous savons par expérience et d’après la Bible, que le parcours du chrétien n’est pas exempt de souffrances. En fait, Pierre a écrit que « Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2:21). Lorsque nous souffrons, Dieu nous offre son réconfort et son aide. Nous vous proposons à cet effet notre article Versets bibliques encourageants. En fin de compte, Dieu réserve de grandes bénédictions à ceux qui espèrent en lui : « Heureux tous ceux qui espèrent en lui ! » (Ésaïe 30:18).
Quelles que soient les raisons pour lesquelles Dieu ne nous exauce pas immédiatement, nous devons nous préparer spirituellement. Cette préparation débute quand nous acceptons l’idée que nous ne maitrisons pas la situation. Dieu, lui, la maistrise. Et cela devrait nous rassurer. Si nous faisons confiance à Dieu – et sommes conscients du fait qu’il souhaite toujours ce qu’il y a de meilleur pour nous – nous pouvons prendre un certain recul de notre souffrance pour voir le monde avec son optique. Nous pouvons prier qu’il nous aide à comprendre et augmente notre foi. Et nous pouvons attendre plus patiemment, pour endurer ce qui nous arrive.
Patienter ne sera pas nécessairement facile ni sans douleur. En fait, nous prierons probablement encore l’Éternel, lui disant : « Jusqu’à quand, Éternel ? », mais ce ne sera plus d’une manière désespérée, mais avec compréhension et foi. Et à mesure que nous nous efforçons d’aligner notre volonté sur celle de Dieu, nous saurons qu’il n’aura pas besoin de nous demander, à nous, « Jusqu’à quand ? ». Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous proposons notre article Pourquoi est-ce que je souffre ?