Quand on est pécheur, qu’apprendre de Judas et de Pierre ?

Nous péchons tous, mais ce qui importe surtout, c’est notre réaction face à cette réalité. Songez à ce que vous pouvez apprendre de ces deux apôtres du premier siècle.

On y pense rarement, mais Judas Iscariot et Simon Pierre partageaient plusieurs traits communs. Tous deux vécurent au premier siècle de notre ère ; tous deux faisaient partie des apôtres originaux choisis par Jésus, et l’un et l’autre renièrent leur Seigneur et Maître.

Néanmoins, après avoir renié Celui à Qui ils avaient consacré leurs vies, leurs réactions furent différentes. Un examen attentif de leurs comportements nous montre comment Dieu souhaite nous voir réagir, nous autres pécheurs.

Judas Iscariot

Judas ou Judas l’Iscariote (Nouvelle Bible Segond) était le fils d’un dénommé Simon (Jean 6:71). « Judas, comme l’indique son deuxième nom, était né à Kerijoth [Cariote ou Qeriyoth – Jérémie 48:41] » (International Standard Bible Encyclopedia, rubrique “Judas Iscariot”).

Judas est mentionné dans la Bible pour la toute première fois quand Jésus le choisit comme l’un de Ses apôtres (Matthieu 10:4 ; Marc 3:19 ; Luc 6:16). Les autres passages le mentionnant indiquent pourquoi il fit ce dont on se souvient le plus souvent : il trahit Jésus.

Les antécédents de la trahison de Judas

Bien que les quatre évangiles racontent qu’il trahit Jésus, il n’y a que l’évangile de Jean qui nous dise ce à quoi Judas pensait avant cet incident.

En réfléchissant aux actions de Judas, gardons présent à l’esprit le plan que Dieu avait dès la fondation du monde pour Jésus ; Il fallait qu’Il soit crucifié pour les péchés de l’humanité (Apocalypse 13:8) et les prophéties indiquaient que Satan aurait un rôle à jouer dans Son trépas (Genèse 3:15). D’après l’Écriture, Satan influença donc Judas (Luc 22:3).

Un incident antérieur révèle que Judas s’était mis à dériver spirituellement et à mal agir. Six jours avant la dernière Pâque de Jésus et la crucifixion, Jésus S’était rendu à Béthanie et avait partagé un repas avec Ses amis Lazare, Marie et Marthe. Lazare était à table avec Jésus, et Marthe servait le repas (Jean 12:1-2).

« Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux » (verset 3). La réaction de Judas fut la suivante : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cent deniers, pour les donner aux pauvres ? » (verset 5).

Jean précise ensuite ce qui poussait Judas à faire cette réflexion : « Il disait cela, non qu’il se mettait en peine des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait » (verset 6).

Avant que Satan possède Judas, ce dernier avait déjà rejeté l’enseignement de Jésus à propos de la cupidité et de l’hypocrisie (Matthieu 6:20 ; Luc 12:1-3) et il transgressait déjà les commandements proscrivant de voler et de convoiter (Exode 20:15, 17). Hélas, le péché a tendance à s’amplifier. Quand nous commettons un péché, cela en engendre souvent un autre.

Judas trahit Jésus

Il se peut que la trahison de Judas ait résulté de sa cupidité et de l’influence de Satan. Judas alla voir les principaux sacrificateurs et, pour 30 pièces d’argent, accepta d’identifier Jésus, permettant qu’Il soit arrêté à l’écart des foules (Matthieu 26:14-15 ; Luc 22:3-6).

Quittant Jésus et les autres disciples, le soir de la dernière Pâque du Maître, Judas s’occupa des derniers détails relatifs à la manière dont il livrerait Christ.

Sachant dans quel jardin Jésus et Ses disciples se rendraient après le repas, il prit la tête de « la cohorte, et des huissiers qu’envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens » (Jean 18:1-3) et se rendit sur place. Cette trahison, par un individu que Jésus prenait pour un ami dut être douloureuse pour notre Sauveur. Et comme si cela ne suffisait pas, Judas Le trahit par un baiser (Matthieu 26:47-50 ; Marc 14:44 ; Luc 22:47).

La réaction de Judas

Le lendemain matin, les dirigeants religieux juifs débutèrent leurs délibérations sinistres et condamnèrent Jésus à mort. À la nouvelle que Jésus allait mourir, Judas « fut pris de remords, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant : J’ai péché, en livrant le sang innocent » (Matthieu 27:1-4).

Quand il constata que ces responsables n’avaient que faire de l’innocence de Jésus, Judas – contrarié – « jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre » (verset 5).

Ses remords ne menèrent pas à un repentir sincère et à un changement d’attitude ; il semble qu’ils se soient plutôt traduits par ce que Paul a appelé « la tristesse du monde ».

« En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort » (2 Corinthiens 7:10 ; lire à cet effet notre article « La tristesse selon Dieu produit la repentance »).

Simon Pierre

Simon et son frère André étaient pêcheurs, et vivaient à Bethsaïda, au bord de la mer de Galilée. Quand André – un disciple de Jean-Baptiste – comprit que Jésus était le Messie, il amena son frère à Jésus.

Quand Jésus rencontra Simon, Il lui dit qu’il s’appellerait désormais Céphas (Jean 1:35-42). La signification de Céphas et de la forme grecque du surnom Pétros est la même. Il s’agit d’« un fragment, d’un caillou » (Zondervan Expository Dictionary of Bible Words, p. 537-538). Pierre et André faisaient partie des 12 hommes que Jésus Se choisit comme apôtres (Matthieu 10:2).

Pierre avait une personnalité extravertie et était souvent le plus vocal des 12. Il fut privilégié d’être avec Jésus lors d’événements clés comme la transfiguration (Matthieu 17:1-5) et la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5:37).

Pierre renie Jésus

Le reniement de Pierre était différent de la trahison de Judas. Pierre se rendit au domicile du souverain sacrificateur pour voir comment on traitait Jésus, et quand on l’accusa d’être l’un des disciples de Christ, il le nia avec force, à trois reprises (Marc 14:66-71).

La troisième fois qu’on l’accusa,  Pierre « commença à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez » (verset 71).

Peu de temps avant cet incident, Pierre avait affirmé que Jésus ne serait pas pour lui « une occasion de chute » (Matthieu 26:33). Il Lui avait dit : « je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort » (Luc 22:33). Ce à quoi Jésus avait répondu : « Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître » (verset 34 ; Marc 14:30). 

Après avoir renié Christ trois fois, Pierre se souvint que Jésus l’avait prédit, et il quitta les lieux et « pleura amèrement » (Marc 14:72 ; Luc 22:61-62).

Vu sa réaction, il est clair que Pierre éprouva « une tristesse selon Dieu » qui produit la repentance.

La réaction de Pierre

Les jours qui suivirent la résurrection de Jésus furent certainement éprouvants pour Pierre, néanmoins, le récit biblique le décrit ensuite courant avec Jean, tôt le dimanche matin, et découvrant le sépulcre vide (Jean 20:1-7). Quelques heures plus tard, Jésus apparut à Pierre, puis aux autres apôtres (Luc 24:34 ; 1 Corinthiens 15:5).

Pierre et les autres apôtres eurent l’occasion de voir Jésus, et de Lui parler, après Sa résurrection, dans les 40 jours qui suivirent (Actes 1:3). Jésus, certes, leur parla essentiellement « des choses qui concernent le royaume de Dieu » (même verset) et de la manière dont ils devaient proclamer l’Évangile (Matthieu 28:19-20), mais Il eut aussi quelque chose de précis à dire à Pierre.

Jésus demanda à Pierre, à trois reprises, s’il L’aimait. Pierre, à chaque fois, répondit par l’affirmative. Jésus Lui confia alors la mission : « Pais mes agneaux » ; « Pais mes brebis » ; et « Pais mes brebis » (Jean 21:15-17).

« Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? », mais ayant renié Christ trois fois, sans doute comprit-il pourquoi Christ lui posait cette question trois fois. Aidant Pierre à comprendre qu’il était pardonné, Jésus prophétisa ce que Pierre deviendrait, et réitéra Son invitation à être Son disciple et apôtre, disant : « Suis-moi » (versets 18-19 ; Matthieu 4:18-19).

L’attitude à avoir face au péché

Judas et Pierre eurent tous deux des remords à la suite de ce qu’ils avaient fait. Néanmoins, après avoir péché, ils réagirent très différemment. Juda alla se pendre, tandis que Pierre, avec les autres apôtres, aida avec assurance l’Église du Nouveau Testament à s’établir.

Il est clair que Pierre eut la réaction, au péché, que Dieu désire.

Il semble évident que Pierre se rappela que le ministère de Jésus consistait, entre autres, à appeler des pécheurs à se repentir (Matthieu 9:13 ; Marc 1:14-15). Venant juste de se repentir d’avoir renié Christ trois fois, et ayant reçu le Saint-Esprit, il fut en mesure d’exhorter avec assurance les croyants, lors de la Pentecôte, à se repentir de leurs péchés et à se faire baptiser (Actes 2:38).

En plus d’être désolés d’avoir péché, il y a un autre élément-clé dont nous devons être conscients, et qui est lié au repentir. Nous devons comprendre, et croire, que Dieu pardonne effectivement nos péchés quand nous nous en repentons sincèrement (Actes 3:19 ; 1 Jean 1:9).

Une fois que nous avons éprouvé un profond remord pour nos péchés – une fois que nous nous repentons sincèrement de les avoir commis – nous devons aussi avoir la foi qu’ils sont pleinement pardonnés. Puis nous devons aller de l’avant, changer, et vivre comme Dieu le veut.

Lors d’une discussion qu’Il avait eue antérieurement avec Pierre, Jésus avait dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas; et toi, quand tu seras revenu à moi, affermis tes frères » (Luc 22:31-32 ; version Segond 21).

L’histoire révèle que la foi de Pierre ne faiblit pas. Après s’être repenti d’avoir renié Christ trois fois, il s’acquitta du ministère auquel il avait été appelé.

Puissions-nous tous, pareillement, nous repentir de nos péchés, et aller de l’avant, avec foi, sachant que nous avons effectivement été pardonnés !

Nous vous proposons nos articles Qu’est-ce que le repentir ? et La conversion, c’est quoi ?

Poursuivez votre lecture

×

Discern is published every two months and is available in digital and print versions. Choose your preferred format to start your subscription.

Print subscriptions available in U.S., Canada and Europe

Ask a Question