Qui était Débora dans la Bible ? Une femme juge et prophétesse en Israël. Par sa foi en Dieu, elle a dirigé Israël avec succès à travers des temps périlleux.
Durant la période historique des Juges, Israël s’est souvent tourné vers l’idolâtrie ; et en conséquence, Dieu les a punis en permettant qu’ils souffrent sous la dure domination des nations voisines.
C’est par exemple le cas lorsque le roi Jabin, régnant à Hatsor de Canaan, opprima durement Israël pendant 20 ans. Les Israélites ont finalement crié à Dieu pour leur délivrance (Juges 4:3).
Débora, une femme juge
C’est à l’époque du règne oppressif du roi Jabin que nous entendons parler de Débora pour la première fois. Le texte dans Juges 4 :4-5 déclare simplement : « Dans ce temps-là, Débora, prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël… et les enfants d’Israël montaient vers elle pour être jugés ».
Le New Bible Dictionary donne cette description de son rôle de juge en Israël : « Elle avait son quartier général sous “le palmier de Débora” entre Rama et Béthel, et y était consultée par les Israélites de diverses tribus quand ils souhaitaient que leurs différends soient réglés — soit des litiges qui se sont révélés trop indéterminables pour leurs juges locaux, soit des conflits intertribaux. Elle était donc juge au sens ordinaire, non militaire du terme, et c'est probablement en raison de sa renommée judiciaire et charismatique que les Israélites eurent recours à elle, dans les difficultés où ils furent réduits, sous l'oppression de Sisera » (« Deborah », p. 275, NDT).
Débora et Barak
Dans Juges 4:6-7, nous lisons que Débora « envoya appeler Barak, fils d’Abinoam, de Kédesch-Nephthali, et elle lui dit : N’est-ce pas l’ordre qu’a donné l’Éternel, le Dieu d’Israël ? Va, dirige-toi sur le mont Thabor, et prends avec toi dix mille hommes des enfants de Nephthali et des enfants de Zabulon ; j’attirerai vers toi, au torrent de Kison, Sisera, chef de l’armée de Jabin, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains ». Débora a appelé Barak à diriger Israël dans une guerre contre le roi Jabin et ses puissantes armées commandées par Sisera, en utilisant seulement un corps relativement réduit d’Israélites pour ce faire. Dieu prévoyait de vaincre ces armées étrangères et de délivrer Israël. Il est important de noter que Barak est répertorié dans le chapitre sur la foi (Hébreux 11:32). Pourtant, nous voyons que c’est Débora qui l’a appelé à agir avec foi. Il est également intéressant de noter que Barak a déclaré qu’il n’irait contre l’ennemi que si Débora l’accompagnait (Juges 4:8).
Débora a vu l’attitude peu confiante de Barak et elle l’a rassuré en lui disant qu’elle l’accompagnerait sûrement. Mais elle a également prophétisé que la gloire de l’exécution de Sisera, l’ennemi de Dieu, ne reviendrait pas à Barak, et que « l’Éternel livrera Sisera entre les mains d’une femme » (verset 9). Grâce aux paroles fortes, confiantes et autoritaires de Débora et grâce à sa présence aux côtés de Barak, il fit descendre son corps de 10 000 guerriers des pentes du mont Thabor, comme ordonné. « L’Éternel mit en déroute devant Barak, par le tranchant de l’épée, Sisera, tous ses chars et tout le camp » (Juges 4:15). Barak poursuivit alors les chars « et toute l’armée de Sisera tomba sous le tranchant de l’épée, sans qu’il en reste un seul homme » (verset 16). Seul, Sisera s'enfuit pour être ensuite tué par une femme nommée Jaël. La prophétie de Dieu s’était réalisée, comme il l’avait annoncée par l’intermédiaire de Débora. La foi de Débora en Dieu, son leadership décisif et son service envers Dieu étaient indéniables. C’était à une époque où la foi manquait sérieusement en Israël. Il y a un autre aspect à noter à propos de Débora, c’est sa contribution à la Bible ! Elle a écrit une chanson sur ces événements, à la fois inspirante et prophétique.
Le cantique de Débora
Débora a commencé ce cantique dans le livre des Juges, chapitre 5, enseignant que « des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël, Et le peuple s’est montré prêt à combattre : Bénissez-en l’Éternel » (verset 2). Il s’agit en fait d’une ode, ou d’une ballade, racontant la bataille que Dieu a menée contre l’ennemi. « Périssent ainsi tous tes ennemis, ô Éternel ! » conclut la chanson (verset 31). Il y a une description poétique très détaillée dans les versets 19 à 21. Une phrase, par exemple, dit ceci : « On a combattu contre eux du haut du ciel : les étoiles, demeurant dans leur rang et dans leur cours ordinaire, ont combattu contre Sisara » (Grande Bible de Tours). Cette formulation indique une bataille épique. Débora et Barak ont chanté ce cantique de louange, rendant gloire et honneur à Dieu pour sa délivrance : « Rois, écoutez ! Princes, prêtez l’oreille ! Je chanterai, oui, je chanterai à l’Éternel, Je chanterai à l’Éternel, le Dieu d’Israël » (Juges 5:3).
Débora : « Une mère en Israël »
Elle a ensuite raconté les difficultés auxquelles Israël était confrontée : « les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés. Les chefs étaient sans force en Israël, sans force, quand je me suis levée, moi, Débora, quand je me suis levée comme une mère en Israël » (Juges 5:6-7). Elle était considérée comme une « mère en Israël » – un titre d’honneur et de renommée. Ses actions ont contribué à sauver Israël d’une nouvelle oppression. Débora continue son cantique en louant Jaël, la femme qui a tué Sisera. Aux versets 24 à 27, Débora raconte ce que Jaël a fait. Une bénédiction prononcée en chanson, et très inhabituelle, quand on réalise qu’elle parle d’une héroïne qui a enfoncé un piquet de tente dans la tête de l'ennemi !
Des interventions divines
Débora a également immortalisé dans son cantique d'autres grands actes remarquables de l'intervention majestueuse de Dieu dans l'histoire d'Israël : « Ô Éternel ! quand tu sortis de Séir, quand tu t’avanças des champs d’Édom, la terre trembla, et les cieux se fondirent et les nuées se fondirent en eaux ; les montagnes s’ébranlèrent devant l’Éternel, ce Sinaï devant l’Éternel, le Dieu d’Israël » (versets 4-5). Dieu avait remporté des victoires spectaculaires sur les Édomites (les descendants d’Ésaü) dans l’histoire d’Israël. Le mont Sinaï avait tremblé devant la présence du Seigneur lorsqu’il promulgua sa loi. Ce sont des actes impressionnants dont tout Israël a été témoin.
Débora la prophétesse
Débora, en tant que prophétesse, a communiqué des informations qui rappellent, dans leur similarité, la déclaration prophétique de Moïse dans Deutéronome 33:2 (Bible Martin), « L’Éternel est venu de Sinaï, et s’est levé à eux en Séhir ; il leur a resplendi de la montagne de aran, et il est sorti d’entre les dix milliers des Saints ».
Dans Deutéronome 33:2 et dans le cantique de Débora dans Juges 5:4-5, les faits décrits de manière dramatique suggèrent des circonstances historiques et sont également prophétiques d’incidents futurs – des cataclysmes qui se produiront au retour de Jésus-Christ ! Les événements dramatiques du jour du Seigneur sont ainsi prédits dans la littérature prophétique de la Bible : les montagnes jaillissantes, tremblantes et changeant de place, et Dieu marchant victorieux du champ de bataille d'Édom. Le livre des Psaumes ajoute : « Les montagnes se fondent comme la cire devant l’Éternel, devant le Seigneur de toute la terre » (Psaume 97:5). Et Habacuc 3:3 confirme : « Dieu vient de Théman, le Saint vient de la montagne de Paran ».
Un brillant exemple pour nous tous
Le cantique de Débora se termine par un proverbe : « Périssent ainsi tous tes ennemis, ô Éternel ! Ceux qui l’aiment sont comme le soleil, quand il paraît dans sa force » (verset 31). Les malfaisants, ennemis du Seigneur périssent, quand ceux qui aiment le Seigneur renouvellent leur force et brillent comme le soleil ! C’est également le message de Daniel 12:3, « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité ».
Débora est le brillant exemple d’une femme ayant eu foi en Dieu et qui s’est levée comme une lumière pour son peuple. Elle a amené nombre de ses compatriotes au service de Dieu et de la foi à une époque où celle-ci faisait cruellement défaut. Une proclamation à la fin du cantique dit ceci – « le pays fut en repos pendant quarante ans » (verset 31) – c’est un témoignage de la vie de Débora. Quel degré de foi et d’engagement démontrons-nous dans notre service à Dieu, comme Débora l’a manifesté ?
