Les chrétiens devraient-ils ou non célébrer la Pâque biblique ? Quelles sont les instructions divines relatives à cette cérémonie peu pratiquée pourtant observée par l’Église primitive ?
Les adhérents de la plupart des religions cherchent à savoir si leur vie a un sens, s’ils ont été créés dans un dessein précis, et ils se sentent justifiés en observant une série familière de fêtes religieuses. Cette pratique est également courante dans le monde chrétien. Diverses sectes et dénominations ont adopté des fêtes variées, souvent empruntées à d’anciennes cultures païennes. Il y a longtemps, elles les ont affublées de thèmes bibliques ou moraux et ont prétendu que c’étaient des fêtes chrétiennes. Des fêtes couramment célébrées – comme le dimanche de Pâques et Noël – sont souvent tirées d’anciennes fêtes païennes que l’on a rebaptisées chrétiennes (nous vous proposons à cet effet notre article Jours Saints ou jours fériés).
Tout étudiant de la Bible qui reconnait la contradiction et la confusion causées par le mélange de rituels païens aux idéaux chrétiens ne se sent souvent guère amarré aux traditions familiales et culturelles. Pourtant, un grand nombre de soi-disant chrétiens aspirent à célébrer des fêtes religieuses chargées de sens. Ces dernières années, ce désir a poussé certains chrétiens à se tourner vers la culture juive, pour ses coutumes et ses pratiques, pour combler ce vide. L’une de ces coutumes adoptées par certaines Églises est le Séder de Pessa’h juif traditionnel.
Le séder de la Pâque
L’origine du repas du séder, avec ses rites élaborés, ses prières et ses traditions, est inconnue. Beaucoup d’experts affirment que le séder a été élaboré après la destruction du second temple, à Jérusalem, en 70 de notre ère, quand les Juifs pratiquants ont cessé d’avoir accès au temple pour leurs cérémonies religieuses. Quoi qu’il en soit, le rituel du séder – une coutume-clé du judaïsme moderne – ne se trouve pas dans la Bible.
Pour les chrétiens recherchant des traditions ayant moins d’aspects païens, le séder peut sembler fournir le sentiment que l’on est attaché à l’histoire. Néanmoins, dans leur hâte d’adopter le séder juif, beaucoup de chrétiens négligent ou ignorent la fête fondamentale – la Pâque – que Dieu nous a dit de célébrer.
La première Pâque
La Pâque a été instituée par Dieu en tant qu’évènement-clé dans son calendrier sacré. La Bible nous situe à cet effet, du septième au 11e chapitre du livre de l’Exode. Dieu avait envoyé Moïse vers son peuple pour qu’il le fasse sortir d’Égypte où il était asservi. Pour ce faire, Dieu avait envoyé neuf fléaux sur l’Égypte. Après chacun de ces fléaux, Pharaon avait toujours refusé de laisser partir les Israélites. Néanmoins, le 10e fléau allait éliminer la résistance des Égyptiens et permettre aux Israélites d’être libérés. Dieu avait annoncé : « Tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu’au premier-né de la servante qui est derrière la meule, et jusqu’à tous les premiers-nés des animaux » (Exode 11:5). Dieu s’était arrangé pour protéger les Israélites contre ce fléau. Leur délivrance leur avait été garantie par leur observance de la Pâque. Exode 12 nous fournit quelques détails de cet évènement extraordinaire. Chaque foyer avait tué un agneau dont le sang devait être aspergé sur les montants de la porte de leurs demeures, et les Israélites avaient dû rester dans leurs maisons pendant la nuit.
Dieu avait dit : « Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Egypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Egypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Egypte […] Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Egypte » (Exode 12:12-13).
C’était impressionnant. Dieu venait d’instituer la Pâque comme première fête annuelle pour son peuple, pour lui rappeler qu’il l’avait délivré (Lévitique 23:4-5). Après que les Israélites se soient installés dans la Terre Promise, la Pâque devint une fête pèlerine, les familles se rendant à Jérusalem pour observer cette fête spéciale. La Pâque et les autres « fêtes de l’Eternel, » (verset 2) étaient des pierres de touche dans les rapports de la nation avec Dieu. (Pour de plus amples détails sur ces fêtes, nous vous proposons notre brochure gratuite Des jour fériés aux jours saints : le plan divin pour vous).
Ignorer la Pâque ?
Que dire des chrétiens ? N’ont-ils pas à célébrer la Pâque ? Dieu s’attend-il à ce qu’ils observent fidèlement cette fête annuelle ? La réponse risque de vous surprendre. La plupart des Églises dites « chrétiennes » ne l’observent pas. Certaines lui substituent un rituel hebdomadaire ou mensuel qu’elles appellent généralement « communion ». Néanmoins, des milliers de chrétiens fidèles continuent de célébrer la Pâque, chaque année, conformément aux instructions fournies dans le Nouveau Testament. Étudier ces instructions risque de vous lancer le défi de songer à célébrer vous aussi cette fête.
Jésus célébrait-il la Pâque ?
Les chrétiens, par définition, sont des disciples – ou des élèves – de Jésus-Christ. L’apôtre Pierre fut inspiré de préciser que les chrétiens doivent suivre l’exemple de notre Sauveur dans leur comportement et dans leurs pratiques (1 Pierre 2:21). Pour ce qui est de savoir si les chrétiens devraient observer la Pâque, l’exemple de Christ pèse énormément dans la balance.
Bien que la Bible ne fournisse pas beaucoup de détails sur l’enfance de Jésus, il est clair que lui et sa famille célébrait la Pâque. Luc, par exemple, mentionne que « les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu’il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête » (Luc 2:41-42). Jésus continua de faire cela une fois adulte. Dans les derniers jours de sa vie physique, il insista, une fois de plus, à célébrer la Pâque, montrant ainsi à ses disciples comment faire. Il leur dit : « Mon temps est proche […] je célébrerai la Pâque avec mes disciples » (Matthieu 26:18 ; Nouvelle Bible Segond).
Les rédacteurs des quatre évangiles affirment que Jésus participa activement à la Pâque (Matthieu 26 ; Marc 14 ; Luc 22 ; Jean 13). Il ne fait aucun doute que Jésus et ses disciples célébraient la Pâque. On vous dira que cette fête était purement culturelle et se limitait au peuple juif. Qu’indique la Bible à ce sujet ?
L’ordre de Jésus « Faites ceci en mémoire de moi »
Ceux qui désirent suivre Jésus – qui est le chef de l’Église – devraient bien méditer ses instructions fort claires. La dernière nuit de sa vie physique, Jésus se retrouva avec ses disciples pour célébrer la Pâque. Cela allait être une transition mémorable pour ses disciples. Jésus, sachant ce qui l’attendait et mesurant l’importance et l’impact de la trahison dont il faisait l’objet, de son arrestation imminente et de sa crucifixion proche, guida, encouragea et admonesta ses disciples (Jean 13 à 17).
Jésus leur dit tendrement : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui » (Jean 14:21). Jésus rappela à ses disciples que leur amour pour lui était directement proportionnel à leur application de ses instructions. C’est toujours le cas. Comme l’a confirmé Jean, « Si nous gardons ses commandements, nous savons par cela que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui » (1 Jean 2:3-4).
Joint aux instructions de Jésus, se trouve un commandement simple et précis à propos de la Pâque. Lors de cette soirée spéciale, Jésus institua de nouveaux symboles – le pain et le vin – pour la célébration de la Pâque du Nouveau Testament. Et ce faisant, il précisa : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19 ; 1 Corinthiens 11:23-25). C’est plus qu’une suggestion ; c’est présenté comme un ordre, chargé de la gravité qu’il est donné par Jésus. La Pâque a été enchâssée comme ordonnance, dans l’Église chrétienne, par Jésus lui-même. Ses disciples doivent s’efforcer de respecter diligemment ses ordres – y compris la directive d’observer la Pâque une fois par an.
L’Église observe la Pâque du Nouveau Testament
Il est clair que l’Église de Dieu observait cette fête dans le Nouveau Testament. Paul, écrivant à la congrégation essentiellement non-israélite de Corinthe, déclara : « Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête » (1 Corinthiens 5:7-8). Plus loin dans sa lettre, Paul revient sur la célébration de la Pâque, affirmant sa signification et le caractère sérieux de cette célébration divine pour l’Église (1 Corinthiens 11:17-32).
Il importe de noter, à lecture de ce passage, qu’il est clair que la congrégation de Corinthe savait fort bien ce qu’étaient la Pâque et la fête des pains sans levain qui lui fait suite. (Pour cette deuxième fête, nous vous conseillons de lire notre article La Fête des Pains sans levain : la recherche de la justice).
Si la Pâque n’était qu’une fête juive, l’Église du Nouveau Testament n’aurait pas continué à l’observer. Or, la Bible indique que même les congrégations composées essentiellement de croyants non-juifs – comme celle de Corinthe – apprirent ce qu’elle représentait et furent instruites sur la nécessité de l’observer. Et la Pâque n’était pas une fête juive. Il est clair, d’après la Bible, que c’est l’une des fêtes de l’Éternel (Lévitique 23:1-2). Il n’y a pas la moindre indication, dans la Bible, que l’Église de Dieu ait cessé de célébrer cette fête.
La Pâque et ce qu’elle représente pour vous
Dieu a institué la Pâque. Jésus et l’Église de Dieu du Nouveau Testament l’ont toujours fidèlement observée. Ceux qui observent cette fête bénéficient de sa profonde signification et de son puissant symbolisme.
Lors de la première Pâque, en Égypte, chaque foyer israélite tua un agneau, badigeonna de son sang les montants de la porte d’entrée de sa demeure, et ses occupants ne sortirent pas pendant que l’Éternel passait sur l’Égypte et tuait tous les premiers-nés des Égyptiens (Exode 12). Ce qui eut lieu ce soir-là préfigurait la venue de Christ et son sacrifice rédempteur qui allait rendre possible le salut de l’humanité.
Et c’est là que la Pâque devient très personnelle. Nous avons tous besoin d’être rachetés. Tous les humains – à la seule exception de Jésus – ont péché et se sont ainsi attirés l’amende encourue, la mort éternelle (Romains 3:23 ; 6:23). La Pâque encadre le plan de Dieu, offrant la rédemption à quiconque se repent de ses péchés.
L’apôtre Paul a expliqué que Jésus est notre Pâque (1 Corinthiens 5:7). Jésus a vécu et est mort, versant son sang pour payer l’amende de nos péchés « afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience » (Romains 8:25). Pierre proclama avec assurance que les chrétiens sont rachetés « par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:19). Nous vous conseillons à cet effet notre article L’ultime sacrifice. Loin d’être une vieille pratique surannée, la fête de la Pâque nous touche tous.
La Pâque à présent
La fête annuelle qu’est la Pâque rappelle aux chrétiens l’énorme bénédiction du sacrifice de Christ. Comment un chrétien devrait-il observer la Pâque ã présent ? Devrait-il adopter le séder juif ? La Bible répond à cette question.
Jésus, l’Agneau de Dieu, a changé les symboles de la Pâque pour ses disciples. Il a ordonné que ses disciples, une fois par an, lors de cette cérémonie, mangent un peu de pain sans levain et boivent un peu de vin, symboles représentant son corps meurtri et son sang versé (Matthieu 26:26-29 ; Marc 14:22-25 ; Luc 22:14-20). L’apôtre Paul a précisé qu’il ne s’agit pas d’un repas festif (1 Corinthiens 11:20-29). Les chrétiens se lavent également les pieds entre eux, lors de cette cérémonie, conformément aux instructions laissées par Jésus (Jean 13:1-17). Nous vous proposons à cet effet notre article La mort du Roi.
Les membres baptisés de l’Église de Dieu, Association Mondiale, comme des milliers d’autres disciples depuis la fondation de l’Église, s’assemblent le soir de la Pâque, conformément aux directives et à l’exemple de Christ. La Pâque de l’Ancien Testament était réservée à ceux qui s’étaient engagés à se faire circoncire (Exode 12:48) ; ceux qui se sont engagés lors du baptême renouvellent leur engagement envers Dieu lors de la Pâque du Nouveau Testament.
Les chrétiens ne doivent pas ignorer cette fête spéciale de l’Éternel. Ils doivent au contraire suivre les instructions de leur Maître, du grand Berger et de l’Agneau de Dieu, et observer la Pâque du Nouveau Testament.