Pourquoi certaines relations se détériorent-elles et finissent-elles « en queue de poisson » ? Quels principes pouvons-nous tirer de la Bible pour préserver ou améliorer nos relations avec notre famille et nos amis ?

L'état des relations humaines est aujourd'hui généralement médiocre. Quel que soit le niveau – de chef d'État à chef
d'État, de nation à nation ou de personne à personne – les exemples de relations tendues et brisées sont nombreux.
Personne contre personne
Aux États-Unis, il est malheureusement devenu courant d'entendre parler d'employés mécontents tuer leurs supérieurs et leurs collègues. Sans compter les fusillades de masse dans les écoles, les centres commerciaux et les cinémas, orchestrées par des individus en colère et souffrant de troubles mentaux. À l'échelle internationale, les intimidations, le harcèlement criminel, les enlèvements et la violence de rue sont autant de symptômes de notre monde dévasté. À la maison, dans les relations intimes que l'on retrouve au sein du mariage, de nombreux époux peinent à s'entendre. Dans la plupart des pays occidentaux, environ 50 % des mariages se terminent par un divorce, et des millions d'autres couples (dont beaucoup ont des enfants) se séparent sans jamais s'engager dans le mariage.
Décrypter une rupture
Puisque nous, humains, avons une longue expérience des relations difficiles, il est en réalité assez facile de documenter, et même de prédire, les étapes progressives qui surviennent généralement lorsque les relations se détériorent. Aux premiers stades d'un conflit, les petits désaccords sont passés sous silence ou ignorés. Un événement finit par susciter colère et frustration, faisant basculer la relation dans une phase conflictuelle.
À mesure que le conflit progresse, les deux parties ressentent de l'hostilité et une communication négative de la part de l'autre. À ce stade, beaucoup partagent leur point de vue sur le désaccord avec d'autres et cherchent du réconfort auprès d'eux. La relation prend fin lorsque l'un des partenaires ou les deux décident que la douleur et l'insatisfaction ne valent plus l’effort de la poursuite de la relation. Bien que cette progression puisse être interrompue à tout moment, le processus se poursuit trop souvent jusqu'à son terme. Pour une explication plus détaillée des causes de l'échec des mariages, voir l'encadré Le processus du conflit. Bien que cet encadré décrive ce qui se passe lors d'un échec matrimonial, le processus est similaire pour la rupture d'autres types de relations.
Les étapes pour guérir et préserver la relation
Bien qu'il existe des occasions où une relation doit malheureusement prendre fin (voir l'encadré Quand mettre fin à une amitié), bon nombre d’entre elles peuvent être sauvées, guéries et préservées en suivant les principes révélés dans la Bible. Voici sept clés pour de meilleures relations :
Clé n° 1 : N’élevez pas la voix. La Bible dit qu’une « réponse douce apaise la colère » (Proverbes 15:1). Lorsque les discussions se transforment en disputes, les opinions des uns et des autres ne changent pas. Au contraire, elles s’endurcissent et chacun se sent justifié dans sa position par le comportement de l’autre.
Clé n° 2 : Dites toujours la vérité. Bien qu’il soit devenu courant de mentir régulièrement, si votre ami se rend compte que vous ne dites pas toujours la vérité, il ne saura jamais s’il doit vous croire. Les relations se construisent sur la confiance ; et lorsqu’une personne ment, la confiance est mise en doute. À ce propos, l’apôtre Paul a recommandé aux Éphésiens de renoncer au mensonge : « Que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain » (Éphésiens 4:25).
Clé n° 3 : Faites toujours preuve de respect. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec les opinions ou les actions de quelqu’un, nous devons lui témoigner du respect. Il se peut que nous ne comprenions pas tout ce qui a motivé la décision, ou que la personne ait simplement commis une erreur. Paul écrit à Tite : « Rappelle-leur ... de ne médire de personne » (Tite 3:1-2).
Clé n° 4 : Efforcez-vous d'être une personne douce et paisible. Si certains croient à tort que ces qualités sont des signes de faiblesse, elles sont en réalité essentielles pour de meilleures relations et un reflet de la piété. Paul nous exhorte : « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Romains 12:18). L’apôtre Jacques ajoute : « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie » (Jacques 3:17).
Clé n° 5 : Réfléchissez avant de parler. S'il est tentant de répondre rapidement aux affronts et aux fausses accusations, il est bon de peser soigneusement nos paroles avant de parler. Nos paroles contribueront-elles à résoudre le problème ou ne feront-elles qu'aggraver une blessure ? Une fois prononcées, les paroles ne peuvent être rétractées. Même si nous nous excusons, l'autre personne se souviendra probablement de ce que nous avons dit. Comme l'a écrit Jacques : « Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère » (Jacques 1:19).
Clé n° 6 : Soyez prompt à présenter vos excuses et à accepter les siennes. Tout le monde fait des erreurs ; alors, soyez prompt à présenter vos excuses lorsque vous apprenez que vous avez offensé quelqu’un ou fait quelque chose de mal. Nous devons également accepter volontiers les excuses lorsque d’autres reconnaissent avoir commis une erreur et s’excusent auprès de nous. Expliquant cette attente, Christ a dit : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6:14-15).
Clé n° 7 : Utilisez le Saint-Esprit de Dieu. La preuve que l’Esprit de Dieu travaille en nous est « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi » (Galates 5:22). Le Saint-Esprit nous aide également à être sains d’esprit et spirituellement matures (2 Timothée 1:7). Si nous marchons véritablement selon l'Esprit (Galates 5:16), ces traits caractériseront nos actions et nos communications. Ils nous rendront également chers à nos amis.
De nombreux passages bibliques donnent des détails pratiques sur la façon dont l'utilisation du Saint-Esprit de Dieu peut améliorer nos relations. Imaginez combien il serait agréable d'avoir un ami qui manifeste pleinement le fruit de l'amour, tel que décrit par l'apôtre Paul : « L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périt jamais » (1 Corinthiens 13:4-8).
Croître dans cet amour conduit aux relations saines et belles que Dieu désire pour nous ! D'autres passages peuvent nous aider à développer des relations selon la voie divine, notamment Philippiens 2:1-5 et Romains 12:9-21. Étudiez ces passages et demandez l'aide de Dieu pour les appliquer.
Encadré : Incidents internationaux : Les problèmes relationnels sur la scène mondiale
Nos relations avec notre famille et nos amis ne sont qu'un microcosme des relations sur la scène locale, nationale et internationale. Les mêmes principes qui régissent les relations personnelles ont également un impact sur les relations à un échelon supérieur, ce qui peut conduire à des conflits, voire à la guerre. Par exemple, ce n'était un secret pour personne que la relation entre le président américain Obama et le président russe Poutine a été plutôt houleuse et tumultueuse.
Les tensions dans leurs relations ont éclaté au grand jour, les deux hommes s'étant disputés au sujet du responsable de la fuite d'informations de l'Agence de sécurité nationale (NSA), Edward Snowden, et de la réponse à apporter à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.
Le président américain a accusé son homologue de retomber dans la suspicion et la méfiance de l'époque de la Guerre froide, envenimant ainsi les relations entre les deux pays. Il a également condamné la position de la Russie sur la Syrie et les droits de l'homme. En réponse, le président Poutine a accusé les États-Unis d'agir avec hypocrisie, de manquer de respect à la Russie et de se comporter comme une brute sur la scène internationale.
Nation contre nation
En ce qui concerne les relations entre les nations, les États-Unis et la Russie sont loin d'être les seuls pays à connaître des tensions. Au Moyen-Orient, certains pays arabes affirment vouloir détruire l'État d'Israël, alors que ce pays aspire désespérément à être reconnu comme un État légitime et à vivre en paix. Les citoyens israéliens vivent actuellement dans la crainte que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire et ne l'utilise contre Israël. Une coalition de nations au sein des Nations Unies est systématiquement contrecarrée par l'Iran depuis des années, alors que ce pays continue de développer sa technologie nucléaire, vraisemblablement à des fins militaires, malgré des demandes répétées de renoncer à cette ambition. Bien que des signes timides d'une résolution pacifique par l'intermédiaire du nouveau président iranien apparaissent, nombreux sont ceux qui craignent que cette impasse ne se termine pas pacifiquement.
Groupe contre groupe
Sur le plan politique, la situation n'est guère plus reluisante. La guerre civile en Syrie a fait plus de 110 000 morts et le régime de Bachar El Assad a été accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre ses propres citoyens. En Égypte, les sentiments sont vifs, et partagés tant en faveur qu’en défaveur du président déchu Mohammed Morsi. Bien que ses partisans, principalement les Frères musulmans, souhaitent son retour au pouvoir, l'armée égyptienne l'a destitué de force et un tribunal égyptien a émis une injonction ordonnant la dissolution des Frères musulmans et la confiscation de leurs biens.
Aux États-Unis, les citoyens sont frustrés par l'incapacité du Congrès et du président à collaborer pour financer le gouvernement et gérer de manière responsable les emprunts du pays. Au lieu de négocier en face à face pour trouver des solutions à leurs différends, tous les partis semblent préférer s'adresser aux médias pour dénigrer leurs adversaires. À l'heure où nous écrivons ces lignes (janvier 2014), ni le président américain ni le Congrès ne bénéficiaient d'une cote de popularité supérieure à 50 % auprès de l'opinion publique américaine. Pour trouver des solutions à ces conflits et aux relations dégradées sur la scène internationale, nous devons d'abord apprendre à gérer les problèmes relationnels sur le plan interpersonnel. Lorsque les peuples du monde entier apprendront et appliqueront les principes bibliques exposés dans cet article, les relations s'amélioreront à tous les niveaux.
Encadré : Le processus du conflit
1. La phase latente : Les sentiments négatifs ne sont pas exprimés ouvertement, ni discutés, et la frustration et l’insatisfaction augmentent.
2. La phase du déclencheur : L’événement déclencheur est souvent mineur et apparemment sans rapport avec l’explosion de colère et de frustration qui en résulte.
3. La phase du conflit : Les frustrations et les irritations refoulées se manifestent. C’est souvent une surprise pour l’autre partenaire, qui n’avait pas perçu la profondeur des sentiments. Ce conflit peut mener à une résolution, à l’évitement ou simplement à sa persistance.
4. La phase d’aggravation du conflit : Le conflit commence à s’étendre à d’autres domaines de la vie. Les critiques hostiles et les remarques désobligeantes font monter la colère et l’amertume. Chacun se sent rejeté et menacé. On est moins enclin à accepter les reproches et plus enclin à blâmer l’autre. Dans certains cas, l’un des partenaires cherchera à se sentir plus à sa place en dénigrant l’autre.
5. La phase de recherche d'alliés : Chaque partenaire cherche des alliés qui le soutiendront et reconnaissent que l'autre est la cause du problème. Certains couples utilisent leurs enfants comme alliés pour se faire du mal. Les problèmes intimes sont abordés avec les amis et la famille, chacun cherchant des alliés. L'hostilité s'accroît et les deux partenaires deviennent moins disposés aux compromis.
6. La phase de recherche d'autres sources de satisfaction : Si le conflit persiste, l'hostilité devient si forte et la satisfaction si faible que l'un des partenaires, voire les deux, peuvent commencer à rechercher un épanouissement émotionnel en dehors de la relation. Certains recherchent cet épanouissement dans les enfants, le travail, les loisirs, le service communautaire, etc. Les couples mariés peuvent s'engager dans des relations extraconjugales ou en rechercher. L'investissement émotionnel dans la relation est alors considérablement réduit.
7. La phase de dissolution : La dernière étape d'un conflit non résolu est la rupture. L'un des partenaires, voire les deux, atteint un point où il ne veut plus supporter la situation.
Cette spirale descendante peut être stoppée à tout moment, mais cela demandera de la prise de conscience et du travail, comme le décrit l'article ci-joint. (Nick Stinnett, James Walters & Evelyn Kaye ; Relationships in Marriage and the Family, 2e édition, 1984, p. 191-192, NDT)
Encadré : Quand mettre fin à une amitié
Certains croient à tort qu’ils n’ont pas le choix concernant leurs amis et qu’ils doivent préserver toutes leurs relations, aussi mauvaises soient-elles. Bien au contraire, la Bible montre que le juste doit choisir ses amis avec soin (Proverbes 12:26). Bien qu’il ne faille jamais mettre fin à une relation sans mûre réflexion (nous ne voulons pas adopter la mentalité du jetable que beaucoup ont aujourd’hui envers les relations) ou sans avoir d’abord fait ce que nous pouvons pour résoudre le problème (Romains 12:18), il existe des moments où mettre fin à une relation est la solution appropriée. Voici quelques situations où une telle décision peut être justifiée :
1. L’individu refuse d’assumer toute responsabilité dans le problème et refuse de collaborer avec vous pour résoudre le conflit (Matthieu 18:15-17).
2. L’individu agit constamment de manière impie, illégale ou contraire à l’éthique (Proverbes 12:26).
3. L’individu vous menace, vous maltraite ou vous demande de partir (Psaume 120:7 ; Proverbes 22:24).
Pour en savoir plus sur l'amélioration de nos relations, consultez les autres articles de la rubrique Relations personnelles.