En Chemin : Des citoyens éloignés

J’écris cette chronique à 12 500 mètres d’altitude au-dessus de l’océan Indien.

J’écris cette chronique à 12 500 mètres d’altitude au-dessus de l’océan Indien. Ma femme et moi venons d’effectuer un voyage pastoral à travers plusieurs pays d’Afrique francophone. Ce matin, nous avons décollé de Kigali, au Rwanda, après presque trois semaines de voyage. Nous prenons maintenant un vol vers l’île Maurice, où nous aurons une correspondance pour l’île de la Réunion, à environ 260 kilomètres à l’ouest.

Les deux îles tropicales sont des spectacles paradisiaques. La Réunion est célèbre pour son volcan géant en activité, ainsi que pour ses cirques, des caldeiras éteintes ; autant de vestiges d’éruptions anciennes.

Les départements français d’outre-mer

L’ile Maurice a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968, mais La Réunion fait toujours partie de la France. Dans l’océan Indien vivent des citoyens français qui parlent français, fréquentent des écoles françaises, regardent les chaînes de télévision françaises, sont protégés par des gendarmes et utilisent l’euro comme monnaie. Il existe bien sûr un gouvernement local, mais placé sous la direction métropolitaine de Paris, à l’autre bout de la planète.

La France possède des territoires et départements d’outre-mer dispersés à travers le monde, un héritage de son histoire coloniale. Par exemple, les îles de Saint-Pierre et Miquelon se trouvent à 20 kilomètres seulement de la côte atlantique du Canada. La Polynésie française est située au milieu de l’océan Pacifique. La Martinique, la Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin (moitié française, moitié néerlandaise) se trouvent dans la mer des Caraïbes.

Les privilèges de la citoyenneté française

Parfois, ces citoyens éloignés s’irritent de ce rattachement ; toute politique est locale, dit-on. Mais d’après mon expérience, la plupart d’entre eux apprécient et chérissent les privilèges de la citoyenneté française. Dans le cas de La Réunion, le niveau de vie est plus élevé et le niveau de corruption plus faible que dans la plupart des îles indépendantes de l’océan Indien.

La citoyenneté des chrétiens

En parcourant le territoire français présent sur plusieurs océans, je pense parfois au statut précieux des chrétiens disséminés partout dans le monde.

L’apôtre Paul a écrit : « Car notre citoyenneté est dans les cieux » (Philippiens 3:20). Bien que nous vivions dans des pays du monde entier et que nous ayons des citoyennetés secondaires que nous respectons et aimons ; en tant que chrétiens, nous savons que notre citoyenneté principale est celle du royaume de Dieu, auquel nous appartenons. Elle a désormais sa capitale au ciel, auprès du trône de Dieu.

C’était un concept que les Philippiens avaient bien compris. Ils étaient citoyens de Rome, même si la plupart d’entre eux n’avaient jamais vu la ville. Notre royaume et notre roi sont loin, même pas dans le même royaume que nous, mais ils représentent notre identité la plus importante.

Des ambassadeurs pour Christ

Paul a écrit que nous étions des « ambassadeurs pour Christ » (2 Corinthiens 5:20). Au cours de l’un de ses emprisonnements, Paul se disait « un ambassadeur dans les chaînes » (Éphésiens 6:20). Partout où nous allons, nous devons représenter Christ auprès du monde qui nous entoure, en donnant l’exemple positif et en vivant les valeurs de notre royaume lointain. Nos maisons devraient être des ambassades du royaume de Dieu, non pas légalement mais spirituellement. Il est important de se rappeler où réside actuellement notre citoyenneté éternelle. La Bible nous dit qu’un jour la capitale en sera Jérusalem (Ésaïe 2:3). Toutes les autres nationalités finiront par disparaître, mais jamais celle dont nous sommes, pour une courte période encore, de lointains citoyens.

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