Les évangiles nous fournissent peu de détails sur les 30 premières années de la vie de Jésus ; seulement quelques détails. Que pouvons-nous apprendre de la naissance et de l’enfance de Jésus ?
Les quatre évangiles se concentrent sur le ministère public de Jésus – la période entre ses 30 ans et ses 33 ans. Les détails ne manquent pas pour ces trois ans et demi lors desquels il prêcha et accomplit des miracles dans la Galilée et la Judée. En revanche, nous ne savons pas grand-chose de ses 30 premières années, seulement quelques indices sur sa jeunesse.
Certains ont essayé de combler ce vide. Plusieurs des prétendus « évangiles perdus » comprennent des récits étranges sur sa jeunesse – sortis sans aucun doute de l’imagination fertile de certains individus. Plusieurs films prennent une certaine liberté artistique à propos de cette période de sa vie. Nous mettons en garde nos lecteurs d’éviter toute source proposant des idées inventées sur l’enfance de Jésus. Les chrétiens perspicaces ne se fient qu’aux Écrits inspirés.
Que révèle la Bible à propos de l’enfance de Jésus ? Cette période de sa vie nous offre-t-elle des leçons aptes à nous aider à marcher comme il a marché ?
La naissance de Jésus à Bethléhem
La naissance de Jésus n’est mentionnée que par deux des auteurs des quatre évangiles : Matthieu et Luc. Luc – et de loin – est celui qui nous fournit le plus de détails. N’étant pas présent lors de la naissance de Jésus, Luc interrogea apparemment plusieurs des personnes y ayant assisté – peut-être Marie, et peut-être plusieurs des bergers qui vinrent l’adorer dès qu’il naquit.
Luc décrit Joseph et Marie se rendant à Bethléhem (près de Jérusalem) pour se faire enregistrer lors d’un recensement romain obligatoire (Luc 2:1-2). On croit souvent, à tort, que ce recensement eut lieu fin décembre. Or, il est fort peu probable que les Romains – qui étaient parmi les administrateurs les plus efficaces dans l’histoire des empires – aient entrepris un recensement majeur pendant la saison des pluies, où voyager était plus difficile. Et le fait que les bergers se soient trouvés dans les champs, la nuit (verset 8), contredit l’idée que Jésus soit né en décembre. Bien qu’il soit impossible de déterminer la date exacte de sa naissance, il semble qu’il soit né en automne, en l’an quatre avant notre ère.
Pendant leur séjour à Bethléhem, « le temps où Marie devait accoucher arriva » (verset 6). Et il poursuit : « Elle enfanta son fils premier-né. Elle l’emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (verset 7).
On dit souvent, à tort, que Jésus naquit dans une crèche. Or, il est écrit qu’il fut simplement placé dans une crèche – ou « une mangeoire » (Nouvelle Bible Segond) – habituellement de calcaire, et cette mangeoire servit de berceau pour le bébé.
Luc précise ensuite que la naissance du Christ – de celui destiné à gouverner la terre entière – fut reconnue et honorée par un groupe de bergers des environs (versets 8-20). Typiquement, la naissance d’un futur roi aurait été fêtée en grande pompe, mais ce ne fut pas le cas pour ce futur roi. Au lieu d’être placé dans un joli berceau rembourré dans un grand palais, il fut placé dans une mangeoire et seulement accueilli en ce monde par un charpentier, sa jeune épouse et un groupe de bergers travaillant de nuit.
On croit, à tort, que trois mages – ou rois – se présentèrent aussi ce soir-là. Or, une lecture plus attentive du texte révèle que « des mages d’orient » (Matthieu 2:1) – et la Bible ne nous dit pas combien – arrivèrent bien plus tard, apparemment plusieurs mois après que Jésus soit né (lire à cet effet notre article Les fausses conceptions et les mythes attribués à la naissance de Jésus).
La mangeoire et le cadre humble de la naissance de Christ étaient indicatifs de la manière dont il allait vivre sa vie physique. Il personnifiait l’humilité et ne pensait qu’à servir les autres. Trois ans et demi plus tard, la veille de sa crucifixion, il souligna l’importance de cette leçon en s’agenouillant et en lavant les pieds de ses disciples (Jean 13:2-17).
Le Dieu incarné, effectivement, passa sa première nuit dans une mangeoire, et sa dernière nuit à laver les pieds sales de 12 hommes mûrs. C’est le genre d’homme qu’il était et c’est ainsi qu’il vivait. Non seulement cela devrait nous aider à l’aimer plus, mais aussi à l’apprécier, et cela devrait nous pousser à vivre de la même manière (Matthieu 23:12 ; Romains 12:16 ; Philippiens 2:5).
La fuite en Égypte
Quelque temps après la naissance de Jésus, un ange avertit Joseph d’aller, lui et sa famille, vivre en Égypte, afin de garder le jeune Christ loin du roi Hérode, qui le cherchait pour le faire mourir (Matthieu 2:13). Joseph tint compte de l’avertissement et s’empressa de fuir avec sa famille, et de se rendre en Égypte. L’Égypte était un lieu sûr, car ce pays n’était pas sous la juridiction d’Hérode, était bien gardé par Rome, et ils pouvaient se mêler à la large communauté de juifs qui y vivaient. La famille vécut en Égypte jusqu’à la mort d’Hérode. Il se peut qu’ils y aient vécu plusieurs mois, voire un an ou deux.
Joseph installa ensuite sa famille dans la ville galiléenne de Nazareth (verset 23). Bien des gens, dans la région, prenait Nazareth pour « un coin perdu », peu cultivé, et parfois même on douta de la légitimité de Christ, vu qu’il venait de là (Jean 1:46 ; 7:41, 52). Incidemment, nous devrions renoncer à juger quelqu’un en fonction de sa provenance.
Le comportement de Joseph – qui tint compte de l’avertissement de l’ange et qui déplaça sa famille en Égypte pour l’écarter du danger – fournit une leçon-clé d’obéissance et de sagesse. Joseph obéit humblement à Dieu qui l’avertit par un ange. L’avertissement de l’ange le poussa à fuir le danger. Comme on peut le lire dans Proverbes 22:3, « l’homme prudent voit le mal et se cache, mais les simples avancent et sont punis. »
Prévoir le danger et prendre les mesures nécessaires pour l’écarter est un élément important de la sagesse. Dieu s’attend à ce que nous soyons prudents dans les domaines que nous pouvons contrôler, tout en nous fiant sur lui pour nous protéger dans les situations où lui seul le peut.
Que sait-on des 30 premières années de Jésus ?
Comme nous l’avons dit plus haut, les rédacteurs des évangiles fournissent très peu de détails sur la jeunesse de Jésus. En revanche, quelques détails supplémentaires existent. Nous les examinerons et tirerons les leçons qu’ils nous enseignent, dans notre prochaine édition.
Entre-temps, efforcez-vous de marcher comme il a marché, et ne manquez pas de lire notre article Les fausses conceptions et les mythes attribués à la naissance de Jésus.
La naissance de Jésus est-elle « le conte de Noël » ?
À propos de la naissance de Jésus, on parle souvent de « conte de Noël ». Ce titre est l’une des appellations flagrantes les plus inappropriées dans l’histoire. Noël n’a absolument aucun rapport avec la naissance de Jésus. La première mention de la fête de Noël ne figure pas dans les registres historiques avant l’an 336 de notre ère – soit environ 340 ans après la naissance du Messie.
De nombreuses sources historiques identifient Noël comme une émanation de diverses célébrations païennes qui avaient lieu fin décembre dans le monde religieux gréco-romain. La plupart de ces fêtes étaient centrées sur le culte du soleil et étaient observées fin décembre pour coïncider avec le solstice hivernal. Le solstice hivernal marquant la transition entre la diminution de la durée du jour à son augmentation, beaucoup de cultures païennes célébraient la mort et la renaissance du soleil à cette époque de l’année.
À Rome, les deux célébrations principales en décembre étaient la fête de la naissance du « soleil invaincu » (en latin : Sol invictus) le 25 de ce mois ; et les Saturnales – une fête de sept jours honorant le dieu Saturne, célébrée du 17 au 23 décembre. À la même période, il y avait aussi diverses célébrations marquant la naissance de Mithras, divinité perse du soleil dont le culte était pratiqué à Rome.
À mesure que le christianisme se répandait à Rome, les responsables de l’Église romaine adoptèrent une approche très pragmatique pour faciliter la conversion des masses païennes au catholicisme. Au lieu de prêcher et de promouvoir le repentir et de les inciter à abandonner leurs pratiques païennes et d’adopter les voies bibliques, les responsables de l’Église de Rome, en somme, donnèrent à bon nombre de leurs célébrations, de leurs pratiques et à une grande partie des images du monde gréco-romain, des noms « chrétiens ». Cela avait pour but de faciliter leur transition du paganisme au christianisme.
Noël est un très bon exemple de cette approche. On a donné aux célébrations du solstice d’hiver le nom de « fête de la nativité de Jésus ». La naissance du dieu soleil fut aisément renommée fête de la naissance du Fils de Dieu. Cela devrait amener tout chrétien perspicace à s’interroger sérieusement, à se demander si cela l’aide à marcher comme Christ a marché. À travers l’Ancien Testament, Dieu avertit son peuple de ne pas adopter les pratiques religieuses des religions païennes (Deutéronome 12:29-31 ; Jérémie 10:1-5). Il lui dit de bien être certain de l’adorer uniquement comme il l’a ordonné (Deutéronome 12:32).
Quand Jésus était sur terre, il enseigna à ses disciples le même standard. Il leur dit que leur culte doit s’appuyer sur la vérité et non sur « des préceptes qui sont des commandements d’hommes » (Jean 4:24 ; Marc 7:7).
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