Jésus-Christ a dit que les miséricordieux sont bienheureux parce qu’ils recevront eux aussi la miséricorde. Comment pouvons-nous appliquer cette cinquième béatitude aujourd’hui ?

« L’Éternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. L’Éternel est bon envers tous, et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres. » (Psaume 145:8-9). L’une des caractéristiques les plus dominantes de Dieu dans ses relations avec l’humanité est sa miséricorde. La miséricorde fait partie de tout ce qu’il fait. (Pour mieux connaître cet aspect du caractère de Dieu, lisez « Dieu le Miséricordieux », dans le premier parcours d’études bibliques Parcours 1 : Connaître Dieu). La miséricorde est une partie si importante du caractère de Dieu que ceux qui ont suivi la béatitude précédente, celle d’avoir faim et soif de sa justice, verront la nécessité de développer le trait de la miséricorde. Ce faisant, ils développeront cette cinquième béatitude : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5:7).
Bienheureux les miséricordieux
Le Père et le Christ sont tous deux pleins de miséricorde (Éphésiens 2:4-5). Et Dieu veut que nous grandissions également dans cette caractéristique importante. Dieu a déclaré : « Car j’aime la miséricorde et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes » (Osée 6:6).
C’est l’un des traits que Dieu exige spécifiquement de ceux qui s’engagent à le suivre (Michée 6:8). Jésus nous dit : « Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6:36). Il a également qualifié la miséricorde de l’une des choses les plus importantes de la loi (Matthieu 23:23).
Puisque Dieu met tellement l’accent sur la miséricorde, il est important que nous comprenions ce que c’est. La miséricorde comprend le fait d’être gentil et compatissant envers quelqu’un qui vous a offensé alors qu’il est en votre pouvoir de faire autrement. Mais, selon William Barclay dans sa Bible d’étude quotidienne, le concept derrière cette béatitude va encore plus loin que cela. Il s’agit d’un effort conscient pour voir les événements à travers les yeux d’une autre personne, pour ressentir ce qu’elle ressent.
Les personnes miséricordieuses font de leur mieux pour mettre leurs propres sentiments de côté et réfléchir à ce que ressent et vit une autre personne. La miséricorde ne consiste pas seulement à pardonner aux gens, mais à s’identifier à eux et, aussi étroitement que possible, à comprendre leurs expériences. Le meilleur exemple de miséricorde est celui de Jésus-Christ, qui, puisqu’il a fait l’expérience de la vie humaine, peut pleinement sympathiser avec sa création (Hébreux 4:15). Jésus, notre Souverain Sacrificateur, a vécu comme l’un de nous et peut parfaitement comprendre ce que c’est que de perdre des membres de sa famille, d’avoir froid, d’avoir faim, d’éprouver de l’inconfort et de la douleur, et de faire face à des personnes frustrantes et mauvaises. En raison de ses expériences, Jésus-Christ peut faire preuve de miséricorde comme personne d’autre.
Car ils recevront miséricorde
La miséricorde produit souvent des résultats positifs immédiats car elle améliore nos relations et nous aide à ne pas nourrir l’amertume et d’autres émotions néfastes (Proverbes 11:17). Et au-delà de cela, Jésus-Christ a également promis que les miséricordieux « obtiendront miséricorde ». Un principe puissant derrière cette béatitude est le principe de semer et de récolter. La Bible enseigne : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu ; ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Galates 6:7). Nos actions d’aujourd’hui auront des conséquences plus tard qui affecteront nos vies et celles de ceux qui nous entourent. Dieu choisit d’étendre sa miséricorde à ceux qui sont eux-mêmes miséricordieux (Psaume 18:25). En tant que Dieu Tout-Puissant, il a le droit de décider à qui il étend sa compassion (Exode 33:19).
Dans la parabole du serviteur impitoyable (Matthieu 18:23-35), Jésus illustre pourquoi Dieu n’étend sa miséricorde qu’à ceux qui sont eux-mêmes miséricordieux. Dieu, comme le maître de la parabole, nous pardonne une dette énorme : la peine de mort pour nos péchés contre lui, qui ont nécessité la mort de son Fils (Psaumes 51:4 ; 1 Corinthiens 15:3). Si l’on considère ce que Dieu nous a pardonné, les offenses de nos semblables sont insignifiantes en comparaison. Refuser de pardonner aux autres ces offenses mineures (en comparaison) montre un manque d’appréciation pour sa miséricorde. La miséricorde montre également notre amour pour Dieu et pour notre prochain. Considérez ce que l’apôtre Jean a écrit : « Si quelqu’un dit : j’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4:20-21).
La voie de l’homme
Les gens ont rarement envie de faire preuve de miséricorde, mais désirent plutôt se venger comme ils le jugent bon. Cependant, si la rétribution est nécessaire, nous devrions laisser cette prérogative à Dieu, qui, lui, fait preuve de miséricorde et de justice parfaites. « À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur » (Romains 12:19). Certains adoptent un mantra du style : « Dans ce monde, les chiens se dévorent entre eux », et ne semblent pas vouloir accorder de place à la compassion ou la miséricorde. Les forts prennent ce qu’ils veulent des faibles – pas d’excuses, d’exceptions ou de récompenses. Les gens se concentrent naturellement sur ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin à l’exclusion des autres. Mais les personnes miséricordieuses examinent longuement et attentivement les besoins des autres. Être miséricordieux implique de prendre en considération les autres afin de pouvoir comprendre leurs sentiments et les circonstances dans leur vie ; et de savoir comment les aider au mieux.
À quoi ressemble la miséricorde
Un élément majeur de la miséricorde est le pardon. Christ nous a enseigné que nous devons toujours pardonner, même lorsque nous pensons avoir atteint nos limites (Matthieu 18:21-22). Être indulgent et miséricordieux ne signifie pas que nous devons permettre à tout le monde de nous marcher dessus à plusieurs reprises. Cela ne serait pas bon pour eux, ni pour ceux avec lesquels ils interagissent, ni pour nous-mêmes. Même Dieu, aussi grande que soit sa miséricorde, ne permet pas à l’humanité de pécher éternellement. Pour notre bien, il intervient et sa juste colère arrête le péché et amène certains à la repentance (voir notre article La colère de Dieu). Heureusement, cependant, il est patient et « il ne conteste pas sans cesse, il ne garde pas sa colère à toujours » (Psaume 103:9).
Un autre élément caractéristique de la miséricorde est l’action. Les miséricordieux ne se contentent pas de rester assis à parler quand quelqu’un est dans le besoin. Ils ne restent pas non plus sur la touche à donner des conseils aux opprimés. Au contraire, les miséricordieux prennent l’initiative et aident activement les autres. L’un des meilleurs exemples de miséricorde est celui du bon Samaritain (Luc 10, 25-37 ; lire également notre article Le test du caractère). Lorsque nous sommes miséricordieux envers les autres et cherchons à faire ce qui est le mieux pour eux, nous nous rapprochons de la béatitude suivante : « Heureux ceux qui
ont le cœur pur » (Matthieu 5:8). Vous trouverez un aperçu de toutes les béatitudes et des liens vers celles-ci dans notre article Les béatitudes: le secret du vrai bonheur.