1 Pierre

1 Pierre se concentre surtout sur le comportement que devrait avoir les chrétiens quand ils sont injustement persécutés ; sur le fait que leurs épreuves laisseront un jour la place à un avenir glorieux !

La première épître de Pierre s’adresse à des « étrangers » (1 Pierre 1:1), à des chrétiens qui ont été appelés à se séparer du monde et à devenir un peuple à part pour Dieu. Cet appel apporte de nombreuses épreuves dans cette vie et exige soumission, sacrifice de soi et persévérance. Heureusement, tout cela leur permettra de recevoir « la couronne incorruptible de la gloire » au retour de Christ (5:4).

Son auteur

L’apôtre Pierre déclare en être l’auteur. Plusieurs érudits le nient, estimant que le grec excellent dans lequel l’épître a été rédigée n’aurait pas pu provenir, selon eux, d’un simple pêcheur galiléen.

Ce dont il faut tenir compte

Il se peut que Silvain (5:12) l’ait rédigée, Pierre lui disant ce qu’il voulait écrire et Silvain se chargeant de la rédaction en bon grec. Pierre déclare avoir écrit cette lettre (même verset) ; il aurait, de toute façon, approuvé sa version finale.  Quoi qu’il en soit, il est erroné de limiter Dieu, de le réduire à nos aptitudes et à nos compétences humaines (Psaumes 78:40-42). Il est plus qualifié que quiconque pour donner à Pierre la capacité de rédiger quoi que ce soit dans un grec impeccable ; rien ne lui est impossible (Jérémie 32:17, 27).

Quelques preuves supplémentaires

L’auteur de cette épître se déclare être un « ancien », être un « témoin des souffrances de Christ » (1 Pierre 5:1) et se présente comme « Pierre, apôtre de Jésus-Christ » (1:1), ce qui montre bien que cette lettre est de lui.

En fait, la plupart des dirigeants ecclésiastiques primitifs acceptaient le fait que Pierre, l’apôtre de Jésus-Christ, en était bien l’auteur.

On peut lire, dans The Expositor’s Bible Commentary, qu’incidemment, « ce qui est frappant, c’est l’absence corrélative de la moindre voix le niant […] À quelques exceptions près, les pères considéraient 1 Pierre authentique. En fin de compte, l’authenticité de 1 Pierre passe pour être aussi solide que n’importe quel document du Nouveau Testament » (édition révisée ; p. 279 ; c’est nous qui traduisons tout du long).

William Barclay déclare, dans sa série Daily Bible Study : « En ce qui nous concerne, par contre, nous n’avons aucune raison de douter que l’épître soit l’œuvre de Pierre lui-même, et qu’elle a été écrite […] dans le but d’encourager les chrétiens d’Asie Mineure à tenir bon quand la vague de persécutions menaçait de déferler sur eux et de les priver de leur foi » (p. 163).

Ladite épître fut écrite aux chrétiens résidant dans les régions mentionnées au chapitre 1 (verset 1), ce qui correspond au nord-est de l’Asie Mineure (de la Turquie moderne). Les destinataires étaient ceux que Dieu appelait à faire partie de son Église.

La date la plus communément acceptée de sa rédaction par les érudits est 67 de notre ère, peu après la persécution des chrétiens déclenchée par l’empereur Néron. D’autres pensent qu’elle fut probablement rédigée plus tôt (entre 62 et 64).

L’objet de 1 Pierre

Pourquoi cette lettre fut-elle rédigée ? Les chrétiens habitant ces régions étaient constamment persécutés et opprimés. Pierre leur écrivit pour les encourager à persévérer dans la foi, avec la garantie absolue de recevoir la vie éternelle au retour de Christ. L’espérance dans les promesses divines est l’un des thèmes majeurs de cette épître, de pair avec la nécessité d’endurer patiemment les souffrances et les épreuves, tout en se comportant chrétiennement.

L’objet de cette épître, d’après le Zondervan Illustrated Bible Dictionary, est le suivant : « La note dominante de cette lettre est la souffrance et la manière chrétienne d’y faire face. L’auteur s’y efforce de transmettre un message d’espoir aux chrétiens qui ont souffert la persécution et qui succombent au découragement car ils ne trouvent aucun redressement. Il fournit une exhortation de vérité chrétienne prévue affermir les croyants » (J.D. Douglas and Merrill C. Tenney, p. 1111).

William Barclay fait le commentaire suivant : « Il a été dit que son trait distinct est la gentillesse. E.J. Goodspeed a écrit : « 1 Pierre est d’abord l’un des écrits les plus touchants sur la persécution. À ce jour, c’est l’une des épîtres du Nouveau Testament les plus faciles à lire, car il n’a rien perdu de son attrait auprès du cœur humain » (The Letters of James and Peter, revised edition, p. 138).

Schéma général

  • 1 Pierre 1:1-2 : Introduction.
  • 1 Pierre 1:3-12 : L’espérance chrétienne détaillée.
  • 1 Pierre 1:13-21 : L’espérance s’appuyant sur le sacrifice de Christ et sur son rôle actuel, investi de gloire et de puissance.
  • 1 Pierre 1:22-2 :3 : Les devoirs de changer et de croître en se comportant chrétiennement.
  • 1 Pierre 2:4-8, 21-25 : Christ est le chef spirituel de l’Église.
  • 1 Pierre 2:9-20 : Instructions précises sur la croissance spirituelle chrétienne.
  • 1 Pierre 3:1-7 : Les devoirs des maris et des épouses.
  • 1 Pierre 3:8 à 4:19 : Directives sur la manière de vivre dans l’intégrité en dépit des souffrances.
  • 1 Pierre 5:1-9 : Conseils pour les anciens, y compris celui de résister à l’Adversaire – le « lion rugissant ».
  • 1 Pierre 5:10-14 : Remarques finales.

Le lieu de rédaction de l’épître

Pierre écrit : « L’Eglise des élus qui est à Babylone vous salue » (1 Pierre 5:13). Autrement dit, la congrégation qui est à Babylone envoie ses salutations. Certains pensent que « Babylone » était un code pour Rome.

Toutes sortes d’opinions circulent à propos de ce verset. On se demande s’il s’agit d’une allusion voilée à Rome, ou si Pierre a bien écrit cette lettre de l’ancienne Babylone, sur l’Euphrate. En dehors de la tradition, il n’existe aucune preuve, dans la Bible, que ce passage fasse allusion à Rome ou que Pierre se soit trouvé à Rome.

Rome est appelée « Babylone la grande », dans l’Apocalypse (Apocalypse 17:5), mais l’Apocalypse fut rédigée environ 20 ans plus tard. Il n’existe aucune preuve biblique que Pierre ait été à Rome.

Pierre s’est-il jamais trouvé à Rome ? 

« Le lien entre Pierre et Rome en revanche, n’a cessé de provoquer bien des controverses, du fait notamment des prétentions extravagantes faites par l’Église de Rome » (The Universal Bible Dictionary, 1963, p. 380).

Quelle preuve la Bible fournit-elle – si c’est le cas – que Pierre ait vécu à Rome ?

Prenez note des faits suivants :

  1. Si Pierre avait été à Rome quand Paul s’y trouvait (supposément), Paul aurait-il fait la déclaration suivante aux chrétiens de Rome : « Je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis » (Romains 1:11) ?
  2. Paul salue environ 28 personnes, à Rome, et ne mentionne pas Pierre (Romains 16).
  3. Paul passa deux années entières en prison, à Rome, et il n’existe pas la moindre mention que Pierre lui ait rendu visite (Actes 28:30-31).
  4. Paul a écrit : « Je me suis fait honneur d’annoncer l’Evangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui » (Romains 15:20).

Examinons à présent quelques-uns des messages sur lesquels Pierre met l’accent dans son épître.

L’exhortation à faire le bien et la mention de la grâce

Dans cette épître Pierre revient souvent sur le besoin de faire le bien (comme dans 1 Pierre 2:14,15, 20 ; 3:6, 11, 13, 16, 17 et 4:19).

L’une des formes d’encouragement dont Pierre se sert est d’insister sur l’espérance de la résurrection. L’un des termes dont il se sert en ce sens est le mot grâce. Que représente la grâce ? Les commentaires expliquent que le mot grâce a plusieurs sens, notamment celui de « bonne volonté, de bienveillance aimante, de faveur […] pour décrire la bienveillance […] de Dieu à l’égard des hommes. Le mot évoque l’idée de gentillesse accordée à quelqu’un qui ne le mérite pas » (Thayer’s Greek-English Lexicon of the New Testament). Le mot « grâce » est utilisé dans des passages comme 1 Pierre 1:10, 13, 3:7 ; 4:10 et 5:12.

Une description des vrais chrétiens

Pierre se sert aussi de diverses expressions et de divers mots pour décrire le peuple de Dieu :

  • « Élus selon la prescience de Dieu le Père » (1:2).
  • « Régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts » (1:3).
  • « Pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir » (1:4).
  • « Comme des enfants obéissants » et « soyez saints dans toute votre conduite » (1:14-16).
  • « Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres » (1:22).
  • « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis […] qui maintenant êtes le peuple de Dieu » (2:9-10).
  • « Étrangers et voyageurs sur la terre » (2:11).
  • « Vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes » (verset 25).
  • Un peuple ayant souffert injustement (3:13-17 ; 4:1, 12-19).
  • « Afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (4 :13), étant « participant de la gloire qui doit être manifestée » (5:1). « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (5:6-7).

Espérance et résurrection

L’une des formes principales d’encouragement dont Pierre se sert est de mettre l’accent sur la résurrection. Notez, par exemple, le passage suivant :

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! C’est là ce qui fait votre joie […] afin que l’épreuve de votre foi […] ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. […] parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi » (1:3-9). 

L’espérance peut être définie comme une attente positive de l’avenir, même quand on se trouve dans des situations adverses. Avec une foi ferme en une espérance vivante, les chrétiens savent que rien de ce qui se passe sur terre ne peut affecter négativement l’héritage qui leur est promis.

Le second avènement de Christ

Pierre insiste beaucoup sur le second avènement de Christ.

D’après William Barclay, « Du début à la fin de la lettre, le second avènement est ce à quoi l’auteur pense le plus. C’est la motivation pour demeurer ferme dans la foi, pour la loyauté dont fait preuve le chrétien dans sa vie et pour sa brave endurance au milieu des souffrances qui l’ont assailli et vont l’assaillir » (édition révisée, p. 139).

L’attente du second avènement est soulignée dans les versets suivants :

  • Le salut est « prêt à être révélé dans les derniers temps » (1:5).
  • Les récompenses seront distribuées « lorsque Jésus-Christ apparaîtra » (1:7).
  • La grâce (ou faveur) sera « apportée par la révélation de Jésus-Christ » (1:13 ; Nouvelle Bible Segond).
  • « La fin de toutes choses est proche » (4:7).
  • Dieu promet une époque où nous serons aussi « dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (4:13).
  • Pierre s’attendait aussi à devenir « participant de la gloire qui doit être manifestée » (5:1).
  • « Et lorsque le souverain berger paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire » (5:4).

Le message de 1 Pierre et de toute la Bible est que la vie présente est un terrain d’entrainement pour l’avenir glorieux qui attend le peuple de Dieu.

La couronne de la gloire

Ce type de couronne n’est pas fait de matériaux périssables. La matière est temporaire et de courte durée. L’héritage promis par Dieu à son peuple n’est pas sujet à la décomposition ou à la corruption (1:4-5 ; 5:4 ; Matthieu 6:19-20).

Que préférez-vous ? Ce qui est temporaire ? Ce que cette vie physique a à offrir ? Ou « la couronne incorruptible de la gloire » ? Dieu nous laisse le choix à tous, mais à travers la Bible, il nous montre comment faire le bon choix.

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