6 moyens bibliques de différer sans être désagréable

Les différences d’opinions mènent souvent à des disputes. Il n’est pas nécessaire que ce soit le cas. La Bible montre qu’on peut être d’un autre avis sans pour autant être désagréable.

Nous avons tous connu cela. Ayant participé à des discussions à bâtons rompus entre collègues ou amis sur les impôts sur les riches ; sur les changements de climat, les vaccins et autres.

Notre interlocuteur ou interlocutrice offre avec force son point de vue sur un sujet précis. Or, son point de vue est exactement le contraire de ce que nous pensons.

Des opinions divergentes

Il n’y a aucun mal à ne pas être du même avis. Nous avons tous connu des expériences différentes, qui nous ont poussés à voir les choses d’une certaine façon. Nous ne pouvons pas nous attendre à toujours être à 100% d’accord avec nos interlocuteurs ou interlocutrices. Mais nous pouvons différer de manière respectueuse.

Mentalement, nous pouvons l’admettre. Néanmoins, si quelqu’un contredit l’une de nos profondes convictions ou dit quelque chose qui –  nous en sommes convaincus – est faux, nous avons généralement du mal à garder la tête froide.

Nous pouvons réagir en déclarant dogmatiquement avoir raison, contredisant  notre interlocuteur(trice), l’attaquant de front – ce qui envenime la discussion ; et à ce stade, non seulement nous ne sommes pas d’accord, mais nous devenons aussi pour le moins … désagréables.

Quand nous adoptons cette attitude, nous cherchons à  avoir le dessus, à gagner. Quand l’autre ne partage pas notre point de vue, nous nous irritons et l’incitons à passer à l’attaque. La dispute peut dégénérer et devenir virulente, les partis en présence se mettant à crier pour obtenir gain de cause. Et nous quittons le « champ de bataille » frustrés et contrariés.

Évitez les arguments offensants

La Bible nous dit de ne pas participer à ce genre de discussions. Paul nous dit : « Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu’elles font naître des querelles » (2 Timothée 2:23). Et Paul de préciser : « Il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit, au contraire, être affable pour tous » (verset 24).

Dans Galates 5:20, les querelles figurent dans la liste des « œuvres de la chair ».

Dans les sujets bibliques et doctrinaux où il n’y a qu’une bonne réponse, la Bible ne dit pas que les chrétiens sont supposés imposer la vérité à ceux dont les yeux ne sont pas encore ouverts.

Cela dit, il est possible d’échanger des idées contradictoires en respectant les opinions des autres. En pareil cas, de part et d’autre, on a le sentiment d’avoir été entendu et d’avoir de bonnes idées. Chacun acquiert une meilleure compréhension du sujet traité et les rapports sont maintenus.

La Bible nous dit comment différer sans être désagréable

L’Écriture nous dit comment avoir des opinions divergentes mais constructives – comment ne pas devenir désagréable quand on a une autre opinion.

Honnêtement, sans doute avons-nous vécu des moments où nous aurions dû pratiquer des instructions bibliques dans ce domaine, mais où nous n’avons pu nous empêcher de participer à des discussions qui se sont envenimées. Où, en fin de compte, nous avons blessé certaines personnes, négativement affecté nos relations et n’avons pas réussi à résoudre nos problèmes.

Nous aurions pu nous y prendre autrement – et nous le pouvons à l’avenir – en appliquant les six principes bibliques suivants :

Choisissez vos « champs de bataille »

Nous vivons souvent dans une culture où l’on dit ce que l’on pense. Quand on entend des gens parler des derniers conflits politiques, on s’empresse généralement de donner son opinion, même quand elle est opposée. Quand quelqu’un affiche sur Facebook quelque chose qu’on désapprouve, on estime souvent de son devoir de remettre la personne à sa place en y affichant sa propre correction.

Il y a, certes, des moments où c’est justifié, mais dans bien des cas, on devrait ne pas s’en mêler. La Bible ne dit-elle pas « Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même. Réponds à l’insensé selon sa folie, afin qu’il ne se regarde pas comme sage » (Proverbes 26:4-5).

Quand quelqu’un raconte des sottises risquant de causer de graves dégâts, une réponse est appropriée. En revanche, si le sujet est futile ou simplement le reflet d’une autre opinion, ou si la personne exprime avec force des idées bien arrêtées et s’il est clair qu’elle ne tolère pas qu’on soit d’un autre avis, il est souvent avisé de garder le silence.

Il est rare qu’on puisse faire changer les opinions des autres en les contredisant intellectuellement ; cela risque de provoquer des querelles. De plus, si nous ne cessons de contredire les gens, cela les irrite souvent. Il n’y a aucune raison de contredire quelqu’un pour des peccadilles. Si nous devons exprimer notre désaccord, il est préférable que ce soit pour quelque chose d’important.

Soyez courtois

Nous avons beau avoir raison, si nous sommes  combatifs, nous avons tort. Nous ne devons pas insulter nos interlocuteurs, ni les traiter de tous les noms, ne pas les ridiculiser, ne pas hausser le ton ni crier. Ne prenez pas un air supérieur. Ne vous imposez pas. Ne lui dites pas « Vous avez tort ! » Ces réactions ne font qu’échauffer la discussion et provoquer l’hostilité.

Je me souviens d’une conversation où la femme à qui je parlais m’avait dit : « Si c’est là votre opinion, vous êtes bien vaniteuse ! » Et lorsque j’avais essayé d’expliquer mon point de vue, elle avait levé les yeux au ciel et avait ricané.

Je reconnais que cela m’avait offusqué et j’avais répondu d’une manière pas très gentille. Et nous nous étions mises à crier plus fort que l’autre. La situation ne se serait pas envenimée si je m’étais souvenue qu’il vaut mieux répondre gentiment et exprimer poliment son désaccord.

Nous devons être gentils, courtois et plaisants dans nos rapports avec nos semblables (Éphésiens 4:1-2, 32), même quand ils nous contredisent et s’insurgent, même quand cela nous blesse. Les désaccords ne s’aggravent pas quand les partis en présence sont gracieux. Même s’il n’y a qu’une personne qui le soit, les autres l’imitent souvent. Certes, nous n’allons pas nécessairement tomber d’accord, mais l’autre sera plus enclin à nous écouter et à apprendre pourquoi nous raisonnons comme nous le faisons.

Écoutez davantage, parlez moins

Nous devrions écouter plus que nous ne parlons, et être disposés à écouter le point de vue des autres. Il est écrit : « Que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère » (Jacques 1:19 ; Nouvelle Bible Segond) et « Que le sage écoute, et il augmentera son savoir » (Proverbes 1:5).

Souvent, nous faisons précisément le contraire. Au lieu d’écouter, nous réfléchissons plutôt à ce que nous allons dire et nous demandons quand nous allons « en placer une » et prouver que nous avons raison. Ou bien nous monopolisons la conversation, frustrant l’autre, qui ne parvient pas à placer un mot. Laissez à l’autre le temps de s’exprimer, sans l’interrompre. Essayez de vous mettre à sa place ; cela prouvera que vous attachez de l’importance à ce qu’il pense et cela réduit la tension.

Si nous ne sommes pas certains de bien comprendre, nous pouvons poser des questions. Nous croyons parfois comprendre ce que les gens pensent ; soyons certains que nous ne sommes pas du même avis avant de les contredire.

Réfléchissez avant de parler

Jacques nous conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives, d’être « lent à parler, lent à la colère » (Jacques 1:19). Si nous ne sommes pas du tout d’accord avec quelqu’un et nous empressons de le lui dire, sans réfléchir, il y a de fortes chances que nous le fassions grincer des dents. Prenez le temps de bien réfléchir à ce que vous allez dire et à la manière dont vous allez le faire.

Si nous voyons quelque chose d’affiché, sur l’un des médias sociaux, que nous désapprouvons fortement, au lieu d’afficher immédiatement ce que nous en pensons, prenons le temps de réfléchir. Demandons-nous si notre commentaire en vaudra la peine. Et si nous en laissons un, assurons-nous qu’il ne soit pas choquant. N’est-il pas écrit : « L’homme stupide fait étalage de tous ses sentiments ; le sage se retient de montrer les siens » (Proverbes 29:11 ; Nouvelle Bible Segond) ?

Cherchez un terrain d’entente

Les désaccords enveniment la situation quand les partis opposés ne trouvent pas de terrain d’entente. Quand on est d’accord au moins sur un point, même mineur, il est plus facile de se respecter au lieu de se traiter en ennemis. Il y a généralement quelque chose que l’autre dit, qu’il croit, ou auquel il attache de l’importance, que nous approuvons.

Il se peut qu’il faille nous dire que nous sommes malgré tout dans la même équipe. Les apôtres pratiquaient ce principe. Paul, Pierre et Barnabas ne partageaient pas toujours les mêmes opinions sur la manière d’accomplir l’œuvre divine (Galates 2:11-16 ; Actes 15:30-41). Néanmoins, ils estimaient tous avoir un objectif commun, se disant « frères ». Nous rappeler nos espoirs et nos rêves communs peut nous pousser à traiter les autres avec amour et respect.

Il arrive que l’information qui nous parvient – et que nous désapprouvons – se présente sous la forme de suggestions non sollicitées. Quand mes fils étaient jeunes, une voisine me conseillait souvent sur la manière de les éduquer. Je ne partageais pas toujours ses idées mais je trouvais souvent quelque perle cachée de sagesse dans ce qu’elle disait. Je savais au moins qu’elle aimait mes enfants et avait de bonnes intentions. Le fait de me concentrer sur ses conseils évitait que nos échanges ne se transforment en disputes.

Agissez humblement

Nos discussions devraient nous permettre de mieux connaître un sujet précis et non nous prouver que nous avons raison (Philippiens 2:3).

Si, au lieu d’essayer d’expliquer à une personne quelque-chose qu’elle ne comprend pas, nous essayons de la convaincre que nous avons raison, il va y avoir des frictions (Proverbes 13:10).

Si nous estimons être mieux informés que la personne que nous désapprouvons, à vrai dire, peut-être avons-nous encore des choses à apprendre.

Il y a quelques années, mon plus jeune fils prenait des cours de publiciste et nous discutions de l’efficacité de certaines publicités. Quand nous n’étions pas d’accord, je pensais automatiquement être mieux informée que lui, ayant un diplôme de publiciste et ayant pratiqué cette profession pendant des années.

Or, prenant du recul, je me rendis compte qu’il avait raison la plupart du temps. Il étudiait de nouveaux concepts qu’on n’avait pas, du temps où j’avais fait mes études.

D’autres peuvent être plus perspicaces, du fait de leurs expériences et de leur milieu. Nous devrions toujours faire preuve d’humilité en cas de désaccords, étant toujours disposés à examiner un aspect  différent d’un sujet auquel nous n’avions pas pensé.

En présence d’opinions différentes, apaiser les choses devrait être notre priorité. Comme le dit l’Écriture, « s’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Romains 12:18).

Nous n’avons évidemment aucune garantie qu’en suivant ces principes, tous nos désaccords disparaîtront gentiment. Nous ne pouvons pas forcer les gens à bien se comporter.

Par contre, nous pouvons et devons nous efforcer d’apprendre à différer sans pour autant être nous-mêmes désagréables.

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